La répression dans les territoires occupés est le quotidien des Sahraouis
Les
violations perpétrées par les autorités marocaines à l'encontre des
militants sahraouis qui sont toujours emprisonnés, «sont incompatibles
avec ce rapprochement entre le Royaume du Maroc et l'espace économique
européen» souligne un communiqué du Parlement européen.
Le Maroc
réprime, torture...Les condamnations pleuvent. Les sanctions ne sont pas
encore tombées. L'Union européenne très pointilleuse sur la question
des droits de l'homme remettra-t-elle en cause les accords économiques
qu'elle a conclus avec le Royaume? L'avenir nous le dira.
L'avertissement qu'elle vient de lui lancer est en tous les cas à
prendre très au sérieux. Le Parlement européen a relevé, que plusieurs
organisations non gouvernementales (ONG), à l'instar de Human Right
Watch (HRW), «rapportent plusieurs témoignages attestant de cas d'abus
et de torture comme le cas de Mohammed Dihani», souligne un communiqué
du Parlement européen répercuté vendredi dernier par une dépêche de
l'APS. Quelles répercussions peuvent-ils avoir sur les accords UE-Maroc?
«Les dispositions du plan d'action pour cinq ans de l'Union
européenne-Maroc, dans le cadre de la politique européenne de voisinage,
incluent le respect des droits de l'homme comme condition nécessaire
pour la tenue d'un dialogue continu et un rapprochement progressif de
l'économie marocaine dans le cadre du marché unique de l'UE» précise le
document des élus européens qui indique que ces violations perpétrées
par les autorités marocaines à l'encontre des militants sahraouis qui
sont toujours emprisonnés, «sont incompatibles avec ce rapprochement
entre le Royaume du Maroc et l'espace économique européen». Une vieille
rengaine. Le 10 décembre 2009, jour de la célébration du 61e
anniversaire de l´adoption de la Déclaration universelle des droits
humains par l´Assemblée générale des Nations unies, des eurodéputés en
visite à Lanzarote (Iles Canaries) pour apporter leur soutien à Aminatou
Haïdar (militante sahraouie des droits de l'homme qui a observé une
grève de la faim de plus d'un mois après son expulsion d'El Aâyoune) ont
appelé au gel du statut avancé qui devait lier le Maroc à l´Union
européenne. «Le Maroc viole les droits de l´homme et nous demandons le
gel d´une initiative (statut avancé) qui ferait pratiquement du Maroc un
Etat membre sans l´être. Ce serait, sans doute, le pire geste de
l´histoire de l´UE en matière de décolonisation», avait déclaré à
l'époque Willy Meyer, parlementaire européen, espagnol, de la Gauche
unie. Malgré ce coup de semonce, la répression a redoublé de férocité
dans les territoires du Sahara occidental occupé. Comme se sont
multipliées les arrestations et les détentions injustes et arbitraires
des militants sahraouis. C'est dans ce contexte que le pouvoir marocain a
organisé la seconde édition du Forum mondial des droits de l'homme qui
s'est tenu à Marrakech du 27 au 30 novembre. Moins d'une semaine avant
son coup d'envoi le Royaume a reçu une véritable volée de bois vert de
la part des députés européens. Le président du Conseil national des
droits de l'homme marocain (Cndh), Driss El Yazami, s'en est allé le 20
novembre vendre une image pratiquement idyllique de son pays dans
l'enceinte du Parlement européen.
«Intervenant devant les membres de
la sous-commission des droits de l'homme au Parlement européen, le
président du Cndh, Driss El Yazami a été «sévèrement» interpellé par des
députés européens sur la «situation calamiteuse» des droits de l'homme
dans les territoires sahraouis occupés» a-t-on indiqué à partir de
Bruxelles. «Parmi les griefs rappelés par les eurodéputés ont figuré la
'tragédie sanglante'' de Gdeim Izik en 2010, le décès du militant
sahraoui, Hassan al Wali, sous la torture, l'isolement des prisonniers
d'opinion qui n'ont pu être visités, y compris par des députés européens
et les mauvais traitements qui leur sont infligés» avait ajouté la même
source. Le dossier des droits de l'homme commence à peser un peu trop
lourd dans les relations entre Bruxelles et Rabat. Un coup de grisou
semble inévitable entre les deux partenaires.
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