Par Hacen Ouali, El Watan, 22/9/14
La communauté internationale doit imposer des sanctions économiques et militaires au Maroc pour avoir entravé l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental.
A la veille de la tenue de la 69e session de l’Assemblée générale de
l’ONU, la République sahraouie dénonce avec véhémence la «complicité» du
Conseil de sécurité avec l’occupant marocain qui piétine la légalité
internationale. Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed
Salek Ould Salek, a ouvertement accusé les cinq membres permanents du
Conseil de sécurité. «Nous accusons le groupe des cinq d’avoir kidnappé
la question sahraouie et d’entraver le processus de décolonisation du
Sahara occidental», a-t-il martelé lors d’une conférence de presse, hier
à Alger.
Il s’est élevé également contre l’attitude de l’occupant marocain, qui
«s’emploie avec la complicité du Conseil de sécurité» à bloquer le
processus de règlement du conflit. «Nous dénonçons avec force la
complicité dont bénéficie l’occupant marocain à l’intérieur du Conseil
de sécurité de l’ONU. Le Maroc piétine la légalité internationale, mène
une politique répressive contre le peuple sahraoui occupé devant le
silence de la communauté internationale», s’est indigné le ministre
sahraoui lors de la conférence de presse.
Blocages et pillages
En guise d’exemple, Mohamed Salek Ould Salek cite notamment
«l’empêchement par le gouvernement marocain de la visite de l’envoyé
spécial du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, dans la région
et le refus de la nouvelle représentante spéciale pour le Sahara
occidental et en même temps chef de la Mission des Nations unies pour
l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), la
Canadienne Kim Bolduc, nommée le 5 septembre dernier».
Le chef de la diplomatie sahraouie, qui appelle l’ONU à assumer ses
responsabilités dans la décolonisation du Sahara occidental, estime
«inacceptable» le silence de la Minurso face aux violations des droits
de l’homme et le pillage de ses richesses naturelles. «Nous ne pouvons
pas accepter de voir la Mission de l’ONU pour l’organisation du
référendum au Sahara occidental (MINURSO) se transformer en une mission qui
cautionne l’occupation, qui se tait devant la répression et les crimes
contre l’humanité et le pillage des ressources naturelles», s’est
indigné M. Ould Salek. Et face à l’entêtement de la monarchie marocaine
et son refus de se soumettre à la légalité internationale, le diplomate
sahraoui appelle à des sanctions économiques et militaires contre le
Maroc.
«La communauté internationale est appelée à imposer des sanctions
économiques et militaires au Maroc pour avoir entravé l’organisation
d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental depuis 23
ans.» M. Ould Salek interpelle également le roi du Maroc, Mohammed VI,
afin de respecter «les engagements pris par son père et d’aller avec la
partie sahraouie et son peuple détenteur de la souveraineté vers une
solution juste et durable». «Il y va de la paix des deux peuples et de
la sécurité dans la région», lance Mohamed Salem Ould Salek.
S’adressant aux cinq du Conseil de sécurité (USA, Grande-Bretagne,
France, Russie et Chine), le ministre des Affaires étrangères de la RASD
s’interroge sur la crédibilité de l’ONU qui s’avère incapable de mettre
un terme à la dernière colonisation en Afrique. «La crédibilité des
Nations unies est encore une fois mise à l’épreuve, ce qui n’est pas
sans rappeler sa raison d’être», indique le diplomate sahraoui.
L’Espagne et la France interpellées
Le responsable sahraoui a également appelé Paris et Madrid à «assumer
leurs responsabilités politique et historique». «Nous ne sommes pas
contre les intérêts de ces deux pays, mais seulement ils doivent jouer
un rôle pour trouver une solution définitive au conflit sahraoui, car il
n’est dans l’intérêt d’aucun pays de maintenir le statu quo», a-t-il
insisté.
Rappelant que la monarchie marocaine refuse de coopérer avec les instances internationales, M. Ould Salek a réaffirmé l’«engagement absolu de la RASD et du peuple sahraoui à poursuivre son combat libérateur, et sa volonté à coopérer avec l’ONU et l’Union africaine pour la décolonisation du Sahara occidental, à travers l’exercice de son droit immuable et inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, à travers l’organisation d’un référendum libre, juste et transparent».
Rappelant que la monarchie marocaine refuse de coopérer avec les instances internationales, M. Ould Salek a réaffirmé l’«engagement absolu de la RASD et du peuple sahraoui à poursuivre son combat libérateur, et sa volonté à coopérer avec l’ONU et l’Union africaine pour la décolonisation du Sahara occidental, à travers l’exercice de son droit immuable et inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, à travers l’organisation d’un référendum libre, juste et transparent».
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