Acta est fabula
pour les apprentis sorciers qui ont mis l’immigration dans une
douloureuse aporie. Ces nombreux tartuffes à l’instar de Tariq Ramadan
et de ses sbires qui avaient occupé l’espace public par leurs
revendications théologico-politiques, en formatant les esprits pour
gober le vocable de l’« islamophobie », supplantant les autres délits de
racisme, de rejet, de marginalisation... Pourtant, cette
prestidigitation idéologique et gravement manipulatrice n’était jamais
de mise, lors des « marches des beurs pour l’égalité et contre le
racisme », en 1983.
Ce
prosélytisme et les prêches obscurantistes dominants depuis la
révolution iranienne, n’étaient rien d’autres que la propagation des
idées rétrogrades et burlesques du wahhabisme, grassement financée par
l’Arabie Saoudite et consorts : chimère de l’appartenance à la Oumma
(nation musulmane) ; chimère de l’avènement du Calife ; chimère de
« l’islam est la solution » ; la conquête de l’Occident mécréant ;
islamisation de la modernité… (certains savants issus de l'immigration,
parlaient déjà du "post modernisme" à travers ces revendications...)
autant d’élucubrations sapant les préoccupations réelles d’une majorité
de migrants pour une réelle citoyenneté et une intégration heureuse et
décomplexée.
L’imaginaire
d’une jeunesse sacrifiée devenait saturé de visions frelatées et
tragiquement préjudiciable. Tariq Ramadan, ce gourou autoproclamé,
incitait les jeunes sans repères, à vivre et à se penser « Musulmans »
avant d’être « Français ».
Dès
lors, l’immigration est tombée dans le piège. Le militantisme en son
sein, ne pouvait plus se manifester que sous l’étiquette « islamique »
et gare à celui qui parle de laïcité ou de la séparation de l’Église et
de l’État. Même les élus ethniques, promus dans le cadre de « la
diversité » et du « vivre ensemble » ont failli à leur devoir de
conscientisation et de prise de position claire. Leur trouille de
dénoncer ce terrorisme intellectuel a encouragé cette mascarade et cette
mise à la mode religieuse. Cette conversion est telle que ce terreau
est devenu un fond de commerce juteux et pour « les représentants » de
l’immigration, et pour les prosélytes chevronnés.
Et
la boucle était bouclée pour le prestige et l’ascension sociale,
lorsque Nicolas Sarkozy, lors de sa campagne électorale, avait invité
Tariq Ramadan à débattre avec lui devant des millions de
téléspectateurs. Et dès lors, le piège est cruellement refermé sur
l’immigration. Elle devenait non seulement un acteur douteux et déloyal,
mais son instrumentalisation pouvait porter un candidat à la
présidence. Comme si, amalgamer tous les immigrés dans ce tourbillon
islamique devenait une aubaine pour les pouvoirs institués. Pourtant,
nombreux sont des militants et des intellectuels laminés par les médias
qui n’étalent que la médiocrité de la pensée unique en vogue des
charlatans de l’islam, et de l’islamisme. N'importe quel idiot utile,
imam ou professeur de religion peut se proclamer "représentant" ou porte
parole de la communauté des croyants... alors qu'en islam nulle
hiérarchisation, nul clergé ne peut prétendre représenter les musulmans.
Une immense chance pour l'autonomie et la souveraineté de la communauté
immigrée, aujourd'hui, dite musulmane, et rien d'autres que musulmane!
Le
visage hideux qu’exhibe le jihad devant nos yeux, ici ou là, n’est que
la résultante de ce prosélytisme scandaleux qui comptait faire irruption
dans la vie des citoyens immigrés dont la préoccupation capitale est de
vivre en paix et en prospérité dans les pays d’accueil.
Il
est de bon ton de se ressaisir et de faire un sursaut qualificatif pour
se débarrasser de cet esprit magico-religieux, et sortir du religieux
comme outil pour imposer sa vision du monde. La religion n’est qu’un
élément parmi d’autres pour comprendre la vie. Et lorsqu’elle opprime et
annihile l’esprit et le corps, elle ne peut plus prétendre structurer
l’imaginaire vers une vision humaniste, harmonieusement rimée à notre
condition humaine.
Suivre
les exemples des combats prometteurs, tel que celui des Noirs aux USA,
tel que celui de « la théologie de libération » en Amérique Latine… pour
combattre l’humiliation, le racisme, la marginalisation,
l’infériorisation, ne peut qu’être salutaire pour s’intégrer à une
citoyenneté effective, de partage, de dignité et d’émancipation au sein
d’une société interculturelle…
Mohammed Belmaïzi
26/09/2014
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