Patrick Menucci en mission dans les camps de réfugiés sahraouis ! Les lignes vont-elles bouger en France ?

Sahara Info n°71 Les lignes vont-elles bouger en France ? Ce 21 septembre 2014, Monsieur Patrick Menucci, Président du Groupe parlementaire d'amitié France –Algérie était reçu à l'APN (Assemblée Populaire Nationale) à Alger par son homologue, Président du Groupe d'amitié Algérie-France pour une conférence de presse. Situation classique d'échanges parlementaires organisés par les Groupes d'amitié ? Pas seulement ! Situation inédite et de première importance puisque M.Menucci revenait d'une mission dans les camps de réfugiés sahraouis où il a été reçu par le Président de la RASD, Mohamed Abdelaziz et par le Président du Parlement sahraoui. Au cours de cette conférence, M.Menucci a déploré : « les conditions dures dans lesquelles vivent les populations sahraouies » et a indiqué : « qu'il se fera un devoir d'en informer le Parlement français et de faire rapport au Ministre des Affaires étrangères, Monsieur Laurent Fabius. » Il a enfin souligné : « que son pays veut trouver une solution au conflit du Sahara occidental conformément aux résolutions onusiennes. » En conclusion de son article, le journaliste d'El Moujahid qui rapportait la conférence écrit : « Le rapport élaboré par M.Menucci sur sa visite dans les camps de réfugiés permettra une relecture du conflit du Sahara occidental ». Optimisme exagéré ou appréciation lucide d'une situation qui évolue sensiblement ? Tout indique en effet que le Maroc est aujourd'hui dans une situation incertaine s'agissant de son occupation du Sahara occidental. Son entêtement, son double langage qui rendent impossible toute recherche de règlement politique conforme au droit international, sont devenus indéfendables même pour ses meilleurs amis du Conseil de sécurité. Le statu quo qui depuis 1991 sert le Maroc, ne semble plus tenable au Secrétaire général des Nations unies à la recherche d'un consensus introuvable. La situation dans la région Sahara –Sahel fait également bouger les lignes et les rapports de force. A cela le Maroc réagit par la répression et la fermeture du Sahara occidental qu'il occupe. Depuis avril, c'est près de 50 personnes qui se sont vues interdire l'accès à El Aïoun et les expressions publique et privée organisées par les Sahraouis en faveur de l'autodétermination sont réprimées sans ménagement. A cela le Maroc réagit par de « mauvaises manières » diplomatiques : entraves à la mission de l'envoyé personnel, l'Ambassadeur Christopher Ross et à celle de l'envoyé spécial désigné par l'Union Africaine, Joaquim Chissano, ancien Président du Mozambique. C'est un parlementaire français, qui à la suite de plusieurs autres députés et sénateurs, indique clairement l'intérêt de notre pays au règlement de ce conflit. Un groupe d'étude « Sahara occidental » existe à l'Assemblée, il doit très vite désormais s'employer à être présent sur le terrain, campements de réfugiés et Sahara occidental occupé et poursuivre ainsi le chemin que vient de tracer Patrick Menucci. Notre assemblée s'honorerait ainsi de peser en faveur du droit d'un peuple spolié de son territoire depuis 38 ans et dernière colonie d'Afrique.

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