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samedi 6 octobre 2012

Sahara occidental : Après RFK center, Clinton enfonce le Maroc


 
Une fois de plus, le royaume chérifien vient de recevoir un cinglant rappel à l’ordre pour ses violations systématiques des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés. Facteur aggravant, la claque lui a été assénée par ses amis américains.

Qui aime bien châtie bien, comme le dit l’adage ! Le département d’Etat américain a en effet adressé au Congrès un rapport accablant sur la violation des droits de l’homme par le Maroc au Sahara occidental . La situation soulève «de sérieuses inquiétudes», relève globalement le rapport du département d’Etat.

Ce rapport intervient à la suite de la demande expresse du Congrès américain qui avait adopté une loi en décembre 2011 exigeant du département de Mme Clinton de faire chaque année l’état des lieux des droits de l’homme dans les territoires occupés. Mieux encore, le Congrès avait même conditionné toute aide accordée au Maroc par le strict respect des droits de l’homme.

Et il faut croire que le rapport présenté par les services de Mme Clinton, inquiète plus qu’il ne rassure «notre ami le roi». En parcourant ce document dont une copie a été diffusé aujourd’hui par l’APS, on s’aperçoit que le Maroc est pris en flagrant délit de dépassement.

Le département d’Etat a eu de prime abord à souligner que
«le Sahara occidental est un territoire non autonome sur lequel le Maroc revendique la souveraineté, une position qui n’est pas acceptée par la communauté internationale». Une façon bien claire de signifier au royaume que sa revendication d’annexion est nulle et non avenue.
Un belle claque au makhzen

Il y est appelé aussi que le Conseil de sécurité de l’ONU avait créé en 1991 la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) «pour permettre au peuple du Sahara occidental d’opter soit pour l’indépendance soit pour l’intégration au royaume du Maroc».

De fait, le plan d’autonomie marocain tombe en contradiction de cette affirmation américaine. Ceci d’autant plus que le département de Mme Clinton note que «les Etats-Unis ont récemment renouvelé leur soutien à la MINURSO à travers l’adoption de la résolution 2044 du Conseil de sécurité de l’ONU en avril dernier».

Le document constate que ce fameux référendum «n’a jamais eu lieu et le Sahara occidental demeure, de facto, sous l’autorité administrative marocaine, et ce, bien que le Maroc ne soit pas reconnu par l’ONU comme puissance administrante du Sahara occidental.»

Conclusion, les États Unis ôtent implicitement toute couverture politique au makhzen dans sa vaine tentative de légitimer sa colonisation. Concernant la situation sur le terrain, le royaume se fait encore une fois taper sur les doigts par «l’allié» américain.

Rabat pris en flagrant délit

Le département de Hillary Clinton a ainsi informé le Congrès que «la situation générale des droits de l’homme dans les territoires sahraouis soulèvent un certain nombre de sérieuses inquiétudes, dont les limitations à la liberté d’expression et de réunion, le recours à la détention arbitraire et les abus physiques et verbaux contre les détenus lors des arrestations et emprisonnements».

Quid de la liberté d’expression des sahraouis ? Le rapport pointe le fait que le Maroc considère que les revendications prônant l’indépendance du Sahara occidental constituent «une atteinte grave à la sécurité».

«A ce titre, il existe des restrictions continues, en particulier pour les droits de réunion pacifique et les publications qui appellent à l’indépendance ou à un référendum qui inclurait l’indépendance comme option», constate le département d’Etat. Et de préciser dans le même ordre d’idées, que «les grandes manifestations sur les droits de l’homme ou toute manifestation en faveur spécifiquement de l’indépendance des territoires sahraouis sont strictement interdites par la loi au Maroc».

Ce brûlant document souligne en outre que «les personnes arrêtées pour avoir protesté contre l’intégration du Sahara occidental au Royaume du Maroc n’ont pas toujours bénéficié d’un procès public équitable». Il y est écrit également que la distribution de tracts appelant à l’indépendance du Sahara occidental ou à un référendum qui inclurait cette option (indépendance), est interdite».

Le réveil brutal des américains

Le rapport US signale aussi que «la loi marocaine interdit aux citoyens d’exprimer leur opposition à la position officielle du gouvernement à l’égard du Sahara occidental». A ce titre, le rapport signale que «la plupart des médias et des blogueurs pratiquent l’autocensure sur cette question», tandis que «les blogueurs, qui suspectent être étroitement surveillés par les autorités marocaines, sont amenés alors à occulter leur identité».

Le département d’Etat a rappelé le constat fait par la délégation du centre Robert F. Kennedy pour la justice (RFK Center) qui a fait état dans son rapport «des graves violations des droits de l’homme commises au Sahara occidental». Le département d’Etat signale enfin que le gouvernement marocain applique des «procédures strictes qui limitent considérablement la capacité des ONG et des militants de rencontrer les journalistes».

De la même manière, le département de Mme Clinton a informé le Congrès que le Maroc «refuse» une présence permanente d’un bureau du Haut-Commissaire de l’ONU des droits de l’homme ou un mécanisme des droits de l’homme dans le cadre de la MINURSO.

Il faut préciser que c’est à la lumière de ce rapport que la chambre des représentants et le Sénat décideront s’ils vont oui ou non accorder des aides financières au gouvernement marocain. Force est de constater en lisant ce rapport accablant que le royaume a clairement grillé son «joker».
 

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