La liberté de la presse semble avoir perdu au
cours de ces derniers mois le terrain difficilement gagné au début du
règne de Mohammed VI.
138 sur 179 dans le dernier classement mondial
- Superficie : 446 550 km2 (sans le Sahara occidental)
- Population : 34 343 219 (sans le Sahara occidental)
- Langue : arabe
- Chef de l’Etat : Roi Mohammed VI, depuis juillet 1999
Certes, une presse indépendante existe, et le nombre de titres a
considérablement augmenté au cours des dernières années, permettant
l’émergence d’un certain pluralisme. Par ailleurs, un processus de
libéralisation de l’audiovisuel est en cours depuis 2005, avec la
création de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA).
Si les débuts ont suscité de nombreux espoirs, la deuxième vague de
licences attribuées le 23 février 2009 a déçu en matière d’avancée du
pluralisme de l’information audiovisuelle, tant le Conseil supérieur de
la communication audiovisuelle (CSCA) s’est montré frileux. En effet,
seules quatre nouvelles radios, multirégionales et thématiques, ont reçu
leur autorisation. Aucune nouvelle radio généraliste et d’information,
ou chaîne de télévision privée.
Si les journalistes peuvent aller loin dans leurs critiques, les « lignes rouges » édictées par le Palais et connues de tous ne doivent être franchies : la religion, le roi et la monarchie, la patrie et l’intégrité territoriale ne sauraient être mis en cause. Par ailleurs, des peines de prison pour délit de presse existent toujours dans le code de la presse (article 41). Ce dernier, considéré comme vague et trop répressif, constitue une épée de Damoclès pour les journalistes. Le projet de réforme de ce code est en discussion depuis trois ans.
Pendant les sept premiers mois de l’année 2009, les autorités marocaines ont fait de l’arme financière le moyen privilégié de représailles contre les médias les plus audacieux. La presse marocaine était alors davantage menacée par les amendes exorbitantes infligées aux rédactions que par les peines de prison. Mais la célébration du dixième anniversaire de l’arrivée sur le trône de Mohammed VI, en juillet, a consacré un changement d’attitude des autorités, qui se sont crispées sur les ’lignes rouges’, revenant à des méthodes de répression plus violentes, avec la multiplication des procès et des condamnations à des peines de prison. TelQuel, Nichane, Al-Jarida Al-Oula, Akhbar Al-Youm, Al-Michaal, Al-Massae, Le Journal hebdomadaire… ont tous fait les frais de ce revirement du Palais. Et pour la première fois depuis 2008, la justice marocaine a prononcé des peines de prison ferme à l’encontre de journalistes. Ainsi, Driss Chahtane, directeur de publication d’Al-Michaal a été condamné à un an de prison ferme en octobre 2009.
Alors que la blogosphère marocaine est reconnue pour son dynamisme, 2008 avait vu la première condamnation d’un blogueur. Le 8 septembre, Mohamed Erraji avait en effet été condamné pour avoir publié un article sur le site hespress.com, intitulé “Le roi encourage le peuple à l’assistanat“, critiquant la politique sociale de Mohammed VI, avant d’être acquitté en appel pour “vice de forme“.
Si, en 2008, les autorités avaient voulu faire de Mohamed Erraji un exemple pour dissuader les blogueurs de critiquer le roi sur la Toile, El Bachir Hazzam a été la principale victime de la répression en 2009. Ce blogueur a été condamné, le 15 décembre 2009, à quatre mois de prison ferme pour “diffusion de fausses informations portant atteinte à l’image du royaume concernant les droits de l’homme“, alors même qu’il s’est contenté de poster un communiqué, déjà public, sur la répression exercée par les forces de l’ordre lors de manifestations étudiantes dans le sud du Maroc. Au cours de ce procès, le propriétaire d’un cybercafé, Abdullah Boukfou, a quant à lui écopé d’un an de prison ferme pour avoir diffusé des informations relatives aux manifestations et pour "possession de publications incitant à la haine raciale".
Quant aux journalistes étrangers, ils peuvent avoir des difficultés pour renouveler leur accréditation, notamment lorsqu’ils abordent le sujet du Sahara occidental. Ainsi le photojournaliste espagnol, Rafael Marchante, correspondant de l’agence Reuters au Maroc depuis 2006, s’est vu refuser son accréditation le 20 mars 2009, en raison d’un « comportement professionnel non conforme à la législation nationale en vigueur », pour reprendre les termes du ministère de la Communication. Les autorités marocaines sont revenues sur leur décision le 2 avril 2009.
Enfin, les autorités marocaines s’arrogent le droit de censurer certaines publications étrangères si leur contenu vient à déplaire. Ainsi, le numéro du Monde daté du 4 août 2009, publiant le sondage sur le bilan des dix ans de règne de Mohammed VI (sondage qui avait causé l’interdiction de TelQuel et Nichane), a été interdit de distribution. Les autorités ont par la suite bloqué la distribution du numéro du Monde daté du 22 octobre 2009, dans lequel figurait une caricature de la famille royale jugée “irrespectueuse“. La distribution du quotidien espagnol El Pais, daté du 26 octobre, a également été bloquée.
Si les journalistes peuvent aller loin dans leurs critiques, les « lignes rouges » édictées par le Palais et connues de tous ne doivent être franchies : la religion, le roi et la monarchie, la patrie et l’intégrité territoriale ne sauraient être mis en cause. Par ailleurs, des peines de prison pour délit de presse existent toujours dans le code de la presse (article 41). Ce dernier, considéré comme vague et trop répressif, constitue une épée de Damoclès pour les journalistes. Le projet de réforme de ce code est en discussion depuis trois ans.
Pendant les sept premiers mois de l’année 2009, les autorités marocaines ont fait de l’arme financière le moyen privilégié de représailles contre les médias les plus audacieux. La presse marocaine était alors davantage menacée par les amendes exorbitantes infligées aux rédactions que par les peines de prison. Mais la célébration du dixième anniversaire de l’arrivée sur le trône de Mohammed VI, en juillet, a consacré un changement d’attitude des autorités, qui se sont crispées sur les ’lignes rouges’, revenant à des méthodes de répression plus violentes, avec la multiplication des procès et des condamnations à des peines de prison. TelQuel, Nichane, Al-Jarida Al-Oula, Akhbar Al-Youm, Al-Michaal, Al-Massae, Le Journal hebdomadaire… ont tous fait les frais de ce revirement du Palais. Et pour la première fois depuis 2008, la justice marocaine a prononcé des peines de prison ferme à l’encontre de journalistes. Ainsi, Driss Chahtane, directeur de publication d’Al-Michaal a été condamné à un an de prison ferme en octobre 2009.
Alors que la blogosphère marocaine est reconnue pour son dynamisme, 2008 avait vu la première condamnation d’un blogueur. Le 8 septembre, Mohamed Erraji avait en effet été condamné pour avoir publié un article sur le site hespress.com, intitulé “Le roi encourage le peuple à l’assistanat“, critiquant la politique sociale de Mohammed VI, avant d’être acquitté en appel pour “vice de forme“.
Si, en 2008, les autorités avaient voulu faire de Mohamed Erraji un exemple pour dissuader les blogueurs de critiquer le roi sur la Toile, El Bachir Hazzam a été la principale victime de la répression en 2009. Ce blogueur a été condamné, le 15 décembre 2009, à quatre mois de prison ferme pour “diffusion de fausses informations portant atteinte à l’image du royaume concernant les droits de l’homme“, alors même qu’il s’est contenté de poster un communiqué, déjà public, sur la répression exercée par les forces de l’ordre lors de manifestations étudiantes dans le sud du Maroc. Au cours de ce procès, le propriétaire d’un cybercafé, Abdullah Boukfou, a quant à lui écopé d’un an de prison ferme pour avoir diffusé des informations relatives aux manifestations et pour "possession de publications incitant à la haine raciale".
Quant aux journalistes étrangers, ils peuvent avoir des difficultés pour renouveler leur accréditation, notamment lorsqu’ils abordent le sujet du Sahara occidental. Ainsi le photojournaliste espagnol, Rafael Marchante, correspondant de l’agence Reuters au Maroc depuis 2006, s’est vu refuser son accréditation le 20 mars 2009, en raison d’un « comportement professionnel non conforme à la législation nationale en vigueur », pour reprendre les termes du ministère de la Communication. Les autorités marocaines sont revenues sur leur décision le 2 avril 2009.
Enfin, les autorités marocaines s’arrogent le droit de censurer certaines publications étrangères si leur contenu vient à déplaire. Ainsi, le numéro du Monde daté du 4 août 2009, publiant le sondage sur le bilan des dix ans de règne de Mohammed VI (sondage qui avait causé l’interdiction de TelQuel et Nichane), a été interdit de distribution. Les autorités ont par la suite bloqué la distribution du numéro du Monde daté du 22 octobre 2009, dans lequel figurait une caricature de la famille royale jugée “irrespectueuse“. La distribution du quotidien espagnol El Pais, daté du 26 octobre, a également été bloquée.
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