Aujourd'hui
on juge des jeunes d'une manière expéditive à Sidi Ifni (et partout au
Maroc). Déjà en 2008 l'expédition punitive sur cette ville martyre a écœuré et révolté l'ensemble des institutions des Droits Humains, à la
fois au Maroc et partout dans le monde. Je poste ici ma réaction
indignée de cette époque... qui n'en finit pas avec son cortège de la
Hougra et de l'arbitraire exécrable makhzanien .... Hommage aux
contestataires qui ne lâchent rien ! Au moment où l'on glorifie le
Makhzen en Belgique (en commun avec les prédateurs du Maroc) à travers
l'initiative : DABA-MAROC !
Ifni / Mon amour
Ifni, mon Amour, comme lorsqu’on parle de « Hiroshima, mon Amour ». N’a-t-on pas réussi à déterrer, même les villes englouties durant des siècles ? Je te tiens la main et je me mets sur tes collines suaves, douces et lumineuses, pour laisser couler les vannes de la raison nourrie d’intuition, de rêve et d’espoir, en récit dénonciateur :
Une première vérité à bien méditer, autour de laquelle il y a consensus de la pensée et de la logique : « tout pouvoir qui recourt à la violence, contre les citoyens, est illégitime ».
Une deuxième vérité sur la barbarie qui s’est abattue sur les habitants d’Ifni revient à dire que : tous les gens, enfants, femmes, hommes et adolescents qui portent les stigmates de coups ou d’atteintes à leur intégrité physique, sont des individus uniques autour desquels rayonne l’amour de leurs proches qui les chérissent : amis, pères, mères, fils, filles, sœurs, frères, fiancées, conjoints... Ils sont irremplaçables et le comportement attentatoire de l’Etat marocain sera ruminé jusqu’à leur mort.
Troisième vérité est que nous ne sommes plus en 1965 où l’on a poussé le cynisme criminel et la haine du peuple jusqu’à le mettre en joue et tirer sur enfants, femmes, jeunes et vieillards d’un hélicoptère de sinistre mémoire, les enterrant ensuite en catimini dans les fosses communes. Aujourd’hui le monde est outillé de l’arme la plus adaptée à l’inscription de l’Histoire immédiate avec la vitesse de la lumière : l’Internet. Une nouvelle conscience est déjà née entrainant un comportement tout aussi inédit : diffusion, dénonciation et solidarité. Des caravanes s’organisent dans le voisinage d’Ifni et venant de toutes parts pour réconforter les victimes de la répression aveugle. Non, Ifni, mon Amour, tu n’es pas seule, et les autres villes t’annoncent leur amour et demandent que chaque sévice subi doit rendre des comptes.
Quatrième vérité. Nos entourages ici en Europe s’indignent, écœurés par le nouvel ordre de la terreur sur Ifni. Une manifestation ordinaire, nous disent-ils, on peut la contenir, recevoir et discuter avec ses organisateurs pour sortir de l’impasse. L’art de la négociation est une nouvelle culture. Mais voir la violence de la descente punitive sur tout un peuple : dépeupler la ville, tabasser mortellement à tout bout de champ, défoncer les portes et violer l’intimité des foyers… cela relève de l’Etat de Non-Droit ! Alors quelle est cette autorité qui gère ainsi les conflits sociaux. Est-ce le Roi ? Est-ce le Ministre de l’Intérieur ? Est-ce le gouvernement ? On nous a même posé la question si c’était le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme, vu les prises de positions de son président actuel et son « Appel Citoyen » avant d’accéder à ce poste, où il incitait l’Etat à sévir ?
Comment peut-on répondre à ces questions ? Y aurait-il un Etat dans l’Etat ? Et si l’on donnait foi à l’analyse qui parle de la monopolisation, des richesses du port d’Ifni, par quelques caciques qui défendent leurs intérêts et leurs privilèges ! Des dignitaires qui ont servi la tyrannie des années de plomb. Qui continuent à jouir du pouvoir. Qui prennent en otage toute percée vers une société démocratique et vers un État de Droit. Des puissants sans culture ni vision, hors de tout contrôle démocratique, et qui ne connaissent que le langage de la « politique de la terre brûlée » ?! Ne pourrait-on pas parler, ici encore, de l’Etat dans l’Etat ?!
Tout ce qui se passe aujourd’hui au Maroc comme atteintes flagrantes aux libertés, comme arrestations arbitraires et honteuses : les étudiants de Marrakech en grève de la faim. Et là aussi toutes les questions qui fusent à leur sujet. Qui a donné l’ordre de leur arrestation, alors que nulle part dans le monde, on n’arrête les étudiants qui manifestent et revendiquent, étant donné qu’ils sont les responsables de demain et l’avenir de la société ? Et s’ils arrivent à succomber à leur grève de la faim, qui en sera le responsable ?
Subsiste la question brûlante : les arrestations et les disparitions qu’on égrène un peu partout dans le pays, annoncent-elles le retour imminent des années de plomb ?
Questionnement qui donne raison aux consciences qui n’ont de cesse de faire la promotion d’un véritable Etat de Droit. Et qui ont fait de l’abolition de l’Impunité sans haine ni vengeance maladive, un acte de foi. L’application de la loi et le respect des traités et des chartes des droits de l’Homme.
Dénoncer l'impunité devient un droit et un devoir contre toute tentative de perpétuer le règne de barbarie. C’est un acte de toute urgence, pour la construction d'un Etat de droit irréversible. Car l’impunité, on ne cesse de le dire et de le répéter, est un facteur de régression et un obstacle à l'instauration d'une authentique démocratie. L'impunité sur tous les plans (corruption, détournement et spoliation des biens publics, trafic de drogue et d'influences…) est liée étroitement aux violations des droits de l'homme. Inaugurer un nouveau chapitre dans l'Histoire du Maroc, ne peut passer, pour nous, que par l'abolition de l'impunité. Ainsi suivront des chantiers et des réformes à tous les niveaux et de grande envergure… Sinon, nous serons condamnés à vivre dans un stade attardé de bricolage et de brouillard destructeurs…
Ifni mon Amour, comme lorsqu’on parle de « Hiroshima mon Amour ». L’Histoire nous apprend que même des cendres l’on se relève et la vie reprend ses droits. Tu fais partie prenante d’une mémoire vive qui te tient au chaud. Même si l’on t’a affublée de ce nom d’IFNI, pour t’anéantir et t’éloigner de moi, de nous, je reste et nous restons à ta proximité. Est-ce pour ta racine Al Fana’, qu’on t’a éloignée, pillée et dépourvue de tout ?
Mais laisse-moi m’anéantir en toi pour restituer ton rayonnement, converger toutes les routes du monde vers toi, faire de toi une ville coquette, patrimoine de l’Humanité pour que l’on se rappelle définitivement de la barbarie qui s’est abattue sur toi.
Ifni, je te prends dans mes bras pour que la fameuse Commission d’Enquête qui n’est pas indépendante, ne vienne pas te brutaliser une seconde fois. Je te tiens dans mes bras, jusqu’à l’avènement de l’Etat de Droit, où une Justice indépendante jugera les responsables de cet innommable délit de viol et de violence.
Ifni, comme je t’aime, comme nous t’aimons !
Mohammed Belmaïzi 2008
Ifni / Mon amour
Ifni, mon Amour, comme lorsqu’on parle de « Hiroshima, mon Amour ». N’a-t-on pas réussi à déterrer, même les villes englouties durant des siècles ? Je te tiens la main et je me mets sur tes collines suaves, douces et lumineuses, pour laisser couler les vannes de la raison nourrie d’intuition, de rêve et d’espoir, en récit dénonciateur :
Une première vérité à bien méditer, autour de laquelle il y a consensus de la pensée et de la logique : « tout pouvoir qui recourt à la violence, contre les citoyens, est illégitime ».
Une deuxième vérité sur la barbarie qui s’est abattue sur les habitants d’Ifni revient à dire que : tous les gens, enfants, femmes, hommes et adolescents qui portent les stigmates de coups ou d’atteintes à leur intégrité physique, sont des individus uniques autour desquels rayonne l’amour de leurs proches qui les chérissent : amis, pères, mères, fils, filles, sœurs, frères, fiancées, conjoints... Ils sont irremplaçables et le comportement attentatoire de l’Etat marocain sera ruminé jusqu’à leur mort.
Troisième vérité est que nous ne sommes plus en 1965 où l’on a poussé le cynisme criminel et la haine du peuple jusqu’à le mettre en joue et tirer sur enfants, femmes, jeunes et vieillards d’un hélicoptère de sinistre mémoire, les enterrant ensuite en catimini dans les fosses communes. Aujourd’hui le monde est outillé de l’arme la plus adaptée à l’inscription de l’Histoire immédiate avec la vitesse de la lumière : l’Internet. Une nouvelle conscience est déjà née entrainant un comportement tout aussi inédit : diffusion, dénonciation et solidarité. Des caravanes s’organisent dans le voisinage d’Ifni et venant de toutes parts pour réconforter les victimes de la répression aveugle. Non, Ifni, mon Amour, tu n’es pas seule, et les autres villes t’annoncent leur amour et demandent que chaque sévice subi doit rendre des comptes.
Quatrième vérité. Nos entourages ici en Europe s’indignent, écœurés par le nouvel ordre de la terreur sur Ifni. Une manifestation ordinaire, nous disent-ils, on peut la contenir, recevoir et discuter avec ses organisateurs pour sortir de l’impasse. L’art de la négociation est une nouvelle culture. Mais voir la violence de la descente punitive sur tout un peuple : dépeupler la ville, tabasser mortellement à tout bout de champ, défoncer les portes et violer l’intimité des foyers… cela relève de l’Etat de Non-Droit ! Alors quelle est cette autorité qui gère ainsi les conflits sociaux. Est-ce le Roi ? Est-ce le Ministre de l’Intérieur ? Est-ce le gouvernement ? On nous a même posé la question si c’était le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme, vu les prises de positions de son président actuel et son « Appel Citoyen » avant d’accéder à ce poste, où il incitait l’Etat à sévir ?
Comment peut-on répondre à ces questions ? Y aurait-il un Etat dans l’Etat ? Et si l’on donnait foi à l’analyse qui parle de la monopolisation, des richesses du port d’Ifni, par quelques caciques qui défendent leurs intérêts et leurs privilèges ! Des dignitaires qui ont servi la tyrannie des années de plomb. Qui continuent à jouir du pouvoir. Qui prennent en otage toute percée vers une société démocratique et vers un État de Droit. Des puissants sans culture ni vision, hors de tout contrôle démocratique, et qui ne connaissent que le langage de la « politique de la terre brûlée » ?! Ne pourrait-on pas parler, ici encore, de l’Etat dans l’Etat ?!
Tout ce qui se passe aujourd’hui au Maroc comme atteintes flagrantes aux libertés, comme arrestations arbitraires et honteuses : les étudiants de Marrakech en grève de la faim. Et là aussi toutes les questions qui fusent à leur sujet. Qui a donné l’ordre de leur arrestation, alors que nulle part dans le monde, on n’arrête les étudiants qui manifestent et revendiquent, étant donné qu’ils sont les responsables de demain et l’avenir de la société ? Et s’ils arrivent à succomber à leur grève de la faim, qui en sera le responsable ?
Subsiste la question brûlante : les arrestations et les disparitions qu’on égrène un peu partout dans le pays, annoncent-elles le retour imminent des années de plomb ?
Questionnement qui donne raison aux consciences qui n’ont de cesse de faire la promotion d’un véritable Etat de Droit. Et qui ont fait de l’abolition de l’Impunité sans haine ni vengeance maladive, un acte de foi. L’application de la loi et le respect des traités et des chartes des droits de l’Homme.
Dénoncer l'impunité devient un droit et un devoir contre toute tentative de perpétuer le règne de barbarie. C’est un acte de toute urgence, pour la construction d'un Etat de droit irréversible. Car l’impunité, on ne cesse de le dire et de le répéter, est un facteur de régression et un obstacle à l'instauration d'une authentique démocratie. L'impunité sur tous les plans (corruption, détournement et spoliation des biens publics, trafic de drogue et d'influences…) est liée étroitement aux violations des droits de l'homme. Inaugurer un nouveau chapitre dans l'Histoire du Maroc, ne peut passer, pour nous, que par l'abolition de l'impunité. Ainsi suivront des chantiers et des réformes à tous les niveaux et de grande envergure… Sinon, nous serons condamnés à vivre dans un stade attardé de bricolage et de brouillard destructeurs…
Ifni mon Amour, comme lorsqu’on parle de « Hiroshima mon Amour ». L’Histoire nous apprend que même des cendres l’on se relève et la vie reprend ses droits. Tu fais partie prenante d’une mémoire vive qui te tient au chaud. Même si l’on t’a affublée de ce nom d’IFNI, pour t’anéantir et t’éloigner de moi, de nous, je reste et nous restons à ta proximité. Est-ce pour ta racine Al Fana’, qu’on t’a éloignée, pillée et dépourvue de tout ?
Mais laisse-moi m’anéantir en toi pour restituer ton rayonnement, converger toutes les routes du monde vers toi, faire de toi une ville coquette, patrimoine de l’Humanité pour que l’on se rappelle définitivement de la barbarie qui s’est abattue sur toi.
Ifni, je te prends dans mes bras pour que la fameuse Commission d’Enquête qui n’est pas indépendante, ne vienne pas te brutaliser une seconde fois. Je te tiens dans mes bras, jusqu’à l’avènement de l’Etat de Droit, où une Justice indépendante jugera les responsables de cet innommable délit de viol et de violence.
Ifni, comme je t’aime, comme nous t’aimons !
Mohammed Belmaïzi 2008
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