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jeudi 22 décembre 2011

Mouad L7a9ed reste en prison en attendant le proces qui a été reporté pour la nieme fois

 Par Mamfakinch et blogs de Samira et Fouzia, 22/12/2011

Fin de l'audience : Acharnement scandaleux !
Selon M. Larbi Hilali, membre du comité de soutien à Mouad: "La liberté provisoire a été refusée à Mouad L7a9ed. Il reste en prison en attendant le procès qui a été reporte  au 29 décembre"  car le dossier n'est pas prêt ! La défense a plaidé la liberté provisoire. Le procureur est contre. Le juge répondra dans la journée..


Conférence de presse du comité de soutien à L7A9D "Elhaked"
 
 http://youtu.be/KZhCuvf0ZPohttp://youtu.be/KZhCuvf0ZPo

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 Le récit de l'audience
Par Mamfakinch, 22/12/2011

Un air de déjà vu… Mouad a encore une fois été ramené de sa cellule de la prison d’Oukacha, le juge a encore une fois décidé le report du procès au 29 décembre, les avocats ont encore une fois plaidé la liberté provisoire , ils ont encore une fois présenté les garanties et le tribunal a encore une fois décidé que Mouad doit retourner à sa cellule et ne doit pas bénéficier de la liberté provisoire.
Cet après-midi donc Mouad a comparu devant la chambre correctionnelle du Tribunal de première instance de Aîn Sebaâ. La séance, tenue dans une salle bondée, était présidée par un nouveau juge : Hassan Jaber, vice-président du tribunal correctionnel de Casablanca. Le juge a décidé d’emblée le report du procès au 29 décembre parce que « le dossier n’est pas prêt » comme si ces plusieurs mois d’instructions n’ont servis à rien sauf à maintenir Mouad en prison !
A son habitude, Mouad était digne et courageux mais néanmoins amaigri après plusieurs mois en prison. Les avocats de la défense étaient en nombre et se sont partagés les plaidoyers pour demander encore une fois la liberté provisoire. Plaidoyer juridique, avec forts arguments, faisant appel à la force de la loi et invoquant la dignité de la justice, les garanties de présentation étant toutes là, il était naturel de demander au juge Jaber d’accorder la liberté provisoire. Les avocats se sont relayés pour exposer magistralement leurs arguments.
Le procureur du roi a fait dans le service minimum. Il a dit que pour lui c’est un procès de droit commun et non politique puis a rajouté qu’il s’oppose à la liberté provisoire. C’est tout, c’est dit en à peine une minute, le procureur ne sentant pas le besoin de motiver son opposition à la liberté provisoire ni même commenter les arguments présentés plutôt par la défense.
Et Maitre Abderrahim JAMAÏ parla ! L’ancien bâtonnier et président des Barreaux du Maroc a tenu à répondre à la courte intervention du procureur en rappelant brièvement le contexte politique et en expliquant que sans ce contexte et sans l’engagement politique de Mouad on n’en serait jamais là pour ce genre d’affaires : à reporter les audiences de semaine en semaine tout en maintenant Mouad en détention et cela même alors que l’accusation est légère et le dossier plein d’incohérence.
L’avocat du plaignant a pris la parole, sans qu’on le lui donne puisqu’il s’agit du débat sur la liberté provisoire, et a commencé à crier pour contester on ne sait pas quoi, et son cri a gagné en décibels se transformant en hurlement rageur. Ce qui lui a valu une réponse cinglante d’un avocat de la défense qui lui a expliqué qu’on n’est pas là pour hurler et que tout le monde sait crier et élever la voix et qu’un minimum de respect pour ses confrères ou au moins pour la Cour ne serait pas superflu.
Le juge Jaber appelle l’accusé suivant sonnant ainsi la fin de la partie. Il se prononcera en fin de journée sur la demande de liberté provisoire. Mouad retourne à sa cellule. La salle se vide rapidement, les amis et soutiens de Mouad la quittent, les avocats aussi. A la sortie, le sentiment partagé par tous est que si c’est une affaire de droit, le juge prononcera la liberté provisoire après les arguments forts travaillés de la défense qui finalement était la seule à argumenter et à avoir quelque chose à dire. Mais personne n’avait d’illusion sur l’issue de la demande.
Dehors, devant le tribunal, les activistes marocains et les jeunes continuaient leur sit-in de protestation qui a démarré à 13h.
 
A 16h, le juge ayant expédié les autres dossiers a rendu son verdict : dans la lignée de ses prédécesseurs, il refuse la liberté provisoire à Mouad.
Aujourd’hui cela fait 101 jours que Mouad est en prison pour un crime qu’il n’a pas commis.

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