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jeudi 10 novembre 2011

Nouvelle révélation dans l’affaire Zakaria Moumni ? Faux procès, suite.

Par Badr Soundouss, demainonline, 7/11/2011

Rabat.- Selon Abderrahim Jamaï, le défenseur de Zakaria Moumni, le champion du monde de light Contact emprisonné depuis un an dans un pénitencier marocain pour une sombre affaire « d’escroquerie« , les deux accusateurs de son client n’existent peut-être pas.

On se rappelle que le 27 de septembre 2010, à sa descente d’avion à l’aéroport de Rabat-Salé, Zakaria Moumni, qui venait pour proposer ses services à la Fédération royale marocaine de boxe, fut kidnappé par des agents de la DST dirigée par Abdellatif Hammouchi.

Selon un communiqué d’Amnesty International, Moumni aurait été torturé par ses kidnappeurs. « Les yeux bandés, menotté et les jambes entravées pendant plus de 72 heures, privé de nourriture et d’eau en quantité suffisante, déshabillé et forcé à rester nu pendant plusieurs heures d’affilée, soumis à la méthode de la falaqa (coups assenés sur la plante des pieds) tandis qu’il était allongé sur le dos, roué de coups de pied, giflé, privé de sommeil et forcé à rester debout, à genoux ou assis attaché à une chaise pendant qu’on l’interrogeait. Il a été questionné sur les déclarations qu’il avait faites aux médias, notamment à Al Jazeera et Al Ayam, dans lesquelles il critiquait la mauvaise gestion de la Fédération royale marocaine de boxe et d’autres associations sportives au Maroc, ainsi que sur une brève entrevue qu’il avait eue en 2006 avec le roi Mohammed VI. Il a également été interrogé sur ses multiples tentatives pour rencontrer le roi. Son avocat a indiqué qu’il présentait des lésions visibles au tibia quand il l’a vu pour la première fois, le 4 octobre 2010 », avait dénoncé l’organisation humanitaire dans un communiqué.

Quelques jours plus tard, le 30 octobre, la DST remit le boxeur à la police judiciaire de Rabat qui, sans poser aucune question sur la disparition forcée de l’intéressé pendant trois jours, reprit les interrogatoires comme si de rien n’était.

Plusieurs questions des policiers avaient trait aux visites faites par Zakaria Moumni au roi Mohamed VI lors des virées parisiennes du souverain. Le boxeur se postait devant le roi pour demander qu’il intercède auprès de l’administration marocaine afin qu’elle lui fournisse l’emploi auquel il a droit en tant que champion mondial d’une discipline sportive. Comme si tenter de parler avec le roi à l’étranger constituait un délit, comme si cela était du ressort de la justice marocaine.

Amnesty assure sur la base des déclarations des membres de la famille de Zakaria Moumni que ce dernier a été sommé « par des policiers [de la PJ] de signer sous la torture une déclaration qu’il n’a pas été autorisé à lire ». Le même jour il a comparu devant le procureur du roi à Rabat, Abdeslam Imani, qui n’a à aucun moment contesté la trouble procédure judiciaire, le suspect ayant quand même disparu pendant trois jours…

Accusé « d’escroquerie » , il aurait « soutiré de l’argent à deux personnes qui souhaitaient s’installer en France », il a été condamné, sans l’assistance d’un avocat précisent ses amis, à une peine de trois ans d’emprisonnement, assortie d’une amende. Bizarrement, ses deux accusateurs n’ont pas été appelés à la barre pour réitérer leurs accusations. Ni devant le tribunal de première instance ni devant la cour d’appel qui, en janvier dernier a rejugé l’affaire et ramené la peine à deux ans et demi.

Pourtant, depuis le début de l’affaire, Zakaria Moumni jure que ces accusateurs n’existent pas et que l’affaire d’escroquerie est un montage pour le punir d’avoir tenté d’approcher le roi en France.

D’ailleurs, depuis que la Cour suprême a annulé la sentence en appel et ordonné que Moumni soit rejugé les deux accusateurs n’ont toujours pas apparus. Ils seraient introuvables et leurs adresses seraient fausses.

La vérité dans cette histoire c’est que comme l’expliqué maître Abderrahim Jamaï au quotidien El Pais, « tout ceci démontre une instrumentalisation de la justice. L’entourage du roi n’a pas voulu perdre plus de temps avec ce garçon à qui il considérait comme un parasite. Zakaria Moumni est en train de payer le prix de ses dénonciations dans la presse sur la corruption et l’attitude de certains membres de l’entourage royal ».

D’après Zakaria Moumni son interlocuteur au Palais et celui par qui ses malheurs sont arrivés s’appelle Mohamed Mounir Majidi.

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