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jeudi 25 août 2011

L'ASDHOM: solidarité avec Amine Abdelhamid

Par le bureau exécutif de l’ASDHOM, 24/8/2011
L’ASDHOM condamne les agressions contre Amine Abdelhamid, vice-président de l’AMDH Amine Abdelhamid qui est aussi coordinateur de la Coordination Maghrébine des Organisations de Droits Humains (CMODH) et coordinateur-adjoint du Comité National d’Appui au Mouvement du 20 février au Maroc (CNAM20FEV) vient d’adresser une deuxième lettre au ministre de l’Intérieur marocain pour l’alerter et l’interpeller sur les multiples agressions et menaces dont il a fait l’objet dernièrement.
Il y relate dans les moindres détails toutes les agressions dont il n’a pas fini d’être la cible.
L’ASDHOM considère que les attaques dénoncées dans ces deux lettres sont l’oeuvre d’un groupe de nervis et de personnes, appelés communément « Baltajias », souvent munis de bâtons et d’armes blanches. Ils agissent toujours sous l’oeil bienveillant des forces de l’ordre pendant les manifestations et les rassemblements du mouvement du 20 février.
Nous rappelons qu’Amine Abdelhamid est connu pour être un défenseur des droits humains et de la démocratie au Maroc et pour ses prises de position en faveur du mouvement du 20 février. Nous  sommes convaincus que les instigateurs de ces agressions, ces traques, ces harcèlements, ces menaces et insultes cherchent à lui faire payer sa persévérance, sa détermination et son attachement au combat pour le respect des droits humains et les libertés fondamentales.
Ces pratiques condamnables vont de paire avec les arrestations et les condamnations dont sont la cible des militants du mouvement du 20 février.
L’ASDHOM considère également que par ces attaques ignobles on cherche à intimider et à faire peur aux manifestants du mouvement du 20 février pour les faire renoncer à leur combat légitime.
L’ASDHOM dénonce fermement ces agressions contre Amine Abdelhamid et lui assure sa totale solidarité. Elle rappelle que le Maroc se doit de protéger ses défenseurs des droits humains dans leur intégrité physique et ce conformément à ses engagements internationaux en la matière.
L’ASDHOM soutient et apporte son appui inconditionnel au mouvement du 20 février dans ses aspirations pour un Maroc nouveau, un Maroc des droits de l’Homme et des libertés.
Adresse postale : 79, rue des Suisses 92000 Nanterre
asdhom@asdhom.org www.asdhom.org
PS : ci-jointes les deux lettres d’Amine Abdelhamid (français et arabe)

Vice-Président de l’AMDH (Association Marocaine des Droits Humains)
Coordinateur Adjoint du CNAM20 (Conseil National d’Appui au Mouvement du 20 Fevrier)
Tel : 00212661591669 // Email : sigelamine@yahoo.fr

Rabat le 01/Juillet 2011

A Monsieur Le Ministre de l’Intérieur


˜˜ Je vous écris en votre qualité de Ministre de l’Intérieur du gouvernement marocain, responsable de la sécurité des citoyennes et citoyens, pour vous informer de ce que j’ai subi – avec d’autres citoyennes et citoyens – comme humiliations, insultes, harcèlements, menaces et violences de la part de personnes – connues sous le nom de « baltagis » – instrumentalisées par des services sécuritaires pour s’attaquer au mouvement du 20 février.

˜ J’ai opté pour que cette lettre soit ouverte, afin de mettre à témoin l’opinion publique sur l’irresponsabilité de ceux qui jouent avec le feu en recourant aux services de ces groupes de « baltagis » pour contrer violemment le mouvement du 20 février avec ses jeunes et leurs appuis ; ces groupes ont été dotés de drapeaux nationaux (dont les bâtons leur servent également de matraques), de photos du roi, et de moyens logistiques énormes (vehicules de transport, hauts parleurs puissants, banderoles de haute qualité, de tracts,…) ; ils bénéficient également de l’immunité makhzénienne, puisqu’on n’a jamais entendu que l’un des leurs a été poursuivi ou arrêté suite à ses actes criminels ; ces groupes de « baltagis » sont devenus pratiquement des forces auxiliaires – non officielles – des appareils sécuritaires dont émanent les directives et les ordres et qui leur  assurent appui et immunité. Les forces de l’ordre peuvent ainsi sous-traiter une partie de leur boulot répressif à ces « baltagis » et garder le beau rôle d’arbitre s’interposant entre les deux clans. Cela ressemble à une tactique fine, mais en réalité elle est bien grossière ; car seuls les imbéciles peuvent s’y tromper.
On a donc permis à ces « baltagis » qui brandissent les drapeaux marocains et les photos du roi de traiter les militantes et militants du 20 février – dont ma modeste personne – de traitres, de vendus, d’ennemis du roi, d’athées, de mangeurs du Ramadan, de prostituées, d’homosexuels,…

˜ j’ai décidé également d’envoyer une copie de cette lettre au cabinet royal, au premier ministre et au ministre de la justice pour que toutes les parties concernées et responsables – y compris le roi, chef de l’état marocain – soient au courant des plans machiavéliques qui se trament contre le peuple marocain et ses forces démocratiques et vives ــ en premier lieu le mouvement du 20 février et le mouvement de défense des droits humains ــ l’instrument étant les groupes de « baltagis » utilisés aujourd’hui comme escadrons de la terreur et pouvant se muer demain en escadrons de la mort !!

˜˜ En ce qui me concerne personnellement, j’ai été une cible de choix des « baltagis » :

˜ Cela a commencé le 18 mars 2011 quand un groupe de « baltagis », au nombre de 37, sont venus manifester devant le siège central de l’AMDH à Rabat ; ils ont abreuvé et ma personne, et l’AMDH d’insultes au vu et au su de tous et de toutes, y compris des membre des services de police qui étaient présents ; une vidéo sur cet événement est disponible.

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Cette manifestation a eu lieu deux jours après ma participation au programme de la 2ème chaine 2M en arabe (« Moubacharatane Maakoum » = « En direct avec vous ») en date du 16 mars 2011 ; les « baltagis » m’en voulaient parce que lors de mon intervention, j’ai critiqué certains archaïsmes du protocole royal consistant à baiser la main ou l’épaule du roi et à se courber devant lui, estimant que ces pratiques moyenâgeuses sont une atteinte à la dignité humaine.
˜ Le dimanche 24 avril, lors du démarrage de la grande marche organisée par le mouvement du 20 février au quartier Yaacoub El Mansour à Rabat, un groupe de « baltagis » – dont faisaient partie certains parmi ceux qui avaient pris part à la manifestation du 18 mars devant l’AMDH – se sont mis à m’insulter et à me menacer ; ils ont tenté de m’agresser mais certains policiers se sont interposés ; et surtout ils en ont été dissuadés par leurs protecteurs tirant les ficelles derrière le rideau.

˜ Le 1er Mai, lors des marches organisées par les différentes centrales syndicales, alors que j’observais leur déroulement, un groupe de « baltagis », qui défilaient avec une des centrales gouvernementales, sont sortis des rangs, m’ont insulté, menacé et tenté de m’agresser ; mais des policiers qui suivaient leurs mouvements sont intervenus pour les replacer dans les rangs.

˜ Lors de la manifestation organisée par le mouvement du 20 février, le dimanche 26 juin à Rabat, les « baltagis » étaient présents avec force, la directive et l’objectif étant de  faire échouer notre manifestation par tous les moyens ; les forces de l’ordre leur ont permis de se déplacer comme ils voulaient avec leurs moyens logistiques tout le long de Bab El Had et de l’Avenue Mohamed V. Par contre les manifestants et manifestantes du 20 février ont été encerclés de toute part par les forces de l’ordre sans aucune possibilité de bouger ; les « baltagis » – protégés de la police – ont pu se déplacer librement et bénéficier de hauts parleurs puissants déversant sur le mouvement du 20 février leurs insultes ordurières, brandissant une grande banderole avec 9 portraits et noms de leurs ennemis de choix dont moi-même et Khadija RYADI, présidente de l’AMDH.
De Nouveau un groupe de « baltagis » s’est dirigé vers moi pour m’insulter, me rappelant leur forfaiture contre Khadija RYADI – insultée et agressée, lors de la manifestation du 19 juin au quartier Takaddoum – et en me menaçant du pire, m’annonçant « qu’ils m’ont réservé ma part ».

˜ Le jeudi 30 juin – la veille du référendum sur le projet de constitution amendée – a connu le couronnement des agressions des « baltagis » contre le mouvement du 20 février et contre ma personne en particulier.
Le groupe des « baltagis », plus nombreux que d’habitude, étaient vraiment enragés ; ils portaient un cercueil symbolisant le mouvement du 20 février et des photos de militants de ce mouvement dont encore une fois Khadija Ryadi et moi-même ; l’AMDH est désormais visée directement et constitue une cible de choix.
- La première agression physique contre moi fut perpétrée par les « baltagis » sous le regard bien veillant des forces de l’ordre censées constituer une barrière entre les « baltagis » et les manifestants du 20 février. Alors que j’étais en train de faire une déclaration filmée à l’agence de presse Reuter concernant la position de l’AMDH sur le projet de constitution, j’ai été brutalisé et tout simplement empêché physiquement de terminer ma déclaration. Des preuves concrètes de cet évènement existent.

- Durant la manifestation du 30 juin, les forces de l’ordre étaient de toute évidence en connivence avec l’escadron des « baltagis ». Tout a été programmé pour une agression punitive contre les militantes et militants du 20 février ; notre manifestation, pourtant pacifique et responsable, était encerclée de toute part : personne ne pouvait en sortir et aucun ne pouvait y accéder, alors que les groupes de « baltagis » se déplaçaient en toute liberté, à pied et dans les véhicules, à Bab El Had et dans les boulevards avoisinants.

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- La manifestation du mouvement du 20 février était programmée pour durer 90 minutes à partir de 17h30 ; à 19h les jeunes du mouvement ont annoncé par haut-parleur la fin de la manifestation ; les manifestants étaient pressés de partir – surtout qu’un grand nombre d’entre eux voulaient participer à un meeting organisé par les opposants au projet de constitution à partir de 19h dans une salle au quartier Yaacoub El Manssour. Mais à notre grande surprise, les forces de l’ordre ont rompu tout dialogue avec nous et ont maintenu leur encerclement total des participantes et participants  à la manifestation du 20 février sans aucune justification apparente. Notre statut a changé : on est rentré visiblement dans une situation de séquestration qui a duré une heure au moins ; cela a permis aux groupes de « baltagis » de se redéployer pour venir derrière les cordons de police nous encercler de toute part à leur tour ; mais alors que les cordons de police étaient infranchissables pour nous, les « baltagis » pouvaient les traverser facilement, venir jusqu’à nous pour nous provoquer, insulter et nous harceler ; les forces de l’ordre qui auraient dû disperser et éloigner les agresseurs « baltagis » et nous permettre de partir sans heurts ont persisté à observer leur neutralité douteuse et à faire la sourde oreille à nos protestations tout en exécutant leur plan infernal.
- A un certain moment, vers 20h les policiers ont décidé l’ouverture d’un petit passage pour nous permettre de partir par petits groupes ; j’ai décidé donc de partir avec 3 ou 4 autres personnes ; soudain je me suis trouvé encerclé par un groupe de « baltagis » dont le nombre allait en grandissant ; ils étaient furieux :ils m’insultaient, me traitant de traitre et de vendu , me crachaient sur le visage, me tiraient par les habits, ils voulaient m’obliger à scander « vivre le roi » ; à un moment et sous les yeux de la police ils m’ont brutalisé, m’ont donné des coups de pieds ; ils ont déversé sur moi un liquide qu’ils avaient dans une bouteille.
Certains policiers ont voulu me faire entrer dans une de leurs estafettes pour soit disant « me protéger » ; j’ai refusé en criant : « je préfère la mort plutôt que de participer à votre cirque ; comment pouvez-vous prétendre vouloir me protéger alors que vous avez tout tramé pour en arriver là ? Si ma protection vous intéresse, commencez par chasser ces criminels qui m’ont agressé devant vous ; et dans tous les cas soyez prêts à témoigner en toute honnêteté de ce que vous avez vu et entendu ».
- au même moment, un autre groupe de « baltagis » était en train d’agresser les partisans du 20 février qui s’apprêtaient à partir ; c’est ainsi que les deux militantes Nidal Salam Hamdache, membre du bureau central et Amina Bridaa membre de la commission administrative de l’AMDH ont été frappées sur la nuque (les agresseurs ayant utilisé des matraques électriques) et ont été transférées par ambulance aux urgences de l’Hôpital Avicenne. Plus grave encore, un groupe de « baltagis » a poussé l’arrogance jusqu’à pourchasser leurs deux victimes  au sein même des urgences ; un des « baltagis », canif à la main, a entrepris d’agresser la jeune Nidal à l’intérieur des urgences ; il a fallu l’intervention vigoureuse d’un de ses accompagnateurs pour chasser l’intrus et éviter le pire.
Malgré tout cela, le groupe des « baltagis » est resté planté à côté des urgences jusqu’à l’arrivée des policiers qui leur ont demandé de partir sans interrogatoire, poursuite judiciaire ou arrestation de qui que ce soit parmi eux. Jugez vous-même ce genre de passivité et de tolérance !!
˜ ˜ N’est-il pas paradoxal que tout cela arrive la veille du référendum sur le projet de constitution amendée, garnie de nombreuses dispositions sur le respect des droits humains, mais qui en même temps, il est vrai, consacre les valeurs de despotisme et de négation de la volonté populaire ?.
Cette ambiance malsaine, à côté de la persistance de la détention politique (notamment les détenus du mouvement du 20 février dont nos trois camarades de la section de Bouarfa), de la violence exercée contre les manifestations pacifiques, du déni de vérité sur les martyrs du mouvement du 20 février, du monopole des média publiques par le pouvoir avec comme corollaire l’étouffement de la voix de l’AMDH, tout cela est révélateur du caractère non démocratique du projet de constitution soumis à référendum et n’augure rien de prometteur pour un Maroc démocratique.



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˜ ˜ Monsieur le Ministre

Nous nous sommes rencontrés à diverses occasions dans le passé en ma qualité de  président de l’AMDH et dernièrement en tant que vice-président.
Vous connaissez sans doute mon identité et mon parcours militants. Je rappelle toutefois que je suis un militant progressiste œuvrant dans les domaines syndical, des droits humains, politique et autre.

J’adhère sans réserve au combat pour la démocratie, les droits humains et les droits des travailleurs et à l’action de masse ouverte et au grand jour visant à mettre fin à l’ère du makhzen et pour l’émergence de l’ère de la démocratie et des droits humains nécessitant forcément l’édification de l’état de droit et de la société de dignité et de citoyenneté auxquels aspire notre peuple.

Dans ce cadre, personne n’a le droit de faire de la surenchère et de dénigrer ma volonté de servir les intérêts supérieurs de mon pays et de son peuple.
A cause de cela j’ai dû à l’époque de Hassan II, et suite à des accusations fallacieuses, subir la détention arbitraire durant plus de 12 années ; j’ai également fait l’objet de violences policières et d’arrestations – pour de courtes périodes heureusement – à l’époque de Mohammed VI pour mes activités syndicales et de défense des droits humains.

De ce fait, je me suis retrouvé tout naturellement du côté du mouvement du 20 février dès son émergence et j’ai œuvré dans le cadre de l’AMDH à son appui.
Voilà pourquoi les « baltagis », en tant que forces auxiliaires – non officielles – de la police et auxquels on a donné pour mission de combattre les militants du 20 février, n’ont cessé de me pourchasser et de m’agresser physiquement et moralement.



˜ ˜ Monsieur le Ministre
Je termine en criant : assez de jouer avec le feu et respectez vos engagements dans le domaine des droits humains.



Veuillez agréer Monsieur le Ministre l’expression de mes sentiments sincères.

Abdelhamid AMINE    



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عبد الحميد أمين
ــ نائب رئيسة الجمعية المغربية لحقوق الإنسان
ــ نائب منسق لجنة المتابعة
  للمجلس الوطني لدعم حركة 20 فبراير

الرباط في 01 يوليوز 2011

إلى السيد وزير الداخلية في الحكومة المغربية(*)
ــ الـــــربــــــاط ــ

الموضوع:  سلامتي البدنية في خطر وحياتي مهددة: تحملوا مسؤولياتكم

تحية طيبة وبعد،
˜˜ أبعث إليكم، بصفتكم وزيرا للداخلية ومسؤولا عن أمن وسلامة المواطنات والمواطنين، بهذه الرسالة لأخبركم ولأشهدكم عما عانيته منذ أسابيع ــ ضمن مجموعة كبيرة من المواطنات والمواطنين ــ من إهانة وشتم وتهديد وتحرش وملاحقة وعنف على يد مجموعة من المواطنين سخروا، من طرف جهاز أمني ما، لمناهضة حركة 20 فبراير وأصبحوا يعرفون شعبيا بالبلطجية.
˜ لقد أردت لهذه الرسالة أن تكون مفتوحة حتى يكون الراي العام شاهدا على اللعب بالنار وعلى الممارسات اللامسؤولة والخطيرة للجهات التي لجأت إلى تسخير مجموعات من المواطنين ــ "البلطجية" ــ للتصدي لحركة 20 فبراير، بشبابها ومدعميها. لقد تم تزويد هذه المجموعات بالأعلام الوطنية (التي تستعمل كذلك كهروات ضد شباب 20 فبراير) وصور للملك وإمكانيات لوجيستيكية ضخمة (وسائل النقل، مكبرات الصوت القوية، اللافتات والمناشير،...) وتم تمتيعهم بالحصانة المخزنية بحيث لم يسمع قط أن أحدهم توبع أو اعتقل نتيجة ممارساتهم الإجرامية. وقد أصبحت مجموعة "البلطجية" تمارس وظيفتها كأنها قوات مساعدة غير رسمية للأجهزة الأمنية، تأخذ توجيهاتها وأوامرها ودعمها وتستمد الحصانة منها؛ وقد سمح لمجموعات "البلطجية" وهم يحملون صور الملك والأعلام الوطنية بنعت مناضلات ومناضلي حركة 20 فبراير ــ ومن ضمنهم شخصي المتواضع ــ بالخونة والعملاء و"مساخيط الملك" والملحدين و"وكالين رمضان" والعاهرات والمثليين...
˜ لقد قررت كذلك أن أبعث نسخة من هذه الرسالة إلى الديوان الملكي والوزير الأول ووزير العدل حتى تكون جميع الجهات المسؤولة ــ بمن فيهم الملك، رئيس الدولة المغربية ــ على علم ما يحاك ضد الشعب المغربي وقواه الديمقراطية والحية، وفي مقدمتهم حركة 20 فبراير، من مخططات من طرف مجموعات "البلطجية" التي تستعمل اليوم كفيالق للترهيب وقد تصبح غدا فيالق للموت.

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˜˜ وبالنسبة إلي شخصيا، فقد عانيت الكثير من مجموعات البلطجية، بعد أن عانيت الكثير طيلة حياتي من قوات القهر والقمع.
˜ وكانت البداية يوم الجمعة 18 مارس 2011، عندما جاءت مجموعة من البلطجية مكونة من 37 شخصا لتتظاهر أمام مقر الجمعية المغربية لحقوق الإنسان بالرباط. وقد أشبعوا الجمعية وأشبعوني شخصيا سبا وشتما، على مسمع ومرآى الجميع، بمن فيهم بعض ممثلي الأجهزة الأمنية. ونحن نتوفر على الشريط المصور لهذه التظاهرة.
وقد جاءت هذه التظاهرة يومين بعد مشاركتي في برنامج القناة الثانية 2M، "مباشرة معكم"، الذي انتقدت فيه بعض الطقوس المخزنية العتيقة المتعلقة بتقبيل يد وكتف الملك والانحناء أمامه باعتبارها مخلة بالكرامة الإنسانية.
˜ وفي يوم الأحد 24 أبريل، عند انطلاق التظاهرة الكبرى التي نظمتها حركة 20 فبراير بحي يعقوب المنصور اعترض سبيلي مجموعة من هؤلاء البلطجية ــ ضمنهم عدد من المشاركين في تظاهرة 18 مارس أمام الجمعية ــ وأخذوا يشتمونني ويهددونني، بل أرادوا التهجم علي، لولا وقوف بعض رجال الأمن كحاجز، ولولا الأوامر الموجهة لهم من وراء الستار من لدن حماتهم وموجهيهم.
˜ وفي فاتح ماي، أثناء تظاهرات عيد الشغل بالرباط، وأنا أتابع مسيرات مختلف المركزيات النقابية خرجت مجموعة من "البلطجية" من صفوف التظاهرة التي كانوا يشاركون فيها وأشبعوني سبا وشتما محاولين التهجم الجسدي علي من جديد إلى أن جاء بعض رجال الشرطة الذين كانوا يراقبون تحركاتهم لإرجاعهم إلى الصف.
˜ وفي تظاهرة حركة 20 فبراير بالرباط ليوم الأحد 26 يونيه، تم إنزال "البلطجية" بقوة كبيرة وسمح لهم بالتحرك في كل مكان بباب الأحد وبشارع محمد الخامس، في حين تمت محاصرة تظاهرة الحركة في شارع ابن تومرت. وقد سمح للبلطجية باستعمال كل الوسائل لإسماع صوتهم وشتم حركة 20 فبراير، رافعين لافتة كبيرة تضم صور الأشخاص المستهدفين من طرفهم وعددهم تسعة ، والتي من بينهم خديجة رياضي رئيسة جمعيتنا وشخصي المتواضع. ومرة أخرى تقدم في اتجاهي فريق من "البلطجية"، ليذكروني بما فعلوه بخديجة رياضي أثناء تظاهرة 19 يونيه بحي التقدم، وليتوعدوني بأخذ نصيبي من الإهانة والعنف: "راحنا خلينالكـ حقك".
˜ وعرف يوم الخميس 30 يونيه (عشية الاستفتاء على مشروع الدستور) أوج الهجوم "البلطجي" على حركة 20 فبراير بالرباط وعلي كشخص. ففي هذا اليوم اشتد سعار مجموعة البلطجية الذين كانوا يحملون ثابوتا فيه بعض رموز القوى الحية من ضمنها مرة أخرى خديجة رياضي رئيسة الجمعية، وأنا شخصيا.
وقد كان أول هجوم علي من طرف البلطجية حين كنت إبان التظاهرة أمام كاميرا وكالة رويترز أعطي تصريحا حول موقف الجمعية من مشروع الدستور المعدل، حيث بدأ الشتم والدفع ومنعوني عمليا من إتمام تصريحي. وهناك طبعا أدلة ملموسة على هذه الواقعة.
وخلال هذه التظاهرة كان التواطؤ مكشوفا بين قوات الأمن وفريق البلطجية؛ وكان هناك تخطيط للتهجم على تظاهرة حركة 20 فبراير وعلى بعض رموزها. دليلنا على ذلك أن تظاهرة 20 فبراير كانت محاصرة من جميع الجهات، بينما كانت فرق البلطجية تتجول بكل حرية وطلاقة وبالسيارات في باب الحد والشوارع المجاورة.

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وكان من المقرر أن تستمر وقفة حركة 20 فبراير من الخامسة والنصف إلى السابعة مساء؛ وحوالي السابعة تم الإعلان رسميا وعبر مكبر الصوت من طرف شباب الحركة عند انتهاء الوقفة. وبينما كان المتظاهرون يهمون على الانصراف ــ خاصة وأن العديد منهم كان يريد الالتحاق بمهرجان خطابي منظم بحي يعقوب المنصور، تشارك فيه القوى المقاطعة للإستفتاء حول الدستور ــ فإذا بالمفاجأة الكبرى هي إصرار قوات الأمن على تطويق المشاركين/ات من جميع الجوانب وأصبحنا في وضعية من الاحتجاز استغرقت ساعة على الأقل. وهذه الوضعية سمحت لفرق البلطجية بإعادة الانتشار ليطوقوا بدورهم وقفة حركة 20 فبراير من كل الجوانب وليشبعونا شتما واستفزازا وتحرشا.
وبدل أن تقوم قوات الأمن بإبعاد وتفريق البلطجية للسماح لنا بالانصراف، لم تحرك ساكنا وكانت ترفض مجرد التواصل معنا، مواصلة لمخططها الجهنمي.
وفي وقت معين، قيل لنا أن قوات الأمن فتحت ممرا لأنصار 20 فبراير من أجل أن ينصرفوا بمجموعات صغيرة.
وكنت مع 3 أو 4 أشخاص ضمن المنصرفين؛ فإذا بي أجد نفسي مطوقا بفريق من البلطجية يرعدون ويزبدون ويبصقون على وجهي ويجرونني من ملابسي ويعنفونني  ناعتين إياي بالخائن والعميل، محاولين ابتزازي والضغط علي لأقول "عاش الملك". وفي لحظة معينة وأمام البوليس تهجموا علي وعنفوني وركلوني، وصبوا علي سائلا كان في إحدى القنينات.
وقد أراد بعض رجال الشرطة إدخالي لسيارتهم بدعوى حمايتي، فقلت لهم "أنني أفضل الموت على المشاركة في مسرحيتكم. فكيف تدعون الرغبة في حمايتي وأنتم الذين نظمتهم كل شيء للوصول إلى هذه الوضعية؟ وأضفت "إن حمايتي تكمن في طرد المهاجمين المجرمين الذين اعتدوا علي أمامكم ويجب أن تكونوا مستعدين للإدلاء بشهادتكم بكل نزاهة".
وفي هذه الأثناء كان فريق آخر من البلطجية يهاجم أنصار 20 فبراير المقبلين على الانصراف، فضربوا الأخت نضال سلام حمداش عضوة المكتب المركزي للجمعية والأخت أمينة بريدعة عضوة اللجنة الإدارية للجمعية، وقد نقلتا معا إلى المستعجلات بمستشفى ابن سينا بعد أن تم ضربهما على العنق بأسلاك كهربائية. والأخطر من كل هذا أن فريق للبلطجية وصلت بهم الوقاحة إلى حد مطاردة الأختين المصابتين حتى داخل المستعجلات. وقد قام أحد "البلاطجة "بالتهجم، وهو ممسك لسكين صغيرة على الأخت نضال؛ وكنا سنصل إلى ما لا يحمد عقباه لولا تدخل أخد المرافقين لها لمطاردته. ومع ذلك ظل فريق البلطجيين يحاصرنا في المستعجلات إلى أن جاء فريق من البوليس وطلب منهم الإنصراف دون أن تتم مساءلة أو استنطاق أو متابعة أو اعتقال أي واحد منهم !!.
إنها لمفارقة عجيبة أن يحصل كل هذا ليلة الإستفتاء بشأن مشروع الدستور المعدل، الذي يحمل في طياته كلاما كثيرا عن احترام عدد من معايير حقوق الإنسان إلى جانب ترسيخ قيم الإستبداد واستبعاد الشعب عن أي سلطة فعلية.
أليست هذه الأجواء إلى جانب استمرار الاعتقال السياسي (وخاصة معتقلي 20 فبراير، ومن ضمنهم رفاقنا بفرع الجمعية ببوعرفة) والعنف الممارس ضد التظاهرات السلمية وتغييب الحقيقة حول الأسباب والمسؤوليات بشأن شهداء حركة 20 فبراير، واستفراد السلطة بالإعلام العمومي، وتغييب صوت الجمعية خلال الحملة الانتخابية، كاشفة للطبيعة عبر الديمقراطية لمشروع الدستور المقدم للاستفتاء وللظروف السياسية التي تنتظر بلادنا في الشهور القادمة؟
السيد وزير الداخلية
 لقد سبق لنا أن التقينا في عدد من المناسبات بصفتي كرئيس سابق للجمعية أو كنائب حالي لرئيستها.
وأنتم تعرفون جيدا هويتي ومساري النضاليين.

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فأنا مناضل تقدمي أعمل في الواجهة النقابية والحقوقية والسياسية وغيرها.
أنا أومن بالديمقراطية وحقوق الإنسان وحقوق العمال وبالعمل الجماهيري في واضحة النهار من أجل المساهمة في إنهاء عهد المخزن وولوج عهد الديمقراطية وحقوق الإنسان، عهد دولة الحق والقانون ومجتمع الكرامة والمواطنة، الذي يطمح له الشعب المغربي. وفي هذا الإطار ليس من حق أحد أن يزايد علي بشأن خدمة المصالح العليا للوطن وللجماهير الشعبية.
من أجل هذا، قضيت في عهد الحسن الثاني أزيد من 12 سنة بالسجن بتهم ملفقة، وفي ظل الاعتقال التعسفي، وعانيت من العنف البوليسي والاعتقال كذلك ــ لفترات قصيرة لحسن الحظ ــ في عهد محمد السادس، بسبب نشاطي النقابي والحقوقي.
لكل هذا فموقعي النضالي الطبيعي كان إلى جانب حركة شباب 20 فبراير، وكنت في إطار الجمعية المغربية لحقوق الإنسان من المدعمين المتحمسين لها.
ولهذا طاردني "البلطجية" باعتبار أن محاربة 20 فبراير هي الوظيفة الموكولة إليهم كقوات مساعدة ــ غير رسمية ــ لقوات الأمن.
إنني من خلال المعطيات الواردة في هذه الرسالة واعتمادا على التهديدات التي مازلت أتلقاها، أريد أن أنبهكم إلى أن سلامتي البدنية في خطر وأن حياتي أصبحت مهددة وأحملكم كوزارة، كحكومة وكسلطة مسؤولية أي مكروه ــ مهما تم حبك ظروفه ــ قد يصيبني في المستقبل.
فكفى من اللعب بالنار، وعليكم أن تحترموا التزاماتكم في مجال حقوق الإنسان.

وتقبلوا السيد الوزير عبارات أصدق المشاعر


عبد الحميد أمين

(*) نسخ من هذه الرسالة للسادة:
ــ مدير الديوان الملكي
ــ الوزير الأول
ــ وزير العدل





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 عبد الحميد أمين
نائب رئيسة الجمعية المغربية لحقوق الإنسان
ونائب منسق المجلس الوطني لدعم حركة 20 فبراير

الرباط في 13 يوليوز 2011

إخبار بمضمون بحث الشرطة القضائية معي
يوم 11 يوليوز 2011

من المعلوم، أنني وجهت لوزير الداخلية في فاتح يوليوز 2011 رسالة تحت موضوع "سلامتي البدنية في خطر وحياتي مهددة: تحملوا مسؤولياتكم". وقد بعثت بنسخة  من هذه الرسالة للوزير الأول، لوزير العدل ولمدير الديوان الملكي.

وكان الغرض من هذه الرسالة هو تنبيه السلطات المعنية، وعلى أعلى مستوى، للتهديد والإهانة والتعنيف الممارسين ضدي من طرف مجموعة من البلطجية مسخرين، كما هو الشأن بالنسبة لمجموعات البلطجية التي تم تفريخها بمختلف المناطق للتصدي لحركة 20 فبراير وللعناصر الفاعلة داخلها والتي تقوم بدور قوات مساعدة (غير رسمية) لقوات القمع.

وكان الغرض بالتالي، تحميل السلطات مسؤولية ما يمكن أن ينتج من الممارسات البلطجية من مس بسلامتي البدنية، بل ومن مخاطر على حياتي.

وفي يوم السبت 09 يوليوز، جاء إلى منزلي الذي كنت متغيبا عنه، إثنان من رجال الشرطة القضائية، اللذين تحدثا مع زوجتي ليبلغاها دعوة شفوية بالحضور إلى مقر المصلحة الولائية للشرطة القضائية بالرباط يوم الإثنين 11 يوليوز صباحا للبحث في موضوع الرسالة التي وجهتها لوزير الداخلية.

وبالفعل، ذهبت للمكان المحدد على الساعة الحادية عشر والنصف صباحا.

وقد استغرق البحث لمدة 3 ساعات من طرف 3 من ضباط الشرطة وتحت إشراف رئيس مصلحة الشرطة القضائية  نفسه.

وعلى إثر ذلك، تم تحرير محضر يتضمن تصريحاتي المتعلقة بالتهديد والإهانة والتعنيف الممارسين ضدي من طرف مجموعة البلطجية المعروفة (تمكنت من التعرف على إثنين من بينهم)، والتي كانت تتواجد عموما قرب مقهى باليما بشارع محمد الخامس بالرباط. وقد تضمن المحضر بالخصوص ما تعرضت له على يد هذه المجموعة  أثناء تظاهرات 24 أبريل و1 ماي و26 يونيه، وخاصة يوم 30 يونيه الذي عرف أوج التهجم عليّ.

وقد أنهيت تصريحي الوارد في المحضر بتأكيدي على قناعاتي بأن مجموعة البلطجية هاته مسخرة من طرف جهة ما للتصدي لحركة 20 فبراير وللعناصر الفاعلة داخلها.

هذا، وقد تضمن المحضر تأكيدي على أنني صاحب الرسالة الموجهة لوزير العدل بتاريخ 01 يوليوز، والتي تقدم لي رجال الأمن بنسخة منها، مؤكدا كذلك كل ما ورد فيها من معطيات ومواقف.

ما عدا ذلك، فقد مر البحث في جو من الاحترام المتبادل.

˜ ملحوظة: توصلت برسالة من وزير الداخلية، تاريخها 11 يوليوز 2011،
"يبلغني فيها بأنه تم تكليف الشرطة القضائية بفتح تحقيق وإجراء بحث في الموضوع"

                                                                                             
                                                                              عبد الحميد أمين 
عبد الحميد أمين
ــ نائب رئيسة  الجمعية المغربية لحقوق الإنسان
ــ نائب منسق لجنة المتابعة للمجلس الوطني لدعم حركة 20 فبراير

رسالة مفتوحة رقم 2
إلى السيد وزير الداخلية في الحكومة المغربية (*)
ــ الرباط ــ

الموضوع: أتهم مصالحكم الأمنية باللعب بالنار، وتهديد سلامتي البدنية وحياتي، بعد مطاردتي مجددا
               ليلة 20 غشت 2011 من طرف البلطجية المعادين لحركة 20 فبراير

المرجع: ــ رسالتي الأولى المفتوحة الموجهة إليكم بتاريخ 01 يوليوز 2011 تحت موضوع: "سلامتي
              البدنية في خطر وحياتي مهددة: تحملوا مسؤولياتكم". (أنظر الملحق)
          ــ "إخبار بمضمون بحث الشرطة القضائية معي يوم 11 يوليوز 2011" (أنظر الملحق)

         تحية طيبة وبعد

سبق لي أن بعثت إليكم بتاريخ 01 يوليوز 2011 برسالة مفتوحة موضوعها "سلامتي البدنية في خطر وحياتي مهددة: تحملوا مسؤولياتكم"؛ وقد أخبرتكم وأشهدتكم من خلالها عما عاينته ــ ضمن مجموعة كبيرة من المواطنين والمواطنات ــ من إهانة وشتم وتهديد وتحرش وملاحقة وتعنيف على يد البلطجية الذين اعتبرتهم بمثابة قوات مساعدة، غير رسمية، لأجهزة الأمن، مسخرين لمحاربة حركة 20 فبراير.

وقد اختتمت رسالتي إليكم ــ والتي وجهتها في نفس الوقت للسادة مدير الديوان الملكي والوزير الأول ووزير العدل ليتحملوا مسؤولياتهم كذلك ــ بالجملة التالية: "إنني من خلال المعطيات الواردة في هذه الرسالة، واعتمادا على التهديدات التي مازلت أتلقاها، أريد أن أنبهكم إلى أن سلامتي البدنية في خطر، وأن حياتي أصبحت مهددة وأحملكم كوزارة، كحكومة وكسلطة مسؤولية أي مكروه ــ مهما تم حبك ظروفه ــ قد يصيبني في المستقبل. فكفى من اللعب بالنار، وعليكم أن تحترموا التزاماتكم في مجال حقوق الإنسان".

وقد كان لهذه الرسالة صدى مهما لدى القوى الديمقراطية والحقوقية ببلادنا وخارجها حيث سارع عدد منها إلى التنديد بالخروقات المثارة فيها وإلى وضع الحكومة المغربية أمام مسؤولياتها والتزاماتها باحترام حقوق الإنسان.

وقد توصلت برسالة منكم (رقم 98/2011 مؤرخة في 11 يوليوز 2011) بلغتموني فيها "بأنه تم تكليف الشرطة القضائية  بفتح تحقيق وإجراء بحث في الموضوع". وبالفعل، تم يوم 11 يوليوز نفسه، وعلى إثر دعوتي لحضور مصلحة الشرطة القضائية بالرباط، البحث معي لمدة 3 ساعات (أنظر الملحق حول "إخبار بمضمون بحث الشرطة القضائية معي يوم 11 يوليوز 2011").

لا أدرك لحد الآن مآل هذا البحث. كل ما أعرف أن مجموعة بلطجية الرباط واصلت بدون انقطاع تحرشاتها واستفزازاتها لحركة 20 فبراير كلما خرجت هذه الأخيرة للتظاهر السلمي؛ ولم أسمع أبدا أن أحدا من هذه المجموعة، بمن فيهم أولائك الذين اعتدوا علي والمنشورة صورهم بالجرائد والمواقع الإلكترونية مازالوا يصولون ويجولون ويعيثون في الأرض فسادا دون حسيب. أليس هذا هو الإفلات من العقاب الذي ظلت الحركة الحقوقية تنادي إلى مناهضته بقوة كأحد الإجراءات الضرورية لإعمال دولة الحق والقانون؟

وفي ليلة 20 غشت، عشنا في الرباط طورا جديدا من أطوار التعاون الأمني البلطجي لقمع حركة 20 فبراير والإعتداء على المناضلين الشرفاء والشباب المناضل المسالم. وقد عشت بدوري الملاحقة والمطاردة والمحاصرة والتهديد والشتم والإهانة على يد تلك القوات المساعدة غير النظامية المسماة شعبيا بالبلطجية والتي كما قلت في رسالتي السابقة تستعمل اليوم كفيالق للترهيب، وقد تصبح غدا فيالق للموت.

وهاكم السيد الوزير الوقائع، كما عشتها ليلة 20 غشت:
كما هي العادة، ومنذ بداية شهر رمضان، ووفقا لقرار الجمع العام لتنسيقية حركة شباب 20 فبراير، انطلقت تظاهرة 20 فبراير على الساعة العاشرة ليلا من ساحة باب الحد متجهة نحو شارع محمد الخامس عبر شارع الحسن الثاني. وكانت الانطلاقة عادية حيث لم ألاحظ وجودا يذكر لقوات الأمن، وقلت مع نفسي أن التظاهرة ستكون عادية ومشرفة للجميع، خصوصا وأنني لاحظت من قبل فراغ شارع محمد الخامس من السيارات كمؤشر على أجواء التظاهر السلمي العادي.
وعند وصول التظاهرة قرب عمارة "السعادة"، فوجئنا بوجود مجموعة من المواطنين متحلقين حول راية مغربية كبيرة، يحملون صور الملك، ويتوفرون على إمكانيات لوجيستيكية مهمة، ويرددون عددا من الشعارات. فأدركت، من خلال بعض الوجوه، ومن خلال شعاراتهم المعادية لحركة 20 فبراير، ومن خلال اعتراضهم سبيل التظاهرة نحو شارع محمد الخامس، أن الأمر يتعلق بمجموعة البلطجية وبدورها المعهود المتجسد في استفزاز المتظاهرين بممارسة العنف اللفظي والمادي وخلق الأجواء لتبرير تدخل قوات الأمن ضد تظاهرة حركة 20 فبراير.
أمام هذه الوضعية المحرجة، ولتفادي التصادم مع البلطجية ــ خاصة وأن قوات أمنية شكلت حزاما بين البلطجية والمتظاهرين، وأصبحت بدورها حاجزا أمام تقدم المسيرة نحو شارع محمد الخامس ــ، اختار متظاهرو حركة 20 فبراير مسلكا آخرا للوصول إلى الشارع؛ وهو ما تم بنجاح وبشكل سلمي مما أدى، رغم بعض الإحتكاكات مع البلطجية، إلى مواصلة المسيرة في الشارع إلى أن وصلت بسلام أمام البرلمان.
وقبل إنهاء التظاهرة، ارتأى الشباب أن يقدموا عرضا مسرحيا حول حركة 20 فبراير وعلاقتها بالمخزن. وقد نالت اللوحة الفنية المقدمة استحسان الحضور بعد أن تحولت الأجواء من أجواء نضالية صاخبة إلى أجواء فنية هادئة ومرحة. وبذلك أوشكت التظاهرة على نهايتها.
وهنا كانت المفاجأة الكبرى، حيث تدخل المئات من قوات الأمن بشكل عنيف ودون سابق إشعار لتفريق المتظاهرين المسالمين، مستعملين هرواتهم والدفع والركل إلى أن تم إفراغ الشارع أمام البرلمان من متظاهري حركة 20 فبراير، إلا من بعض الحقوقيين الذين وقفوا مشدوهين أمام هذا التدخل دون أدنى مبرر، اللهم إذا كانت قوات الأمن تكره الفن.
وبعد ذلك مباشرة، جاءت مجموعة من البلطجية برايتها الطويلة العريضة وصورها المعهودة وعتادها اللوجستيكي المتطور وشعاراتها المتشفية في حركة 20 فبراير، مزهوين بالنصر الذي حققته قوات الأمن لصالحهم. وقد استقروا في الطريق أمام البرلمان في نفس المكان الذي كانت تتموقع فيه تظاهرة حركة 20 فبراير، وظلوا يتظاهرون بكل حرية أمام البرلمان. أليس هذا هو التواطؤ المكشوف بين قوات الأمن والبلطجية، والذي يمكن أن يعاينه أي شخص حتى ولو كان غبيا؟

السيد الوزير
بالنسبة لي، لم تنته الأمور عند هذا الحد، حيث عشت شخصيا طورا آخرا من الإهانة على يد البلطجية، ومن التواطئ البوليسي المكشوف معهم، كيف ذلك؟
بعد كل ما رأيته وعشته، والذي حاولت وصفه بموضوعية أعلاه، أردت الإنصراف نحو مقر الجمعية، وبعد وصولي إلى ساحة البريد ومذاكرتي مع بعض المعارف حول أخبار بشأن اعتقالات في صفوف المتظاهرين، أحسست ببعض من البلطجية يتحلقون حولي صارخين "هذا هو عبد الحميد أمين، هذا هو الخائن، هذا هو وكال رمضان، هذا هو عميل البوليساريو إلى غير ذلك من الشتائم والتهديدات ("فاين الشعب ديالك، قل لو يجي يفكك... عاش الملك")؛ كان إلى جانبي بعض الأصدقاء من المتظاهرين، شعروا بالمخاطر التي تهدنني، فظلوا بجانبي وتحت الضغط، وأخذنا شارع محمد الخامس باتجاه باب الأحد، وأخذ عدد البلطجية يتكاثر إلى أن وصل حوالي الأربعين؛ ولحسن الحظ تكاثر كذلك عدد أنصار حركة 20 فبراير إلى جانبي. وظل البلطجية يطاردونني بالشتم والإهانة، وكنت أواجههم بعبارة واحدة "عاش الشعب... عاش الشعب" وهي العبارة التي كانت تخفف عني من وطأة الإهانة وتساعدني على التحمل وفي نفس الوقت كانت تربكهم وتفزعهم، بل تخرسهم لبعض الوقت. يا لسحر الكلمة!
وظلت المطاردة قائمة ــ تحت أنظار رجال الأمن طبعا ــ طيلة الطريق وأنا أمشي إلى جانب أصدقائي من حركة 20 فبراير، إلى أن وصلنا قرب مقر الإتحاد المغربي للشغل عبر شارع محمد الخامس، فشارع الحسن الثاني، فشارع ابن تومرت، ثم شارع جان جوريس.
ووقفنا نحن أنصار 20 فبراير أمام المقر، الذي كان مغلقا، وجها لوجه مع البلطجية؛ وكان عددنا قد تكاثر بشكل كبير.. أحدهم رمى علينا حجرة لم تصب الهدف، لكننا لم نستفز. وأخيرا ظهر البوليس بشكل رسمي لتشكيل حاجز بين الفريقين، وفي الحقيقة لحماية البلطجية ظنا منهم ربما أننا سننتقم منهم بعد كل من ما قاموا به تلك الليلة من سب وإهانة وملاحقة ومطاردة للمناضلين الشرفاء؛ لم يجد البوليس أي صعوبة لتفريقهم: إشارة واحدة كانت كافية لذلك.
أليست هذه الواقعة دليلا آخرا على التواطئ المكشوف بين قوات الأمن وقواتهم المساعدة غير النظامية المسماة بالبلطجية.
ولم أفوت الفرصة أمام مقر الإتحاد المغربي للشغل، وعلى مرآى الجميع لأخاطب عميد الأمن الذي كان يدير العمليات، محتجا على التواطؤ المكشوف لقوات الأمن مع البلطجية وعلى حيادهم السلبي وهم يعاينون ملاحقتهم لي بالشتم والإهانة ومطاردتهم لمناضلي حركة 20 فبراير بالعنف أحيانا كما وقع للشاب منتصر الإدريسي الذي عنفوه وهو في طريقه إلى بيته بعد انتهاء المظاهرة.

السيد الوزير
إنني أستخلص مما سبق، أن هناك توزيع محكم للأدوار بين البوليس وقواتهم المساعدة غير النظامية المسماة شعبيا بالبلطجية وهو ما تجلى في:
ــ ترك البلطجية يعترضون سبيل مسيرة 20 فبراير، بل ووضع حزام أمني لمساعدتهم على ذلك.
ــ السماح لهم بالتجول كما يشاؤون وفي جميع الاتجاهات بسياراتهم وعتادهم وخاصة بمحاذاة المسيرة الشعبية لحركة 20 فبراير للتحرش بالمتظاهرين واستفزازهم وتعنيفهم أحيانا.
ــ إخلاء الطريق أمام البرلمان بشكل عنيف من طرف قوات الأمن وترك البلطجية يتظاهرون بكل حرية في نفس المكان.
ــ مطاردة البلطجية لعدد من المتظاهرين بعد انتهاء المسيرة وتفريق المتظاهرين، وقد أعطيت كنموذج لذلك مطاردتي الشخصية والتي دامت ما يقرب من نصف ساعة.
ــ تدخل البوليس إما لتعنيف متظاهري حركة 20 فبراير أو لحماية البلطجية عندما يكونون في وضعية صعبة.
ــ عدم متابعة البلطجية رغم البحث الذي أجرته الشرطة القضائية معي يوم 11 يوليوز، وهو ما يؤكد المنحى العام المنتهج من طرف الدولة بشأن عدم الإفلات من العقاب الذي يشجع على مواصلة الانتهاكات الجسيمة لحقوق الإنسان.
إنني أعتبر تأكيدا لما ورد في رسالتي الأولى إليكم، أن الدولة المغربية تلعب بالنار بإقبالها على استعمال البلطجية لقمع متظاهري حركة 20 فبراير.
كما أؤكد بأن سلامتي البدنية في خطر، وأن حياتي مازالت مهددة بعد تمادي البلطجية في الممارسات التي كانت موضوع رسالتي الأولى إليكم.

إن ما يقوم به البلطجية، ومن يوجهونهم، لن يرهبني، ولست شخصيا من طينة أولئك الذيم قد يختبؤون في جحورهم كالجرذان مخافة من الأذى. وإنني لن آخذ شخصيا أي احتياط لضمان سلامتي البدنية وحقي في الحياة؛ وإنني كما قلت في رسالتي الأولى أحملكم كوزارة، كحكومة وكسلطة مسؤولية أي مكروه ــ مهما تم حبك ظروفه ــ قد يصيبني مستقبلا.

وفي انتظار ما ستقدمون به من إجراءات لوضع حد لظاهرة البلطجية المشينة ولتوقيف العنف الأمني والبلطجي ضد التظاهرات السلمية، تقبلوا السيد الوزير عبارات أصدق المشاعر.

وعاش الشعب المغربي
متمتعا بالحرية والكرامة والعدالة الاجتماعية

عبد الحميد أمين

(*) نسخ من هذه الرسالة للسادة:
ــ مدير الديوان الملكي
ــ الوزير الأول
ــ وزير العدل


Abdelhamid AMINE
Vice-Président de l’AMDH (Association Marocaine des Droits Humains)
Coordinateur Adjoint du CNAM20 (Conseil d’Appui au Mouvement du 20 Février)
Tel : 00212661591669 – Email : sigelamine@yahoo.fr

Rabat le 21 août 2011
2ème Lettre ouverte
A Mr le Ministre de l’Intérieur (*)
– Maroc –

Objet : J’accuse vos services de sécurité de jouer avec le feu, de menacer mon intégrité physique et ma vie, suite aux harcèlements exercés la nuit du 20 août par les baltagis antis mouvement du 20 février.

Reference : - Ma 1ère lettre ouverte du 1er juillet 2011 (voir pièce jointe).
                    - Communiqué en Arabe sur le contenu de l’enquête ouverte avec moi par la police
                       judiciaire le 11 juillet 2011.

                        Monsieur le Ministre

Le 1er juillet dernier, je vous ai adressé une 1ère lettre ouverte ayant pour objet : « Ma sécurité et ma vie sont menacées : prenez vos responsabilités.

Par cette lettre, je vous ai informé et mis à témoin à propos des exactions, insultes, humiliations, menaces, harcèlement, provocations et violence que j’ai subies avec de nombreux citoyens et citoyennes – du fait des « baltagis » que j’ai considérés comme étant des forces auxiliaires non régulières, instrumentalisées pour combattre le mouvement du 20 février.

J’ai terminé cette lettre – qui a été également adressée au directeur du Cabinet Royal, au Premier Ministre et au Ministre de la Justice afin qu’ils prennent leurs responsabilités – en écrivant :
« Me basant sur les données évoquées ci –dessus, et vu les menaces que je continue à recevoir, j’estime  que ma sécurité personnelle et mon intégrité physique sont en danger et que ma vie même est menacée ; je considère de ce fait que vous assumez en tant que ministère de l’intérieur, gouvernement et pouvoir la responsabilité de ce qui pourra être tramé contre moi dans l’avenir.
Je termine en criant : assez de jouer avec le feu et respectez vos engagements dans le domaine des droits humains ».

Cette lettre a eu un écho important auprès des organismes de défense des droits humains et des forces démocratiques au Maroc et à l’Etranger : nombre d’entre eux ont dénoncé les violations évoquées par la lettre et demandé au gouvernement marocain de respecter ses engagements dans le domaine des droits humains.

Par la suite, j’ai reçu votre réponse par lettre (n°98/2011 datée du 11/07/2011) par laquelle vous m’avez informé que « la police judiciaire a été chargée d’ouvrir une enquête sur l’objet de la lettre». Le même jour et suite à une convocation par la police  judiciaire, j’ai fait l’objet d’une enquête qui a duré trois heures. (voir le communiqué que j’ai diffusé en arabe sur cette enquête).

Pour le moment, je ne connais rien sur la suite donnée à l’enquête ouverte par la police judiciaire. Mais je sais par contre que le groupe des « baltagis » de Rabat continue à sévir en poursuivant leurs provocations contre le mouvement du 20 février à l’occasion de chaque manifestation ; je n’ai jamais eu vent d’une poursuite quelconque ou arrestation d’un membre de ces groupes, y compris ceux qui m’ont agressé et dont les photos et les actes ont été publiés et diffusés par des journaux et des vidéos sur internet ; au contraire, ils continuent à circuler librement et à terroriser et violenter leurs adversaires sans rendre compte de leurs actes illégaux. N’est-on pas là devant une situation caractérisée d’impunité que le mouvement marocain des droits humains, et l’AMDH notamment, n’ont cessé de dénoncer ? et peut-on parler d’état de droit si on ne sévit pas contre l’impunité ?

  La nuit du 20 aout, nous avons vécu à Rabat un nouvel épisode de la coopération forces de l’ordre-baltagis pour réprimer le mouvement du 20 février et agresser la jeunesse manifestant pacifiquement, ainsi que les militants connus pour leur dévouement au combat démocratique.

Pour ma part, j’ai de nouveau subi cette nuit les exactions (encerclement, harcèlement, poursuite acharnée, insultes vulgaires, humiliations,…) de ces forces auxiliaires des services de police, non régulières, connues sous le nom de « baltagis » et dont j’ai dit dans ma lettre précédente qu’ils sont actuellement utilisés comme escadrons de la terreur et qu’ils peuvent se transformer demain en escadrons de la mort.

Et voici maintenant, Monsieur le Ministre, les faits tels que je les ai vécus la nuit du 20 août :

Comme prévu et décidé par les jeunes du mouvement du 20 février à Rabat dans le cadre de leur programme du mois du Ramadan, la marche du 20 aout a démarré à 20h à partir de la place Bab el Had en se dirigeant vers le Bd Mohammed V via le Bd Hassan II. Le démarrage s’est fait dans des conditions normales ; les forces de sécurité étaient quasiment absentes ; j’en ai tiré comme conclusion que la marche allait connaitre un succès, honorable pour tout le monde.
Quand la marche a atteint l’immeuble « Assaada », on a été surpris par l’arrivée d’un groupe de citoyens entourant un grand drapeau marocain, brandissant des portraits du Roi du Maroc, disposant de moyens logistiques importants et scandant des mots d’ordre.
J’ai pu savoir du fait de certains visages familiers, du contenu haineux des slogans contre le mouvement du 20 février, de leur obstruction à l’avancée de la marche vers le Bd Mohamed V, qu’il s’agissait du fameux groupe des «baltagis » qui assumaient leur rôle traditionnel consistant à provoquer les manifestants, à exercer la violence verbale et matérielle, à créer les conditions à même de justifier l’intervention des forces de sécurité contre le mouvement du 20 février.
Devant cette situation inquiétante, et pour éviter la confrontation avec les baltagis – surtout que les forces de l’ordre se sont empressées de constituer une ceinture entre « baltagis » et manifestants, devenue elle-même un blocage à l’avancée de la marche vers le Bd Mohamed V – les manifestants du 20 février ont décidé de contourner ce double blocage et de passer par une autre rue débouchant sur le Bd Mohamed V ; ce qui s’est passé avec succès, malgré, quelques frottements avec les baltagis ; la marche est finalement arrivée à bon port, devant le parlement.

Avant de mettre fin à la manifestation, les jeunes ont voulu présenter un sketch sur le mouvement du 20 février en rapport avec le makhzen. Cette courte manifestation artistique a été plutôt bien accueillie par le public ; l’ambiance de ferveur militante est devenue plutôt joviale à quelques instants de la fin de la manifestation.

Ce fut alors la grosse surprise : sans préavis préalable des centaines de policiers et autres éléments des forces de l’ordre qui étaient là à nous regarder auparavant sont intervenus brusquement et violemment, utilisant leurs matraques, bousculant et distribuant des coups de pieds sans égard ; en quelques instants le Bd Mohamed V devant le parlement était « libéré » des manifestants du 20 février ; seuls sont restés sur place, éberlués, certains militants des droits humains qui observaient cette intervention injustifiable, à moins que les forces de l’ordre soient allergiques à tout ce qui est artistique.
Tout de suite après, et sans transition, le groupe des baltagis qui circulaient tout le temps en marge de notre manifestation s’est installé – exactement à l’endroit dont a été « chassé » - avec leur long et large drapeau, les portraits du Roi, leur logistique imposante, leurs slogans haineux contre le mouvement du 20 février, enchantés et fiers de la victoire réalisée par les forces de l’ordre à leur profit ; un scénario bien préparé ; ils sont restés à manifester en toute liberté devant le parlement ; n’est-ce pas là une collusion caractérisée entre forces de l’ordre et baltagis que tout individu aussi imbécile soit-il peut constater ?




Monsieur Le Ministre    
Pour moi, malheureusement les choses ne sont pas restés là ; j’aillais vivre personnellement des moments bien difficiles où j’ai subi l’humiliation indigne par les baltagis, et constaté en même temps la collusion sans fard des forces de l’ordre avec eux :
Après ce que j’ai vécu devant le parlement, et que j’ai essayé de décrire objectivement ci-dessus, j’ai quitté les lieux, me dirigeant vers le siège de l’AMDH. En arrivant à la grande place de la poste, j’ai discuté un moment avec des connaissances des arrestations éventuelles de certains manifestants. Soudain j’ai senti juste à côté de moi la présence de quelques personnes hostiles : c’était des baltagis ; l’un deux a crié, en arabe bien sûr : « c’est lui Abdelhamid AMINE, c’est lui le traitre, le mangeur du Ramadan, l’agent du Polisario,… » et autres insultes et menaces : « Où est donc le peuple dont tu parles ? Demande lui de venir te sortir d’ici,… vive le Roi ».
Quelques amis partisans du mouvement du 20 février étaient là, ils regardaient ; ils ont senti le danger qui me guettait ; ils sont restés à mes côtés. Sous la pression, j’ai pris le Bd Mohamed V en direction de Bab El Had ; le nombre des baltagis s’est mis à augmenter : une quarantaine environ ; heureusement que le nombre des militants du 20 février qui m’accompagnaient a commencé à grossir également. On marchait à une cadence rapide sous la pression des baltagis qui me harcelaient, tout en proférant des insultes vulgaires et humiliantes ; de temps à autre je criais « Vive le Peuple, Vive le Peuple,… ». C’était l’expression magique qui me permettait de supporter cette situation difficile, le poids de l’humiliation, me soulageait, et qui en même temps les déstabilisait, les tétanisait et les faisait même taire pour un moment !!.
La persécution a continué – sous les yeux des agents de sécurité bien sûr – tout le long du trajet allant du Bd Mohamed V, puis le Bd Hassan II, puis le Bd Ibn Toumert jusqu’à l’arrivée au siège de l’UMT, Avenue Jean Jaurès ; le nombre des partisans du 20 février qui m’accompagnaient allait en augmentant, mais pour nous il fallait à tout prix éviter la confrontation.
En arrivant au siège de l’UMT, nous les partisans du mouvement du 20 février, nous nous sommes adossés à la grande porte qui était fermée et nous sommes restés face à face avec les « baltagis » ; notre nombre avait beaucoup augmenté. Un des baltagis nous a jeté une grosse pierre qui heureusement a raté son but ; mais on n’est pas tombé dans la provocation.
Enfin les forces de l’ordre sont réapparues officiellement, pour constituer une barrière nous séparant des baltagis, mais en fait pour les protéger, croyant peut être qu’on voulait se venger suite à leurs agissements scandaleux de cette nuit : insultes, humiliations, violence, encerclement, persécution des militants honnêtes ; la police n’a trouvé aucune difficulté pour les dégager : pour cela, un seul geste était suffisant !!
N’est-ce pas là de nouveau une preuve de la collusion sans fard entre forces de sécurité et leurs forces auxiliaires non régulières appelées « baltagis » ?
Je n’ai pu rater l’occasion devant le siège de l’UMT d’interpeler devant tout le monde le commissaire de police qui dirigeait les opérations et de protester contre la collusion forces de sécurité – baltagis et contre leur « neutralité négative » alors qu’ils ont vu et entendu le harcèlement, les insultes, l’humiliation, la persécution et même la violence contre les militants du mouvements du 20 février comme ce fut le cas pour le jeune Mountassir Idrissi qui a été violenté alors qu’il prenait le chemin vers son domicile, bien après la fin de la manifestation.

Monsieur le Ministre
˜ Suite à tout ce que j’ai relaté, je conclue qu’il y a une distribution méticuleuse des rôles entre forces de sécurité et leurs forces auxiliaires non régulières appelés « baltagis » par notre peuple ; c’est ce qu’on peut constater notamment à travers ce qui suit :
- Les baltagis ont pu en toute liberté s’opposer à l’avancée de la marche du mouvement du 20 fevrier et une ceinture des forces sécurité a été mise en place pour les aider dans cette besogne.
- La liberté pour les baltagis de circuler comme ils veulent et dans toutes les directions avec leurs voitures et leur logistique, de côtoyer la marche des manifestants du mouvement du 20 février, de les harceler, de les provoquer et même de les violenter.
- L’évacuation violente des manifestants du mouvement du 20 fevrier – du boulevard Mohamed V en face du parlement – tout en laissant les baltagis prendre leur place juste après sous le regard bienveillant et protecteur des forces de sécurité.
- La persécution par les baltagis – au su et au vu de la police – d’un certain nombre de manifestants à la fin de la marche ; j’ai donné comme illustration ma persécution personnelle qui a duré près d’une demi-heure.
- L’intervention de la police se cantonne soit à utiliser la violence contre les manifestants du 20 février soit à protéger les baltagis quand ils sont en position difficile.
- Malgré l’enquête ouverte avec moi par la police judiciaire le 11 juillet dernier, aucune poursuite n’a été engagée contre les baltagis concernés ; c’est d’ailleurs ce qui conforte l’impunité des crimes assumée comme politique d’Etat et qui encourage la continuation des violations graves des droits humains dans notre pays.

˜ Je considère – comme je l’ai affirmé dans ma 1ère lettre – que l’état marocain joue avec le feu quand il recourt à l’utilisation des baltagis pour réprimer les manifestants du mouvement du 20 fevrier.
Je réaffirme qua ma sécurité personnelle, mon intégrité physique sont en danger et que ma vie même reste menacée par les agissements des baltagis objet de ma première lettre.
J’affirme également que les agissements des baltagis et de leurs manipulateurs, ne peuvent m’effrayer ; je ne suis pas de la trempe de ceux qui par peur vont se cacher dans un trou comme des souris. En outre je ne prendrai personnellement aucune précaution particulière pour garantir ma sécurité physique et mon droit à la vie  comme je l’ai déjà écrit dans ma 1ère lettre.
Je considère que vous assumez en tant que Ministre de l’Intérieur, gouvernement et pouvoir l’entière responsabilité de ce qui pourra attenter à ma sécurité physique et à ma vie dans l’avenir

Dans l’attente des mesures à prendre pour mettre fin au dangereux phénomène baltagi et à la violence sécuritaire et contre les  manifestations pacifiques, veuillez agréer Monsieur le Ministre l’expression de mes sentiments sincères.

Et Vive le Peuple Marocain
Jouissant de la liberté, la dignité et la justice sociale

Abdelhamid AMINE

(*) Copies de cette lettre à Messieurs :
- Le Directeur du Cabinet Royal
- Le Premier Ministre.
- Le Ministre de la Justice
     

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