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lundi 7 mars 2011

Maroc: 6 mars toujours des manifestants pour la démocratie : Rabat, Casa, Tanger, Mohammedia...

Par LeParisien, 6/3/2011

Quelques centaines de manifestants, des jeunes en majorité, ont participé dimanche à un rassemblement éclair devant le Parlement marocain à Rabat pour réclamer "un État de droit" et des réformes politiques et sociales "radicales" au Maroc.
 Aida

L'instigateur de l'appel à manifester sur Facebook Oussama el-Khlifi (à dr), à Rabat le 6 mars.Les manifestants répondaient à un appel lancé via Facebook, soutenu par des militants de défense des droits de l'homme. Ils se sont rassemblés dans le centre de la capitale marocaine avant de se diriger vers le Parlement où ils se sont figés pendant quelques minutes, faisant le V de la victoire.
A Casablanca, plusieurs centaines de personnes, selon un journaliste de l'AFP, se sont réunies sans incident sur la place Mohammed V, dans le centre ville, portant des pancartes avec les mots "dignité", "justice sociale", "non au cumul du pouvoir et de la fortune".
Dans la foule se trouvaient de nombreux membres de l'important mouvement islamiste Justice et Bienfaisance, une organisation non reconnue mais tolérée, qui a récemment appelé à un "changement démocratique urgent" au Maroc.
Un autre rassemblement d'une centaine de manifestants a eu lieu à Tanger, dans le nord du Maroc. Les forces de l'ordre sont intervenues pour disperser un groupe de jeunes venus perturber la manifestation, selon les autorités locales.
"Nous ne voulons pas de réformes ponctuelles, nous voulons un changement radical", affirmait Kamilia Raouyne, une étudiante de 20 ans venue manifester à Rabat, portant sur la poitrine une pancarte avec les mots "la femme", un morceau de scotch représentant un bâillon sur les lèvres.
La jeune fille voulait attirer l'attention sur la condition des femmes au Maroc, expliquant que "le mariage des mineurs est toujours autorisé, que la polygamie existe toujours, que le travail des femmes est moins payé que celui des hommes".
"Nous voulons un Etat de droit, une Constitution qui respecte les droits de l'homme", lançait un autre manifestant, Ali Ayman, étudiant en art dramatique de 20 ans.
Le rassemblement était convoqué par le mouvement de jeunes à l'origine des manifestations qui ont rassemblé des milliers de personnes à travers le pays le 20 février, les premières au Maroc depuis le début des révoltes qui secouent le monde arabe.
Le même mouvement a appelé à une nouvelle journée nationale de manifestations le 20 mars pour réclamer "plus de démocratie" et un changement de constitution qui limite les pouvoirs du roi.
De nombreux militants des droits de l'homme, en particulier de l'Association marocaine des droits humains (AMDH), participaient à la manifestation de Rabat.
"A la différence de la Tunisie, nous avions déjà au Maroc une expérience de la rue. Le fait nouveau aujourd'hui est que tout le monde pose le problème politique, du pouvoir, et plus seulement du social", expliquait Saddik Lahrach, un militant de Forum marocain pour la vérité et la justice, ancien prisonnier politique sous le règne d'Hassan II.
Après les manifestations du 20 février, le pouvoir marocain avait affirmé avoir "saisi le message".
Le roi Mohammed VI, lors d'une rencontre la semaine dernière avec des délégués syndicaux, a assuré que des réformes seraient mises en oeuvre. Mais ni le contenu ni le calendrier de ces réformes n'a été annoncé.
http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/maroc-quelques-centaines-de-manifestants-a-rabat-pour-la-democratie-06-03-2011-1345800.php

Par Ali Fkir, 9/3/2011 
A Mohammedia

Que les décideurs et tous les concernés écoutent attentivement les cris des marocainEs, qu'ils comprennent le fonds des slogans, qu'ils saisissent le message de la jeunesse du 20 février, qu'ils sachent que toutes les forces non corrompues, non makhzanisées (des communistes aux islamistes), soutiennent avec forces les revendications de la jeunesse qui ne sont en fin de compte que les revendications du peuple marocain, des revendications pour lesquelles se sont sacrifiés Ben Barka, Cheikh El Arab, Dahkoune, Zeroual, Saïda, Rahhal, Tahani....et dernièrement Karim
                      Le changement, rien que le changement!
                   Le changement se fera pour le peuple
et par le peuple!

 Deux petits passages, mais ô combien significatifs !
http://www.youtube.com/watch?v=kTdH2mmCytQ
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Maroc : les jeunes « dé-freezent » la chronique
Par ZINEB EL RHAZOUI, GuinGuinBali, Rabat 09/03/2011
A nouvelle ère, nouvelles recettes. Loin des procédés de contestation traditionnels de leurs ainés, les nouveaux acteurs du militantisme optent pour des formes plus artistiques et déconcertent les sécuritaires. Ces derniers, eux, n’ont pas changé de méthode: ils répondent toujours pas la violence.
La flash-mob organisée dimanche 6 mars à Rabat par le Mouvement du 20 février introduit une nouvelle forme de protestation, le freeze for freedom, une curiosité que passants et forces de l’ordre voient pour la première fois dans la rue marocaine, ce qui n’a pas manqué de dérouter les autorités. La vidéo de l’événement montre en effet des images peu communes : des jeunes et moins jeunes, immobiles devant le Parlement, dans une mise en scène allégorique des violations des Droits de l’Homme perpétrées par le régime de Mohammed VI.

Le freeze for freedom a été suivi de représentations artistiques, chants et lecture de poèmes, ce à quoi les forces de l’ordre ont répondu par le vol du matériel sono des manifestants et le tabassage de certains d’entre eux. Oussama El Khlifi, un des leaders du Mouvement du 20 février à Rabat, a été le plus visé par les coups de matraque. Il a perdu connaissance une quinzaine de minutes suite à l’acharnement de plusieurs agents de l’ordre contre lui. A Casablanca, une vidéo montre l’ambiance bon enfant de la manifestation où les jeunes ont parodié une célèbre chanson du groupe marocain mythique Nass El Ghiwane pour scander leurs slogans et se sont livré à des sketch humoristiques.
Le jour-même, plus au Nord, à Tanger, l’équipe de tournage du réalisateur Hicham Ayouch a été arrêtée, puis embarquée au commissariat central de Tanger pour être relâchée plus de 6 heures plus tard. Leur délit? Avoir filmé les manifestations sans autorisation de tournage. Depuis plus d’un an, le ministère de la communication et le Centre Cinématographique Marocain imposent des conditions draconiennes aux équipes de tournage marocaines ou étrangères. Selon Hicham Ayouch, l’octroi de telles autorisation se décide plutôt au ministère de l’Intérieur qui se montre très soucieux d’endiguer le flux des images en provenance du Maroc, à la fois à l’étranger et sur la plan interne. « Lorsque nous sommes sortis du commissariat, nous sommes allés filmer la fin de la manifestation. Là, le secrétaire général de la préfecture M.Ghanouchi (sic) m’a traité de  » Vermine, fils de pute, fils de juive » et le Vice préfet de police m’a poussé en me dis.ant de dégager, on se demande qui sont les voyous? », témoigne H. Ayouch.
Dans le Manifeste pour la caméra libre publié par le réalisateur suite à ses déboires avec les forces de l’ordre tangéroises, il s’insurge contre cette loi qui vise à « contrôler l’image dans un pays où le taux d’analphabétisme est très élevé ». 
Ce même dimanche, à Agadir, la militante féministe Buthaina Amina Elmakoudi a été sauvagement agressée par les forces de l’ordre.
Pourtant, partout, les jeunes insistent sur le pacifisme de leur action, comme dans cette vidéo de Tanger, datée du dimanche 6 mars, où des manifestants crient « Silmiyya! Silmiyya! » alors qu’ils sont en proie à une attaque des forces antiémeutes et qu’un canon à eau tente de les disperser. Le même jour à Khénifra, les manifestants ont rappelé que Hafsa Amahzoune, tante maternelle du roi, faisait régner la terreur et l’arbitraire dans leur ville depuis des années, sans avoir jamais été inquiétée par les mêmes autorités qui s’en prennent à eux. A Marrakech, près de la célèbre place Jemâa El Fna, classée patrimoine immatériel de l’Unesco et qui ensevelit sous ses dédales d’un des commissariats les plus sinistres du pays, les manifestants ont crié « Le peuple exige une nouvelle Constitution », face à une présence intimidante des forces antiémeutes. C’est également la principale revendication du Mouvement du 20 février à El Jadida lors de la manifestation du 6 mars : « le peuple refuse la Constitution de la servilité ». A Zagora, aux confins du Sahara, des milliers de femmes et d’hommes ont scandé « le peuple veut la chute du régime ». A Beni Mellal, des milliers de personnes ont manifesté contre la corruption, comme à Essaouira où les manifestants ont appelé les Marocains et s’indigner contre l’injustice et l’absence de liberté.

Mohammed VI restera-t-il sourd aux revendications de la jeunesse? L’agence officielle MAP a annoncé que le monarque allait adresser un discours à la Nation ce mercredi 9 mars à 20h GMT. Les Marocains croisent les doigts, mais beaucoup d’entre eux redoutent un énième effet d’annonce où le souverain, avec sa langue de bois d’usage, tentera de contenir la fronde populaire avec des mesures qui échappent encore une fois aux institutions représentatives du peuple.
Publié dans : Dernières minutes
http://saharadoc.wordpress.com/2011/03/10/maroc-les-jeunes-de-freezent-la-chronique/

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