L'Organisation américaine "Human Rights Watch" a critiqué les restrictions imposées à la société civile et à la presse, et le "silence entourant toute quête de vérité" sur les violations des droits humains en Algérie qui "continue de connaître des violations généralisées des droits humains en 2010".
"L'état d'urgence - imposé en 1992 et renouvelé pour une durée indéterminée par décret en 1993 - a créé un cadre propice à des restrictions généralisées pesant sur la liberté d'expression, d'association et de réunion", indique lundi l'ONG américaine basée à New York dans son rapport 2011 sur les droits de l'Homme dans le monde.
"Les membres des forces de sécurité et les groupes armés ont continué à bénéficier d'une impunité générale pour les atrocités commises au cours du violent conflit civil des années 1990" dans ce pays, ajoute HRW dans ce rapport qui sera présenté aux médias au siège des Nations Unies.
Les médias audiovisuels qui "sont contrôlés par l'Etat" ne diffusent "presqu'aucune émission critique sur les politiques gouvernementales", poursuit l'ONG. Quant aux journaux privés, ajoute Human Rights Watch, les "lois répressives sur la presse et leur dépendance vis-à-vis des revenus de la publicité du secteur public limitent leur liberté de critiquer le gouvernement".
Les procureurs "poursuivent régulièrement les journalistes et les publications indépendantes pour diffamation ou injures à l'encontre de représentants de l'Etat", relève le rapport.
S'agissant des manifestations, HWR rappelle qu'un décret de 2000 interdisant les manifestations à Alger demeure en vigueur, évoquant les multiples tracas subis par la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l'Homme (LADDH) qui s'est vue notamment refuser l'autorisation de "tenir son congrès national les 25 et 26 mars dans un lieu public de la banlieue d'Alger".
Et d'ajouter que "le 23 juillet, dans la ville de Tizi-Ouzou, des policiers ont interrompu un séminaire sur les droits humains organisé par le Congrès Mondial Amazigh en collaboration avec deux organisations locales amazighes (berbères). Les policiers ont fait irruption dans la salle de réunion, ont confisqué des documents, interrogé les participants et expulsé du pays deux d'entre eux, des Français. Les autorités n'ont fourni aucune explication pour ces agissements".
Les autorités "refusent fréquemment d'accorder des visas d'entrée aux journalistes et aux activistes des droits humains", note le rapport, soulignant qu'en octobre dernier, l'ambassade algérienne à Washington a "refusé à des membres de Human Rights Watch des visas pour mener des recherches d'ordre général".
Les autorités ont tenu le "même discours à Amnesty international en 2010", poursuit l'ONG, rappelant que "deux journalistes de l'hebdomadaire marocain Assahrae al-Ousbouiya ont été expulsés le 22 septembre".
Impunité pour les violations du passé
"Plus de 100.000 Algériens sont morts au cours des troubles politiques des années 1990. Des milliers d'autres ont "disparu" aux mains des forces de sécurité". La loi de 2006, dite 'Charte pour la paix et la réconciliation nationale', instaure un cadre légal pour l'impunité persistante dont bénéficient les auteurs des atrocités de cette période", regrette HWR.
L'ONG US écrit, en outre que l'Algérie n'a pas "adressé d'invitations en 2010 aux cinq mandataires de procédures spéciales du Conseil
Lire le rapport
Liban
Maroc et Sahara occidental
République démocratique du Congo
Syrie
Tchad
Tunisie
Union européenne
Chapitres sur d'autres pays du rapport mondial de HRW:
Israël/Territoires palestiniens occupés Liban
Maroc et Sahara occidental
République démocratique du Congo
Syrie
Tchad
Tunisie
Union européenne
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire