Par Ali Fkir, coordinateur du Comité….de Mohammedia, 26/1/2011
- Paysans pauvres dépossédés de leurs lopins de terre , travailleurs à maigres salaires, travailleurs à revenus faibles…, ils ont été regroupés légalement dans un trou, véritable fournaise en été, trou glacial en hiver, ses habitants se noient sous les pluies torrentielles.
- Brahma Lhafra, plus de mille âmes, sans eau courante, sans électricité, pas d’école, pas de dispensaire…
- Le 30 novembre 2010, le trou a été complément submergé. Les habitant-es, femmes, enfants, agé-es, hommes n’ont pu sauver que leur peau. Les autorités, les « élus », les partis politiques électoralistes avaient préféré s’éclipser. Les sinistré-es avaient décidé d’aller en ville où des immeubles construits par l’Oumrane, société publique, sont restés fermés. Les victimes occupèrent les appartements. C’est de leur droit. Les forces de « l’ordre » intervinrent sans ménage aucun pour déloger les « intrus ». Les victimes passèrent la nuit dans un terrain vague sous la pluie, encerclés par divers corps de répression. Seules les militant-es de l’AMDH étaient là.
- Le mercredi, 1er décembre 2010, furieux, désorientés, les habitants de Brahma et d’autres habitants des quartiers populaires occupèrent pendant une demi heure l’autoroute, interrompant ainsi la circulation. Aucune violence, aucune destruction, les sinistrés expliquaient poliment aux usagers les raisons de cette occupation de quelques minutes : nous voulons seulement attirer l’attention des autorités.
Les gendarmes arrivent et demandent des représentants de Brahma pour dialoguer avec le gouverneur. Six citoyens se portent volontaires. Ils se retrouveront en prisons à Casablanca avec des chefs d’accusation graves : minimum 5 ans de prison ferme.
- Des militants, les familles des 6 détenus, les représentants des quelques grands bidonville créèrent le « Comité de défense et de l’action pour la libération des détenus et de la solidarité avec les victimes des intempéries et de l’exclusion ».
Fkir du Comité de Mohammedia: il n'est absolument pas question de laisser tomber les victimes des politiques de l'Etat
- Après 1mois 25 jours, les innocents ont été présentés au juge d’instruction qui à décidé de les libérer, tout en restant à sa disposition. C’est une libérté provisoire.
- Aujourd’hui, le bidonville est complètement rasé, les familles ont bénéficié des lots de terrain (80 à 86 mètres carrés pour 2 famille : RC+2), contre 20 000dh (moins de 2 000 euros) par famille. Subsistent encore 3 baraques, problème en « voie de résolution » selon les habitants.
Les habitant-es sont en fête : libération de leurs représentant + lot de terrain+promesse de facilités de paiement. C’est le fruit de la résistance.
Pendant ces semaines, un mouvement de solidarité avec ces victimes de l’arbitraire s’était développé.
-Le comité de suivi du dossier de l’habitat à Casablanca et le Comité de Mohammedia ont organisé ensemble des réunions au sein du siège d’ANNAHJ ADDIMOCRATI, plusieurs sit in devant la wilaya du grand Casablanca.
Le Comité de Mohammedia a organisé avec l’AMDH, section de Mohammedia plusieurs activités de solidarité, de sensibilisation…(conférence de presse, rencontre avec les avocats, sit in…)
Plusieurs organes de presse ont assuré la couverture des luttes des victimes : Libération, AHDATH AL MAGHRIBIA, ANNAHJ ADDIMOCRATI, Bayane Al Youm, Al massae, l’Observateur, Actuel, la nouvelle TRIBUNE, Assabah, des chaînes de radio privées…
Au niveau des forces politiques, seul ANNAHJ ADDIMOCRATI (localement et à l’échelle nationale) a pris ouvertement position (communiqués…)et a ouvert son local aux victimes des politiques anti sociales de l’Etat. Abounasr et Fkir, tous deux membres du CN d’ANNAHJ assurent respectivement la coordination du comités de Casa et celui de Mohammedia.
Le comité se réunit ce soir pour évaluer les résultats et décider de son avenir
La prise de conscience, la lutte des masses, l’organisation, la clarté des objectifs à cours terme, à moyen terme et à long terme est la seule voie du salut.
L’électoralisme à la makhzenienne, le terrorisme (critiqué déjà par les communistes à la fin du 19ème siècle), l’élitisme, l’élaboration de schémas de la révolution entre les quatre murs ne constituent en aucun cas des alternatives fiables.
Voir vidéos et photos
http://www.youtube.com/watch?v=bYzIdyhvMo0
http://www.youtube.com/watch?v=k8amfrStR1Y
http://ww.youtube.com/watch?v=qouKBnLV7ec
http://www.youtube.com/watch?v=TwrewRQq_pU
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