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lundi 29 novembre 2010

Droits de l’Homme, lutte contre le SIDA : Le Maroc déçoit les militants

Source Le Soir Echo, 25/11/2010

A une semaine de la journée mondiale de lutte contre le sida, une nouvelle tombe comme un couperet sur les espoirs des militants des droits de l’Homme. A la surprise générale, ils apprennent que les Nations Unies viennent de supprimer la référence explicite à l’orientation sexuelle dans l’amendement condamnant les exécutions sommaires ou arbitraires et les assassinats, voté par l’assemblée générale tous les deux ans. 
 En somme, l’orientation sexuelle ou, en d’autres termes, l’homosexualité n’est plus admissible en tant que motif de condamnation. Le plus préoccupant, aux yeux de nos militants, c’est que cette décision fait suite à une motion proposée par le Maroc, unique pays arabe et musulman, et par le Mali. Adoptée par 79 voix contre 70, cette modification a été appuyée en grande partie par les pays africains et arabes. «Par le passé, nous étions habitués à ce que le Maroc s’aligne sur la position de certains pays conservateurs pour rayer toute référence à l’orientation sexuelle dans les résolutions de l’ONU sur le sida. Ce qui est arrivé, lors de ce vote, est nouveau, puisque le Maroc, avec le Mali, a pris les devants pour s’opposer farouchement à cette résolution», s’étonne Dr. Othman Mellouk, coordinateur du plaidoyer en Afrique du Nord pour la Coalition internationale de préparation aux traitements du sida (ITPC). Et de préciser : «La résolution visait, en premier lieu, les pays condamnant l’homosexualité à la peine de mort, ce qui n’est pas le cas du Maroc !». A présent, le texte, qui faisait clairement référence à l’homosexualité depuis onze ans déjà, change «orientation sexuelle» par «raisons discriminatoires de n’importe quel motif», sans aucune précision. Les observateurs rappellent pourtant que différents motifs sont explicitement cités dans cette résolution, dont les enfants des rues et les minorités religieuses et ethniques. «La position prise par le Maroc a surpris beaucoup d’observateurs des droits de l’Homme de par le monde qui classent désormais le pays parmi les plus rétrogrades. Elle pourrait être interprétée par certains fanatiques comme une légitimation du meurtre en toute impunité de personnes homosexuelles, lesbiennes ou transgenres», estime le coordinateur du plaidoyer en Afrique du Nord pour l’ITPC.Dans le cadre de la lutte contre le sida, la catégorie des homosexuels reste l’une des plus vulnérables au VIH, donc prioritaires pour l’accès au traitement préventif et curatif. Sa discrimination renforce sa stigmatisation et, par conséquent, l’aggravation du fléau en son sein. La Finlande, la France et la Suisse se sont rapidement prononcées sur cette décision en exprimant leur «regret que la discrimination fondée sur la préférence sexuelle ne soit pas explicitement mentionnée cette année». Les défenseurs des droits humains sont plus virulents en annonçant qu’il s’agit là d’une preuve de l’évolution de l’homophobie et de l’intégrisme religieux.

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