Par Ali Fkir, 1/12/2010
La ville de Mohammedia dont la majorité des habitants souffre de la précarité de logement est connue pour ses nombreux bidonvilles où sont entassés des milliers de personnes dans des conditions lamentables.
Elle a connu aujourd'hui, le 1er décembre 2010, trois tentatives de marches populaires (stoppées par des barrage des "forces de l'ordre") vers la préfecture de la ville:
- La marche des habitants du bidonville Brahma Charkaoua (voir le rapport du mardi 30 novembre 2010, et les photos prises aujourd'hui)
- La marche des habitants du bidonville CRISTAL-Aïn Hourrouda
- la femmes du bidonville Al Bradaâ
Le point commun des trois marches reste la grogne contre la " démission " des autorités locales et des "élus" face à la calamité et ses conséquences désastreuses sur les habitants.
Les militant-es de l'AMDH, section de Mohammedia ont passé toute la journée à rendre visite aux victime des intempéries et surtout victimes de l'indifférence des autorités
LA SOLIDARITE NOUS INTERPELLE
A chacun selon...sauf l'honnêteté
Histoire des habitants du bidonville BRAHMA CHARKAOUA:
- C'était des petits propriétaires terriens (paysans pauvres)
- Certains furent expropriés pour raison "d'utilité publique", d'autres cédèrent leurs lopins de terre, conséquence de la paupérisation galopante du peuple marocain en général et du monde rural en particulier, ou sous la pression des rapaces sans scrupule aucun (grands propriétaires terriens, de bureaucrates qui blanchissent l'argent sale de la corruption, des affairistes citadins...)
- L'Etat a drainé ces victimes vers un véritable cratère ( ancienne carrière). Donc bidonville "légal" sans toutefois le minimum nécessaire pour survivre. Même pas une canalisation pour évacuer les eaux en cas de fortes pluies, ni de moyens de transport pour dégager les ordures. Ne parlons pas de l'eau courante, égouts..., c'est du grand luxe! On pense à eux quand même pour les "marches nationales" à caractère chauvin, pour "gonfler" la foule qui "accueille avec allégresse" les officiels, on ferme les yeux sur la vente des "voix" pendant les " élections". C'est la démocratie: la liberté de vendre sa voix au plus offrant! Dispensaire? réelle école? travail?...NON et NON. c'est du luxe! c'est pour les bourgeois
- La pluie arrive, le bidonville change de décor. La situation s'est empirée. Tout le monde à la belle étoile, sous l'oeil vigilant des "forces de l'ordre". L'ordre! le mot magique, le mot chéri des possédants, des rapaces et autres prédateurs à la recherche des lopins de terre pour agrandir "leurs" latifundiums, ériger des palais...
Il est extraordinaire notre cher Maroc, notre chère patrie: à chacun selon ses intrigues, ses relations, sa force de "dissuasion ou de frappe", sa capacité de magouille et de cafouillage. Tout est permis pour s'enrichir sauf l'honnêteté.
Douar Brahma avant les dernières pluies
Douar Brahma au lendemain des pluies
Elle tourne le dos à la cabane familiale engloutie: nous avons tout perdu. Et les autorités et les "élus"? demandai-je Tous et toutes me répondent: à part les militant-es des droits humains, on ne voit personne d'autres sauf les gens armées qui nous empêchent d'aller protester en ville. Malheureusement les militant-es de l'AMDH n'ont pas de solution à part faire connaître cette amère réalité, exprimer leur solidarité à ces victimes d'exclusion, et dénoncer la démission de l'État à qui incombe entièrement la responsabilité de cette situation lamentable. |
Habitants du douar CRISTAL à l'entrée de la ville de Mohammedia (1er décembre 2010)
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