Propreté publique: Un système pilote de collecte sélective à encourager!
Par Othmane Zakaria, l'Economite, 29/9/2010
· Papier, verre, plastique et déchets organiques auront chacun leur bac à Benslimane
· Ozone, le délégataire, y investit 14,5 millions de DH sur 3 ans
Aux côtés des grands groupes européens tels Véolia, Pizzorno ou encore Sita, des entreprises marocaines commencent à se frayer un chemin dans la gestion déléguée de la propreté publique. Parmi ces entreprises, figure Ozone Environnement et Services. Entreprise 100% marocaine, Ozone vient de remporter un marché de 70 millions de dirhams.
Il s’agit en l’occurrence de la gestion concédée de la propreté urbaine de la ville de Benslimane (cf. L’Economiste du lundi 27 septembre 2010), pour une durée de 7 années (10 millions de DH/an). Ozone compte investir 14,5 millions de DH sur les trois premières années, principalement en matériel roulant. Un marché d’autant plus important pour la société qu’il sera une vitrine sur la qualité de sa gestion. Principalement en lui permettant de faire ses preuves en matière de protection de l’environnement et de développement durable, dans une localité en quête du label «Ville verte». L’ambition pour Benslimane est de devenir le «Fribourg africain».
En plus des prestations classiques de propreté publique, l’offre d’Ozone inclut la mise en place d’un système de collecte sélective des déchets ménagers, combiné à un centre de tri et de traitement prévu par le département de l’environnement. Avec ce projet pilote, c’est la première fois au Maroc qu’un opérateur s’engage à instaurer un tri chez l’habitant, comme cela se fait depuis longtemps dans les pays européens! Quatre bacs de couleurs différentes seront désormais destinés à collecter les ordures: jaune pour le papier et carton, vert pour les déchets organiques, gris pour le plastique et bleu pour le verre. «Il est clair que mettre en œuvre un tel système est un vrai défi que nous relevons. Nous sommes contractuellement engagés à l’appliquer», insiste Aziz El Badraoui, PDG d’Ozone. Le patron a créé son entreprise après avoir occupé des postes dans d’autres groupes, notamment en tant que directeur d’exploitation à Véolia. Aujourd’hui, introduire de tels réflexes dans les habitudes des citoyens est un défi colossal. C’est la condition sine qua non de cet enjeu. «Nous avons élaboré un plan de sensibilisation en partenariat avec l’Education nationale et les Affaires islamiques, pour impliquer les écoles et les imams», poursuit El Badraoui. Aussi, une agence de communication a-t-elle été mandatée pour sensibiliser l’ensemble des citoyens (flyers, affichage, porte-à-porte…).
Créée en 2007 avec un effectif de 4 techniciens de surface, Ozone emploie aujourd’hui près de 1.400 salariés, pour un chiffre d’affaires de 47 millions de DH à fin 2010. L’entreprise ne cache pas son ambition de concurrencer les grands groupes européens, notamment dans les grandes villes. En attendant, elle est en lice pour décrocher l’appel d’offres portant sur la concession de Skhirat, dont les résultats devraient être rendus publics au cours de la semaine prochaine.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire