Journal Hebdomadaire et le journal Akhbar Al-Youm au Maroc, risque de trois à cinq ans de prison assortis d’une amende de 270 000 euros pour… un dessin ! Les deux procès devaient avoir lieu vendredi 23 octobre (9 heures puis 13 heures à Casablanca) mais ont été une nouvelle fois reportés au lundi 26 et vendredi 30 octobre. Il fallait donc agir vite. Et bien. Reporters sans Frontières (RSF) a, avec nous, organisé le rassemblement.
11 heures. Les manifestants – une centaine de personnes – sont rassemblés devant l’ambassade du Maroc, dans le XVIème arrondissement de Paris. Des grilles empêchent de pénétrer la rue de l’ambassade. Pas grave, car pour une heure, le trottoir d’en face nous appartient. Autour des révoltés de Bakchich (une vingtaine de personnes), sont présents RSF, la Ligue des Droits de l’Homme, plusieurs associations de défense des droits de l’homme au Maroc (dont la Coordination Maghrébine des Organisations des Droits Humains et l’Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc), la Sénatrice Alima Boumediene (Verts), et d’autres citoyens. En prime, caméras, micros et stylos. Avec, entre autre, Al Jazeera, M6, France 3, RFI, et même une journaliste de la presse norvégienne !
On crie : « Liberté de la presse au Maroc ! », « Pas de prison pour Khalid », « Pas de prison pour les journalistes », « Pas de prison pour un coup de crayon ! », « M6 en bédé », et encore : « M6, si tu savais, ta justice, ta justice, M6 si tu savais, ta justice où on se la met… » Et de brandir les panneaux. Au centre, a été disposée une colonne de dessins de Khalid Gueddar, piochés dans sa bande dessinée sur Mohammed VI.
Puis une représentante de RSF et deux journalistes de Bakchich sont reçues par des conseillers de l’ambassadeur du Maroc. Les trois hommes, courtois, annoncent d’emblée qu’ils « sont là pour écouter nos doléances et faire passer le message à Rabat mais pas pour répondre à nos questions ».
Nos « doléances » ? Interroger les autorités marocaines sur le virage qu’est en train de prendre le Royaume. Alors qu’il était, depuis une dizaine d’années, l’un des pays du Maghreb les plus respectueux de la liberté de la presse, le Maroc est en train de changer de cap. Notamment en arrêtant des journalistes, dont plusieurs se sont retrouvés en prison. Ce qui est une catastrophe pour l’image de ce pays. Nous insistons ensuite sur les procès intentés à Khalid Gueddar et notre grande inquiétude quant à leur dénouement. Rappelant au passage que le journal marocain Akhbar Al-Youm, qui a publié le dessin attaqué, avait été fermé d’autorité.
Les procès de notre caricaturiste Khalid Gueddar ont été reportés à lundi et vendredi. Pour un dessin, il risque de 3 à 5 ans de prison. Un rassemblement de soutien s’est tenu jeudi devant l’ambassade du Maroc à Paris.
« C’est inadmissible ! », ajoutons-nous.
En attendant le verdict du tribunal de Casa, le combat pour Khalid et la liberté de la presse au Maroc continue. Avec le soutien de nombreux caricaturistes, journalistes, personnalités politiques, partis politiques et syndicats…
En attendant le verdict du tribunal de Casa, le combat pour Khalid et la liberté de la presse au Maroc continue. Avec le soutien de nombreux caricaturistes, journalistes, personnalités politiques, partis politiques et syndicats…
Jeudi matin à 8h45, l’équipe de Bakchich s’est retrouvée, autour de croissants tièdes et d’un café chaud, dans les locaux du journal. De façon inhabituelle, les ordinateurs sont restés éteints. Plumes, feutres, cartons et dessins en main, les uns scotchent, écrivent et colorient, tandis que les autres réfléchissent aux slogans. Dans une saine agitation. But de la manœuvre, réussir le mieux possible le rassemblement de soutien à Khalid Gueddar. Notre caricaturiste, également dessinateur pour le
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