Chers amis lecteurs de solidmar,

Solidmar est fatigué ! Trop nourri ! En 8 ans d’existence il s’est goinfré de près de 14 000 articles et n’arrive plus à publier correctement les actualités. RDV sur son jumeau solidmar !

Pages

mercredi 21 octobre 2009

Mohammedia : LA SAMIR règne du non droit


Par Ali Fkir, 20/10/2009
1 – Quelques données :
- Dénomination : Société anonyme marocaine de l’industrie du raffinage ; SAMIR
- Date de constitution : 1er janvier 1959
- Capital social : 1 189 966 500,00 MAD
- Principal actionnaire (actuellement) : Groupe CORRAL petroleum appartenant essentiellement aux saoudiens (67,20%)
- Emplacement :Mohammedia, avec des activités secondaires à Sidi Kacem (à quelque 200 km de Mohammedia)
- activité : raffinage (monopole absolu) du pétrole brut importé essentiellement du moyen orient , l’industrie de transformation des dérivés du pétrole, et d’une façon générale toutes les activités relevant de l’industrie pétrolière…
- introduction en bourse : 19 mars 1996, à la veille d sa privatisation
2 – Certaines remarques :
- La constitution de la SAMIR a été l’une des réalisation importantes du 1er et dernier gouvernement national (gouvernement de Abdellah Ibrahim).
- C’était l’un des « joyaux » de l’Etat marocain qui renflouaient ses caisses.
- Elle a été cédée il y a une dizaine d’année au privé dans des conditions obscures. Quelques mois après la « vente de ce joyau » à un prix dérisoire, le ministre marocain qui avait supervisé l’opération fut « recruté » par les saoudiens comme directeur général de SAMIR. ( ???!!!)
- Actuellement aussi bien le président que le directeur général ne sont autres que des cheikhs saoudiens.
- Les nouveaux propriétaires ont hérité du passé « public » de SAMIR sa « tolérance » du syndicalisme ouvrier. Rappelons qu’en Arabie saoudite, le droit syndical n’existe pas dans lexique des émirs. Et cela le grand problème, l’origine des mauvaises humeurs des nouveaux dirigeants. Pour eux la radiation de l’esprit syndical devient une priorité. La CDT qui encadre plus de 80% du personnel est devenue indésirable. Tous les moyens sont bons pour s’en débarrasser.
3 – Conflit actuel :
- La direction de SAMIR renie ses engagements initiaux, remet en cause les acquis des travailleurs, refuse de négocier avec les représentants des travailleurs…
- Face à cette attitude qui constitue un véritable affront à la législation de travail en vigueur, les travailleurs (syndiqués au sein de la CDT) ont tenu une assemblée générale pour débattre de la nouvelle situation conflictuelle créée délibérément par la direction de SAMIR. Ils ont décidé d’observer une grève de travail le mercredi 28 octobre 2009, aussi bien à Mohammedia qu’à Sidi Kacem.
- En réaction à cette décision légitime de la CDT, la direction des ressources humaines et des relations institutionnelles de SAMIR publia une circulaire d’informations dont le contenu vous fait dresser les cheveux :
* Elle accuse la CDT de violer la « la paix sociale » en appelant à la grève du 28/10/2009
* Elle considère cette grève illégale. Rappelons à ces cheikhs que selon la législation marocaine en vigueur, elle est tout à fait légale.
* Elle considère que toute participation à cette grève sera considérée comme absence non justifiée, et comme refus délibéré d’effectuer un travail, ce qui sera considéré comme faute grave dont les conséquences sont précisées dans l’article 39 de la moudwana de travail (code de travail marocain).
* Elle fera tout pour assurer « la liberté de travail »
* Elle considère toute incitation à la grève…comme faute grave qui entraînera le licenciement et des poursuites judiciaires
* Elle appelle les travailleurs à faire preuve de bon sens et à refuser l’appel à la grève, sauvegardant ainsi « nos unité productives » ( ???!!!) et « la paix sociale »...
* Les responsables de la société ont entamé une véritable opération d’inquisition : on demande aux salariés (individuellement) s’ils participeront à la grève « suicidaire ». Tous les moyens d’intimidations sont bons pour démobiliser les travailleurs en situation légitime défense.
L’Etat marocain est, une fois de plus, en situation inconfortable : voilà un groupe étranger auquel on a pratiquement offert l’unique raffinerie de pétrole qui existe sur le seul marocain et qui veut appliquer sa propre « législation », c'est-à-dire le non droit.
Comme nous nous solidarisons avec les 850 ouvriers de l’UMT licenciés abusivement par l’OCP , groupe étatique, à Khouribga, solidarisons nous avec les travailleurs de la CDT dont les droits sont bafoués par la SAMIR à Mohammedia et à Sidi Kacem !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire