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vendredi 8 avril 2016

Violation des droits de l’Homme au Sahara occidental : Mogherini appelée à intervenir auprès du Maroc

D.R
 
L’eurodéputé Joao Ferreira a exhorté, mardi, la Haute représentante de l’Union européenne (UE) aux Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini, à exiger des autorités marocaines le respect des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et la cessation de toute répression à l’encontre des populations civiles.

Dans une question écrite adressée à la chef de la diplomatie européenne, l’eurodéputé Ferreira a appelé Mogherini à inclure la question des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental dans son dialogue politique avec le Maroc conformément aux dispositions de l’Accord d’association entre les deux parties, notamment celles relatives au respect des droits de l’homme. Citant l’association sahraouie des droits de l’homme, Ferreira a rappelé que les forces de sécurité marocaines ont récemment «réprimé violemment» à Boujdour deux manifestations pacifiques de la population sahraouie qui a revendiqué une vie décente, un emploi et la fin de l’occupation du Sahara occidental par le Maroc.

«Des dizaines de personnes ont été blessées, lors d'une manifestation pour demander un travail, une vie décente, la fin de l'occupation du territoire, et de l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc, alors que la population locale vit dans la pauvreté», a-t-il affirmé. Selon cet eurodéputé, «dans l'autre protestation, qui a également été violemment réprimée, les manifestants étaient des diplômés chômeurs pour la plupart».
M. Joao Ferreira a attiré, en outre, l’attention de la Haute représentante de l’UE aux Affaires étrangères sur la situation du prisonnier politique sahraoui Mohamed Bambari, en grève de la faim depuis la mi-décembre 2015. Ce journaliste et activiste sahraoui détenu à la prison de Laâyoun est déterminé à poursuivre sa grève de la faim jusqu’à l’obtention d’un procès équitable, a souligné Ferreira qui craint que cette grève «entraîne une détérioration irrémédiable de sa santé».  Par ailleurs, cet eurodéputé a interpellé Mogherini sur les conséquences de la décision de la Cour de justice de l’UE (CJUE) qui a annulé l’accord de libéralisation réciproque UE-Maroc en matière de produits agricoles, de produits agricoles transformés, de poissons et de produits de la pêche, le 10 décembre dernier, au motif qu’il inclut le Sahara occidental.

L’intergroupe européen préoccupé

L’intergroupe du Parlement européen «Paix pour le peuple sahraoui» a exprimé, mardi à Bruxelles, sa «grande préoccupation» concernant la mise en œuvre du plan de paix pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental à la lumière des derniers développements dans la région. «L’intergroupe s’est réuni pour manifester sa sympathie et sa solidarité avec le peuple sahraoui, mais surtout pour marquer sa grande préoccupation au sujet de cette politique dangereuse que mène le Maroc au Sahara occidental», a déclaré à l’APS, le ministre sahraoui délégué pour l’Europe, Mohamed Sidati. L’intergroupe, qui s’est réuni sous la présidence de l’eurodéputé allemand Norbert Neuser, a décidé de saisir, de toute «urgence», les institutions européennes et plus particulièrement son Conseil et sa Commission, pour l’interpeller sur la situation au Sahara occidental.
Les eurodéputés, slovène Ivo Vajgl, espagnole Paloma Lopez et suédoise Bodil Valero, étaient unanimes sur la nécessité d’inviter l’UE à «jouer un rôle beaucoup plus positif dans ce conflit» à travers une intervention qui doit «amener le Maroc sur la voie de la légalité» et en manifestant «un soutien clair et net aux efforts des Nations unies». 
 Affichant leur intérêt pour la visite du Secrétaire général de l’ONU dans la région, effectuée début mars, les membres de l’intergroupe estiment que cela continuera de promouvoir davantage ce processus onusien et le rôle qui échoit aux Nations unies dans  la solution du conflit  au Sahara occidental. Très préoccupés par la situation au Sahara occidental, les membres de l’intergroupe se sont penchés sur un certain nombre de thèmes dans un contexte marqué par l’escalade provoquée par le Maroc suite à l’expulsion du personnel de la Minurso et de la remise en cause du processus de paix onusien. L’aspect politico-diplomatique a, ainsi,  requis l’attention des eurodéputés à la veille de la publication du rapport du SG de l’ONU sur le Sahara occidental. «L’intergroupe montre un grand intérêt à ce sujet, et suit minutieusement les développements en cours, et rappelle sans cesse les fondamentaux de cette question qui relève de la décolonisation et du droit du peuple sahraoui à exercer son droit à l’autodétermination», a affirmé Sidati. Selon le ministre sahraoui, la question du Sahara occidental relève également «des responsabilités de l’UE qui a pour partenaire le Maroc. Un pays qui bénéficie d’un certain nombre d’aides de l’UE qui doit faire pression sur lui pour revenir au droit international».
L’intergroupe a établi, par ailleurs, un programme autour de différents axes et préoccupations à caractère humanitaire relatifs l’aide aux réfugiés sahraouis et la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. Les membres de l’intergroupe ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation alimentaire «dramatique» dans les campements des réfugiés sahraouis,  ainsi sur la préservation des ressources naturelles du Sahara occidental. L’eurodéputé Paloma Lopez a insisté sur l’importance d’interpeller l’UE sur «la politique du chantage alimentaire qu’exercent certains pays à l’endroit des réfugiés sahraouis».
L’intergroupe sur le Sahara occidental a exprimé, en outre, sa «profonde préoccupation» devant la situation des prisonniers politiques sahraouis, en grève de la faim, depuis plus de 30 jours et dont l’état de santé se détériore de jour en jour.
L’intergroupe a décidé, à ce titre, de saisir la Commission et le Conseil, pour «mettre fin à cette situation de pression et d’oppression au Sahara occidental». 

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