D.R
L’eurodéputé Joao Ferreira a exhorté, mardi, la Haute
représentante de l’Union européenne (UE) aux Affaires étrangères et la
Politique de sécurité, Federica Mogherini, à exiger des autorités
marocaines le respect des droits de l’homme dans les territoires occupés
du Sahara occidental et la cessation de toute répression à l’encontre
des populations civiles.
Dans une question écrite adressée à la chef de la diplomatie
européenne, l’eurodéputé Ferreira a appelé Mogherini à inclure la
question des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara
occidental dans son dialogue politique avec le Maroc conformément aux
dispositions de l’Accord d’association entre les deux parties, notamment
celles relatives au respect des droits de l’homme. Citant l’association
sahraouie des droits de l’homme, Ferreira a rappelé que les forces de
sécurité marocaines ont récemment «réprimé violemment» à Boujdour deux
manifestations pacifiques de la population sahraouie qui a revendiqué
une vie décente, un emploi et la fin de l’occupation du Sahara
occidental par le Maroc.
«Des dizaines de personnes ont été blessées, lors d'une manifestation
pour demander un travail, une vie décente, la fin de l'occupation du
territoire, et de l'exploitation des ressources naturelles du Sahara
occidental par le Maroc, alors que la population locale vit dans la
pauvreté», a-t-il affirmé. Selon cet eurodéputé, «dans l'autre
protestation, qui a également été violemment réprimée, les manifestants
étaient des diplômés chômeurs pour la plupart».
M. Joao Ferreira a attiré, en outre, l’attention de la Haute
représentante de l’UE aux Affaires étrangères sur la situation du
prisonnier politique sahraoui Mohamed Bambari, en grève de la faim
depuis la mi-décembre 2015. Ce journaliste et activiste sahraoui détenu à
la prison de Laâyoun est déterminé à poursuivre sa grève de la faim
jusqu’à l’obtention d’un procès équitable, a souligné Ferreira qui
craint que cette grève «entraîne une détérioration irrémédiable de sa
santé». Par ailleurs, cet eurodéputé a interpellé Mogherini sur les
conséquences de la décision de la Cour de justice de l’UE (CJUE) qui a
annulé l’accord de libéralisation réciproque UE-Maroc en matière de
produits agricoles, de produits agricoles transformés, de poissons et de
produits de la pêche, le 10 décembre dernier, au motif qu’il inclut le
Sahara occidental.
L’intergroupe européen préoccupé
L’intergroupe du Parlement européen «Paix pour le peuple sahraoui» a
exprimé, mardi à Bruxelles, sa «grande préoccupation» concernant la mise
en œuvre du plan de paix pour l’autodétermination du peuple du Sahara
occidental à la lumière des derniers développements dans la région.
«L’intergroupe s’est réuni pour manifester sa sympathie et sa solidarité
avec le peuple sahraoui, mais surtout pour marquer sa grande
préoccupation au sujet de cette politique dangereuse que mène le Maroc
au Sahara occidental», a déclaré à l’APS, le ministre sahraoui délégué
pour l’Europe, Mohamed Sidati. L’intergroupe, qui s’est réuni sous la
présidence de l’eurodéputé allemand Norbert Neuser, a décidé de saisir,
de toute «urgence», les institutions européennes et plus
particulièrement son Conseil et sa Commission, pour l’interpeller sur la
situation au Sahara occidental.
Les eurodéputés, slovène Ivo Vajgl, espagnole Paloma Lopez et suédoise
Bodil Valero, étaient unanimes sur la nécessité d’inviter l’UE à «jouer
un rôle beaucoup plus positif dans ce conflit» à travers une
intervention qui doit «amener le Maroc sur la voie de la légalité» et en
manifestant «un soutien clair et net aux efforts des Nations unies».
Affichant leur intérêt pour la visite du Secrétaire général de l’ONU
dans la région, effectuée début mars, les membres de l’intergroupe
estiment que cela continuera de promouvoir davantage ce processus
onusien et le rôle qui échoit aux Nations unies dans la solution du
conflit au Sahara occidental. Très préoccupés par la situation au
Sahara occidental, les membres de l’intergroupe se sont penchés sur un
certain nombre de thèmes dans un contexte marqué par l’escalade
provoquée par le Maroc suite à l’expulsion du personnel de la Minurso et
de la remise en cause du processus de paix onusien. L’aspect
politico-diplomatique a, ainsi, requis l’attention des eurodéputés à la
veille de la publication du rapport du SG de l’ONU sur le Sahara
occidental. «L’intergroupe montre un grand intérêt à ce sujet, et suit
minutieusement les développements en cours, et rappelle sans cesse les
fondamentaux de cette question qui relève de la décolonisation et du
droit du peuple sahraoui à exercer son droit à l’autodétermination», a
affirmé Sidati. Selon le ministre sahraoui, la question du Sahara
occidental relève également «des responsabilités de l’UE qui a pour
partenaire le Maroc. Un pays qui bénéficie d’un certain nombre d’aides
de l’UE qui doit faire pression sur lui pour revenir au droit
international».
L’intergroupe a établi, par ailleurs, un programme autour de différents
axes et préoccupations à caractère humanitaire relatifs l’aide aux
réfugiés sahraouis et la situation des droits de l’homme dans les
territoires occupés du Sahara occidental. Les membres de l’intergroupe
ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation alimentaire «dramatique»
dans les campements des réfugiés sahraouis, ainsi sur la préservation
des ressources naturelles du Sahara occidental. L’eurodéputé Paloma
Lopez a insisté sur l’importance d’interpeller l’UE sur «la politique du
chantage alimentaire qu’exercent certains pays à l’endroit des réfugiés
sahraouis».
L’intergroupe sur le Sahara occidental a exprimé, en outre, sa
«profonde préoccupation» devant la situation des prisonniers politiques
sahraouis, en grève de la faim, depuis plus de 30 jours et dont l’état
de santé se détériore de jour en jour.
L’intergroupe a décidé, à ce titre, de saisir la Commission et le
Conseil, pour «mettre fin à cette situation de pression et d’oppression
au Sahara occidental».
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