Ivry.
Claude, épouse de Naâma, se bat pour qu’il sorte de prison, où il est
détenu depuis fin 2010. En grève de la faim depuis 31 jours, ce
défenseur des droits du peuple sahraoui demande d’être libéré ou jugé
par un tribunal civil. (LP/E. M)
Sur son téléphone, Claude Mangin relit inlassablement les dernières nouvelles de son mari, militant sahraoui, détenu depuis plus de cinq ans dans une prison de Rabat, au Maroc.
« Il a perdu plus de 15 kg »,
grimace cette femme de 60 ans, professeur d’histoire, qui ne laisse pas
paraître son émotion. Depuis 31 jours, son époux de 46 ans, Naâma Asfari, en grève de la faim, juriste et défenseur des droits de son peuple sahraoui, n’avale que de l’eau sucrée.
Avec 21 prisonniers politiques, ils demandent d’être libérés ou jugés par un tribunal civil et transférés à la prison d’El Aïoun, capitale du Sahara occidental, pour se rapprocher de leurs familles. Ancienne colonie espagnole, ce territoire inscrit par l’ONU comme pays non autonome, fut l’enjeu d’une guerre en 1975 entre le Maroc et le Front Polisario, mouvement d’indépendance du peuple sahraoui. Mais le royaume persiste à reconnaître cette bande de désert jouxtant l’océan Atlantique comme partie de son pays.
Du « tourisme carcéral »En 2010, Naâma Asfari, né à Tan-Tan dans une famille sahraoui, vit alors à Ivry avec Claude. Résistant de famille, il fait des allers-retours au Sahara pour soutenir son peuple. En octobre, une protestation éclate à dix kilomètres d’El-Aïoun. 20 000 Sahraouis se rassemblent. Le mari de Claude, l’un des leaders, est enlevé, torturé et condamné à 30 ans de prison pour avoir tué 11 militaires marocains. « Ça ne colle pas. Il a été arrêté la veille de l’affrontement entre militaires et protestataires », balaye sa femme qui déplore « une guerre dont personne ne parle ».
Depuis plus de cinq ans, elle continue son « tourisme carcéral », à Rabat. Remet à son époux des livres de Lévinas ou Kundera au parloir. Mais la grève de la faim de Naâma a eu un écho en France. Le maire (PCF) d’Ivry vient d’appeler le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, à intervenir auprès des autorités marocaines.
La semaine prochaine, une mission de juristes et d’avocats européens se rendra au Maroc pour réclamer l’application du pourvoi en cassation déposé il y a trois ans. « Il ne faut pas relâcher la pression. Mon mari est un héros en quelque sorte. J’espère juste qu’il ne finira pas en martyr ».
Avec 21 prisonniers politiques, ils demandent d’être libérés ou jugés par un tribunal civil et transférés à la prison d’El Aïoun, capitale du Sahara occidental, pour se rapprocher de leurs familles. Ancienne colonie espagnole, ce territoire inscrit par l’ONU comme pays non autonome, fut l’enjeu d’une guerre en 1975 entre le Maroc et le Front Polisario, mouvement d’indépendance du peuple sahraoui. Mais le royaume persiste à reconnaître cette bande de désert jouxtant l’océan Atlantique comme partie de son pays.
Du « tourisme carcéral »En 2010, Naâma Asfari, né à Tan-Tan dans une famille sahraoui, vit alors à Ivry avec Claude. Résistant de famille, il fait des allers-retours au Sahara pour soutenir son peuple. En octobre, une protestation éclate à dix kilomètres d’El-Aïoun. 20 000 Sahraouis se rassemblent. Le mari de Claude, l’un des leaders, est enlevé, torturé et condamné à 30 ans de prison pour avoir tué 11 militaires marocains. « Ça ne colle pas. Il a été arrêté la veille de l’affrontement entre militaires et protestataires », balaye sa femme qui déplore « une guerre dont personne ne parle ».
Depuis plus de cinq ans, elle continue son « tourisme carcéral », à Rabat. Remet à son époux des livres de Lévinas ou Kundera au parloir. Mais la grève de la faim de Naâma a eu un écho en France. Le maire (PCF) d’Ivry vient d’appeler le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, à intervenir auprès des autorités marocaines.
La semaine prochaine, une mission de juristes et d’avocats européens se rendra au Maroc pour réclamer l’application du pourvoi en cassation déposé il y a trois ans. « Il ne faut pas relâcher la pression. Mon mari est un héros en quelque sorte. J’espère juste qu’il ne finira pas en martyr ».
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