Le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati, a lancé
lundi un appel à l'Union européenne (UE) pour "dénoncer" et "condamner"
la mort sous torture du jeune prisonnier politique sahraoui, Brahim
Saika, dans un commissariat marocain.
"Nous nous attendons à une intervention rapide et urgente de l'Union
européenne, condamnant et dénonçant la mort de M. Brahim Saika, et
exiger du Royaume du Maroc le respect des accords de partenariats,
conclus avec l'UE notamment en ce qui concerne le volet respect des
droits de l'homme", a écrit M. Sidati dans une lettre adressée aux
institutions européennes. Mohamed Sidati a exhorté, à ce titre, l'UE à
exiger du Maroc de "cesser immédiatement sa politique de répression, de
persécution politique et d'apartheid". Soulignant l'importance
qu'accorde l'UE au respect des droits de l'homme qui constitue "un des
points cardinaux" de ses relations avec les pays tiers, le ministre
sahraoui a estimé que "le Maroc ne peut pas continuer à jouir de
l'impunité totale". Tenant le Maroc pour "responsable de cette nouvelle
tragédie (mort de Brahim Saika)", M. Sidati a estimé que l'UE peut
apporter son aide en soutenant la demande de sa famille, de ses amis et
de tout son peuple pour qu'une enquête soit menée par un organisme
indépendant pour faire la lumière sur les circonstances de sa mort en
vue de déterminer les causes réelles et les évènements qui ont entraîné
la mort de ce jeune prisonnier politique.
Il a rappelé, à ce titre, que les autorités marocaines ont rejeté la
demande de la famille de Brahim Saika qui a exigé une autopsie et a
porté plainte contre la police marocaine pour "détention illégale" et
"mauvais traitement".
Le militant de la Coordination des chômeurs sahraouis, Brahim Saika
est décédé samedi 16 avril dans un hôpital d'Agadir (Maroc), où il avait
été admis suite à la détérioration de son état de santé après une grève
de la faim entamée, le 6 avril, pour protester contre les mauvais
traitements auxquels il était soumis. Il avait été arrêté arbitrairement
et torturé au commissariat de police de Guelmim (Sud du Maroc). Selon
le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Brahim Saika est la dernière
victime connue de la longue liste des Sahraouis décédés en garde à vue
suite à la torture et aux mauvais traitements que la police marocaine
leur a infligés, citant notamment le cas du prisonnier politique Hassan
El Wali, décédé en prison après sa torture et ceux des jeunes Saïd
Dambar, assassiné par la police marocaine en 2010 et Mohamed Lamin
Haddi, décédé en garde à vue et dont les corps n'ont toujours pas été
remis à leurs familles.
Le traitement réservé par la police marocaine à Brahim Saika, est "un
exemple édifiant de la répression utilisée par les autorités marocaines
contre la population sahraouie non seulement dans les territoires
occupés du Sahara occidental, mais aussi au sud du Maroc", a affirmé M.
Sidati. Le Royaume du Maroc, a-t-il poursuivi, "continue de violer
toutes les lois, accords et engagements auxquels il a souscrit au niveau
international". Pour le ministre sahraoui, le non-respect par le Maroc
de la Charte des droits de l'Homme et des Nations Unies est "évident",
relevant les récentes actions du royaume envers la MINURSO (Mission des
Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au
Sahara occidental), avec l'expulsion de son personnel civil, ce qui
constitue, a-t-il prévenu, "une menace sérieuse pour la paix et la
stabilité dans la région".
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