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jeudi 28 avril 2016

Sahara occidental : L'UE interpelée pour "dénoncer" la mort sous torture de Saika











 20/4/2016
Le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati, a lancé lundi un appel à l'Union européenne (UE) pour "dénoncer" et "condamner" la mort sous torture du jeune prisonnier politique sahraoui, Brahim Saika, dans un commissariat marocain. 
"Nous nous attendons à une intervention rapide et urgente de l'Union européenne, condamnant et dénonçant la mort de M. Brahim Saika, et exiger du Royaume du Maroc le respect des accords de partenariats, conclus avec l'UE notamment en ce qui concerne le volet respect des droits de l'homme", a écrit M. Sidati dans une lettre adressée aux institutions européennes. Mohamed Sidati a exhorté, à ce titre, l'UE à exiger du Maroc de "cesser immédiatement sa politique de répression, de persécution politique et d'apartheid". Soulignant l'importance qu'accorde l'UE au respect des droits de l'homme qui constitue "un des points cardinaux" de ses relations avec les pays tiers, le ministre sahraoui a estimé que "le Maroc ne peut pas continuer à jouir de l'impunité totale".  Tenant le Maroc pour "responsable de cette nouvelle tragédie (mort de Brahim Saika)",  M. Sidati a estimé que l'UE peut apporter son aide en soutenant la demande de sa famille, de ses amis et de tout son peuple pour qu'une enquête soit menée par un organisme indépendant pour faire la lumière sur  les circonstances de sa mort en vue de déterminer les causes réelles et les évènements qui ont entraîné la mort de ce jeune prisonnier politique. 
Il a rappelé, à ce titre, que les autorités marocaines ont rejeté la demande de la famille de Brahim Saika qui a exigé une autopsie et a porté plainte contre la police marocaine pour "détention illégale" et "mauvais traitement".
Le militant de la Coordination des chômeurs sahraouis, Brahim Saika est décédé samedi 16 avril dans un hôpital d'Agadir (Maroc), où il avait été admis suite à la détérioration de son état de santé après une grève de la faim entamée, le 6 avril, pour protester contre les mauvais traitements auxquels il était soumis. Il avait été arrêté arbitrairement et torturé au commissariat de police de Guelmim (Sud du Maroc). Selon le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Brahim Saika est la dernière victime connue de la longue liste des Sahraouis décédés en garde à vue suite à la torture et aux mauvais traitements que la police marocaine leur a infligés, citant notamment le cas du prisonnier politique Hassan El Wali, décédé en prison après sa torture et ceux des jeunes Saïd Dambar, assassiné par la police marocaine en 2010 et Mohamed Lamin Haddi, décédé en garde à vue et dont les corps n'ont toujours pas été remis à leurs familles.
Le traitement réservé par la police marocaine à Brahim Saika, est "un exemple édifiant de la répression utilisée par les autorités marocaines contre la population sahraouie non seulement dans les territoires occupés du Sahara occidental, mais aussi au sud du Maroc", a affirmé M. Sidati. Le Royaume du Maroc, a-t-il poursuivi, "continue de violer toutes les lois, accords et engagements auxquels il a souscrit au niveau international". Pour le ministre sahraoui, le non-respect par le Maroc de la Charte des droits de l'Homme et des Nations Unies est "évident", relevant les récentes actions du royaume envers la MINURSO (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental), avec l'expulsion de son personnel civil, ce qui constitue, a-t-il prévenu, "une menace sérieuse pour la paix et la stabilité dans la région". 

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