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samedi 30 avril 2016

Les pour, les contre et les abstentions : qui a dit quoi au Conseil de sécurité ?

Par Tewfik Abdelbari, TSA, 29/4/2016 | Actualité  
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Le royaume du Maroc a essuyé, ce vendredi 29 avril, un revers diplomatique dans la bataille qui l’oppose au Secrétaire général (SG) des Nations unies (ONU). Le vote d’une résolution par le Conseil de sécurité des Nations unies pour un retour du personnel civil de la Minurso au Sahara occidental et un renouvellement jusqu’au 30 avril 2017 de la mission onusienne a tout de même fait l’objet d’intenses tractations et d’un débat houleux.

Un vote à une voix près, mais…

Il fallait 9 voix en faveur de la résolution pour que celle-ci soit adoptée. Elle en a recueilli 10, soit une seule de plus que nécessaire. Un décompte qui reflète les tensions et les tractations au sein de l’organe suprême de l’ONU. Ce qui fait dire à l’ambassadrice américaine aux Nations unies, Samantha Power, dont le pays est à l’origine du projet de résolution : « Cette année, le renouvellement du mandat [de la Minurso, NDLR] a été un défi et litigieux. C’est un euphémisme que de le dire », rapporte l’agence Reuters.
Le renouvellement est traditionnellement le débat annuel le plus houleux au sein du Conseil, rappelle la même source. Ainsi, des pays ont clairement marqué leur souhait d’obtenir une résolution plus contraignante, prévoyant explicitement des sanctions contre le Maroc en cas de non-respect de ses engagements. C’est le cas du Venezuela, de l’Uruguay et de la Nouvelle-Zélande.
Bien que le représentant néo-zélandais, Gerard van Bohemen, se soit abstenu lors du vote, il a exprimé ses regrets dans son discours au Conseil : « Cela n’aurait pas dû se passer ainsi, a-t-il déploré. La résolution devait rappeler la réalité : que l’expulsion de la composante civile a sérieusement compromis la mission et ses capacités à remplir son mandat », selon des propos rapportés par Reuters.
Ainsi, en ajoutant l’abstention de la Russie, qui adopte une position traditionnellement neutre et équilibrée, le vote de la résolution est moins partagé qu’il n’y parait. Avec dix voix pour, 2 votes contre et une abstention, qui plaidaient tous trois en faveur d’un texte plus contraignant, il s’agit d’une victoire symbolique significative pour le Front Polisario. Le représentant sahraoui à l’ONU a, pour sa part, relevé « un pas dans la bonne direction », bien qu’il déplore le retrait de la mention plus explicite de sanctions contre le Maroc, toujours selon Reuters.

La France salue une résolution « équilibrée »

De son côté, l’ambassadeur de France aux Nations unies, François Delattre a considéré la résolution « équilibrée ». Son pays, allié traditionnel du Maroc sur le dossier du Sahara occidental, ainsi que l’Espagne et le Sénégal, s’est montré concilient à l’égard de la position marocaine.
Ces pays ont réussi à adoucir, un tant soit peu, la teneur de la résolution présentée par les États-Unis, mais le Conseil de sécurité, tout en déplorant « que la capacité de la Minurso (…) ait été limitée », mentionne « qu’il est urgent que la Minurso puisse de nouveau exercer pleinement ses fonctions » ce qui implique un retour du personnel civil, récemment expulsé sur décision du roi du Maroc, Mohammed VI. Une action alors présentée comme « irrévocable ».
Par ailleurs, la résolution « réaffirme » les résolutions précédentes, renvoyant vers l’organisation d’un référendum d’autodétermination, bien que ce terme ne soit pas directement mentionné, relève Reuters.
Enfin, plusieurs pays estiment que le Maroc, à travers l’expulsion des fonctionnaires onusiens, risquait d’ouvrir la « boite de pandore » et que d’autres pays, comme la République démocratique du Congo ou le Soudan, lui emboîtent le pas et remettent en cause à leurs tours les missions de l’ONU sur leurs territoires.


Journaliste à TSA-Algerie. L'économie en général, les entreprises en particulier

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