Mohammed Jaabouk,Publié
Les relations entre les Etats-Unis et le Maroc ne sont pas au beau
fixe. En témoigne l’avant-projet de résolution présenté, hier soir, par
Washington au Conseil de sécurité sur la question du Sahara.
Les Etats-Unis ont remis au Conseil de sécurité, hier soir, un avant-projet
de résolution sur la question du Sahara. Un texte qui est loin d’être favorable
aux intérêts du Maroc. Et pour cause, il insiste sur le retour immédiat des
éléments de la composante civile et politique de la Minurso expulsés par le
Maroc en mars.
La mouture précise, par ailleurs, que la principale mission onusienne au
Sahara est d’abord l’organisation du référendum au Sahara occidental et non pas
uniquement la surveillance du cessez-le-feu de septembre 1991 entre le Maroc et
le Polisario, comme réclamé depuis des années le royaume.
Un point qui rejoint le paragraphe 92 du rapport de Ban Ki-moon remis aux
Quinze le 19 avril : « Le Conseil de sécurité a créé la MINURSO pour
surveiller le cessez-le-feu entre les parties, pour maintenir le statu quo
militaire et, sous réserve de l’accord des parties, pour organiser un
référendum d’autodétermination ».
Exhumer l’option du référendum en ce moment par les Américains étonne alors
qu’elle a été rejetée par l’instance onusienne. Un cadeau de Washington à
l’Algérie et dans une moindre mesure aux thèses du Polisario, le mouvement
séparatiste qui a toujours insisté sur l'opérationnalisation de cette solution.
Un geste qui va dans le sens des menaces proférées par Ban Ki-moon dans son
rapport de 2014.
Pour mémoire, le Sud-coréen avait reconnu l’échec du processus de
négociations lancé en août 2007 à Manhasset et appelé à chercher une autre
issue. En 2016, il réitère le même constat : « je continue à regretter que
le processus politique entamé en avril 2007 n’ait toujours pas ouvert la voie à
de véritables négociations ». Une observation visant à baliser le terrain
à une actualisation du référendum.
L’avant projet de résolution rédigé par les Américains demande au Conseil de
sécurité une prorogation technique du mandat de la Minurso pour deux mois
supplémentaires, comme cela avait été évoqué par le ministre
espagnol des Affaires étrangères. Un scénario qui n’est pas sans rappeler
celui de 2003.
Le texte de Washington devra être débattu par les Quinze avant son adoption.
Mais la mouture actuelle indique d'ores et déjà à quel point les relations
entre les Etats-Unis et le Maroc sont tendues.
Mohammed Jaabouk
Journaliste Yabiladi.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire