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jeudi 28 avril 2016

Un film sur la vie de Mohamed Choukri censuré au festival de cinéma de Nador?




MOHAMED CHOUKRI
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CINÉMA - Driss Deiback est un homme en colère. Et pour cause, son documentaire sur la vie de l'écrivain Mohamed Choukri intitulé "Choukri, un homme sincère", a été déprogrammé de la cinquième édition du festival de cinéma de Nador. 

Dans un communiqué, le réalisateur natif de Melilla, affirme être victime de censure, bien qu'il ait "obtenu le visa d’exploitation du Centre cinématographie marocain (CMM)". Ce dernier affirme que le directeur du festival lui a fait parvenir une note "froide et brève" pour lui annoncer la nouvelle. Driss Deiback ajoute que le directeur de l'événement lui aurait fait savoir que cette décision a été prise car son film aborde des "thèmes délicats" susceptibles de "blesser les sensibilités, surtout celles des intégristes religieux et d’autres spectateurs conservateurs".

Face à ses protestations, Driss Deiback affirme qu'on lui aurait répondu "qu’il pouvait présenter toutes les plaintes qu’il voulait" car en tant que "citoyen espagnol, elles n’avaient aucune possibilité d’aboutir au Maroc". 

Le style de vie de Choukri pose problème
Mais qu'est ce qui a pu faire aussi peur à la direction du festival? Driss Dreiback décrit dans son communiqué plusieurs passages du film qui ont fait grincer des dents du côté de Nador. Il y aurait tout d'abord cette scène où intervient Rajae Boumediene, la traductrice de Choukri. Cette dernière y affirme que "l’arabe est une langue répressive et castratrice" pour les femmes, les empêchant "d'exprimer dans l’intimité leurs désirs sexuels avec leurs amants sinon elles sont considérées comme des putains".
Le style de vie de l'auteur dépeint dans le documentaire aurait également posé problème. L'auteur du célèbre roman le "Pain nu", est présenté comme "un libre penseur" et décrit comme un homme bien loin de respecter les préceptes de l'Islam: "Il ne faisait pas le Ramadan et buvait de l’alcool" poursuit le réalisateur dans son communiqué.

Victime de sabotage?
Une solution aurait tout de même été proposée au réalisateur pour diffuser son film, à savoir "passer le film à 15h le 6 mai, car ce jour-là et à la même heure" sera célébré dans un autre lieu de la ville "un événement propre au festival où on distribuera des prix et des hommages", indique le communiqué. Ce qui permettrait "d'avoir une salle de projection vide de spectateurs" estime Driss Deiback. Il aurait également été demandé à Ezran Films, la société productrice du film, de "fournir une copie du documentaire en basse qualité afin d'éviter tout piratage". Ce qui constitue "tout un acte de sabotage" pour le réalisateur.
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