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dimanche 24 avril 2016

L'alliance royale


L'alliance royale

John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, a été chargé de cette mission au moment où le souverain marocain tire à boulets rouges sur Ban Ki-moon, le Secrétaire général de l'ONU.

C'est au lobby prosioniste J Street Political Action Committee basé aux Etats-Unis, qui soutient la politique israélienne de colonisation des territoires palestiniens que le chef de la diplomatie américaine s'est adressé pour faire un discours particulièrement élogieux de notre voisin de l'Ouest. «Nous sommes honorés pour le travail accompli au Maroc par Sam Kaplan (un juif américain ancien ambassadeur des USA au Maroc, membre de J Street Political Action Committee Ndlr). Le Maroc, ce pays fascinant, dont l'histoire se confond avec des points clés, non seulement avec celle des USA, au début de sa naissance, mais aussi avec l'histoire du peuple juif», avait affirmé John Kerry à l'occasion d'un dîner de gala organisé à Washington, le 18 avril, par le groupe de pression pro-Israël, J-Street. Pour ceux qui avaient encore le moindre doute, la connexion entre le Royaume et le sionisme est attestée. Cette déclaration équivaut à une preuve par 9. Mohammed VI fricote avec Israël. Il n'a fait qu'entretenir d'anciens liens. 


Le successeur d'Hillary Clinton confirme: «Vous avez aidé à garder notre relation avec le Maroc, au plus haut niveau et parmi les plus fortes dans la région. Vous avez oeuvré au maintien et au renforcement de ces relations avec le Royaume, qui remontent littéralement aux premiers jours de la fondation de notre nation», a-t-il ajouté en direction de l'ex-ambassadeur américain.

Le paradoxe des puissances

Confirmant la tâche à laquelle avait été missionné le «diplomate» US: conserver le Maroc dans le giron américain, des pays hostiles à la création d'un Etat palestinien indépendant et à l'autodétermination du peuple sahraoui. Le souverain marocain est prêt à tout pour garder sous sa coupe le Sahara occidental. Manigancer avec un des tout-puissants groupes de pression pro-israélien qui soutient l'idéologie sioniste ne lui pose vraisemblablement aucun problème de conscience. Mohammed VI a vendu son âme au diable.

Il est bel et bien dans les griffes de Satan. Le Maroc et Israël «semblent travailler de concert pour saper les activités de la Commission des droits de l'homme du Congrès américain chargée de faire respecter l'engagement des Etats-Unis à défendre les droits de l'homme des Sahraouis», écrivait en 2013 le site d'information juif américain Mondoweiss. Un deal entre Rabat et Tel-Aviv qui a eu le gel des activités du «Comité Al Qods» qui ne s'est pas réuni depuis l'année 2000 contre un soutien du lobby sioniste américain au projet marocain de colonisation du Sahara occidental?

Le gel des activités du «Comité Al Qods» pendant plus de 10 années (2010-2014), présidé par le roi du Maroc qui a pour objectif de préserver la Ville sainte contre les agressions israéliennes attesterait d'un deal entre Rabat et Tel-Aviv. La contrepartie? Un soutien du lobby sioniste américain au projet marocain de colonisation du Sahara occidental. C'est tout le paradoxe de ces grandes puissances occidentales (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne...) qui veulent promouvoir la démocratie et la liberté à travers le monde et qui usent du droit de veto pour priver les peuples palestinien et du Sahara occidental à décider librement de leur destin. Ignorent-elles qu'elles apportent de surcroît un soutien indéfectible au premier producteur de cannabis au monde? Impossible.

Ban Ki-moon l'intraitable

Elles ne peuvent non plus ignorer que le Maroc, plaque tournante reconnue du trafic de drogue, détient désormais un autre triste record. Celui de plus gros pays pourvoyeur de terroristes au monde (plus de 3 000 Marocains combattent sous la bannière de Daesh en Irak et en Syrie). La nationalité d'origine des assaillants qui ont endeuillé la France, le 13 novembre 2015 ainsi que ceux qui ont commis les attentats sanglants qui ont frappé Bruxelles le 22 mars atteste que le royaume a gagné ses galons de pays narcoterroriste. Ils sont dans leur quasi-majorité belgo-marocains. Ils ont martyrisé la Belgique et... la France qui use de son droit de veto pour que ne soit pas organisé un référendum d'autodétermination au Sahara occidental.

C'est donc assuré de ces appuis au sein du Conseil de sécurité que le souverain marocain s'est rendu au sommet Maroc-pays du Golfe qui se tient à Riyadh. Il n'a eu bien entendu aucun mal à arracher le soutien de ces monarchies à son projet d'annexion du Sahara occidental. «Les pays du Golfe sont solidaires avec le Maroc, notamment en ce qui concerne la question du Sahara», a affirmé le monarque wahhabite, Salman Ben Abdelaziz. Gonflé à bloc, le roi du Maroc a tiré à boulets rouges sur le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies qui a présenté un rapport très défavorable, aux autorités marocaines, au Conseil de sécurité concernant le dossier sahraoui. «Les choses en sont arrivées au point d'engager une guerre par procuration où le secrétaire général des Nations unies est instrumentalisé pour essayer de porter atteinte aux droits historiques et légitimes du Maroc concernant son Sahara, comme en témoignent les déclarations partiales du responsable onusien et ses agissements inacceptables...», a déclaré Mohammed VI dans un discours prononcé à partir de la capitale saoudienne.

Survolté, il a carrément accusé le numéro un de l'ONU de ne pas avoir les mains libres dans la gestion du conflit du Sahara occidental. «Il est l'otage de certains de ses collaborateurs et de ses conseillers, auxquels il délègue la supervision de la gestion de nombre de dossiers importants, en se contentant, lui, d'appliquer les propositions qu'ils lui présentent...», a-t-il accusé avec arrogance. Une attaque d'une violence inouïe probablement unique dans les annales de l'histoire des Nations unies. La réplique ne s'est pas fait attendre. Elle a été cinglante à la hauteur de l'insolence méprisante de l'héritier de Hassan II. Le missile a été décoché par le porte parole du SG de l'ONU qui a mis en exergue l'«objectivité» et la «neutralité» des proches collaborateurs de Ban Ki-moon. «Leur unique allégeance est à la Charte des Nations unies. Ils sont au service du secrétaire général. Et c'est dans ce cadre-là qu'ils prodiguent leurs conseils» à Ban Ki-moon, a souligné Stephan Dujarric lors d'un point de presse tenu, jeudi dernier, à New York. De quoi faire davantage fulminer Mohammed VI.


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