Le Collectif des Journalistes Algériens Solidaires avec le Peuple Sahraoui (CJASPS), conscient de l'impasse dans laquelle se trouve actuellement le processus de négociations maroco-sahraoui, rendu possible par l'obstination du Maroc et le renoncement de ses engagements internationaux, constate que l’occupant marocain veut profiter de la conjoncture régionale difficile pour imposer le fait accompli colonial, dans le « territoire non autonome » du Sahara occidental.
Nous prenons note des préoccupations exprimées par le Secrétaire Général
des Nations unies, ainsi que de ses recommandations faites, dans son
dernier rapport d’avril 2016 sur la situation au Sahara occidental,
qu’il a transmis récemment au Conseil de sécurité. Nul ne peut nier, à
présent, que le Maroc, cité nommément dans ledit rapport, est la seule
partie qui bloque le processus de règlement de la question de l’ancienne
colonie espagnole, en foulant le droit international et en violant le
droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.
Depuis au moins 2007, le Maroc a considéré unilatéralement « son plan
d'autonomie comme seule base pour les négociations », comme l’a souligné
M. Ban Ki-Moon dans le rapport, une proposition en opposition avec le
Droit international, pour empêcher la recherche d’une solution
pacifique, « mutuellement acceptable qui permet l'autodétermination du
peuple du Sahara occidental ».
Ces dernières années, les territoires du Sahara occidental sous occupation marocaine ont connu une dégradation inquiétante des droits de l’homme (assassinats, arrestations, tortures, procès irréguliers…) et un pillage à grande échelle des ressources naturelles : des rapports des ONG et de Parlementaires en font d’ailleurs état.
Ces dernières années, les territoires du Sahara occidental sous occupation marocaine ont connu une dégradation inquiétante des droits de l’homme (assassinats, arrestations, tortures, procès irréguliers…) et un pillage à grande échelle des ressources naturelles : des rapports des ONG et de Parlementaires en font d’ailleurs état.
Mais, dans la même période, il y a eu notamment les manifestations de
Gdeïm Izik (2009) en faveur des droits nationaux sahraouis, les actions
de protestation et les grèves de la faim des militants sahraouis des
droits de l’homme, dont Aminatou Haidar, ainsi que celles entamées par
les familles de jeunes sahraouis morts sous la torture des bourreaux
marocains.
Récemment, il y a eu également l’annulation, le 10 décembre 2015, de l’accord agricole entre le Maroc et l’Union européenne (UE), par le tribunal de l’UE qui, comme la Cour internationale de justice (de la Haye), l’ONU et l’Union africaine (UA), considère que le Maroc n’a aucune souveraineté sur le Sahara occidental et que le Front Polisario est le seul représentant du peuple sahraoui. Ces événements ont contribué largement à mettre à nu le système colonial marocain.
Récemment, il y a eu également l’annulation, le 10 décembre 2015, de l’accord agricole entre le Maroc et l’Union européenne (UE), par le tribunal de l’UE qui, comme la Cour internationale de justice (de la Haye), l’ONU et l’Union africaine (UA), considère que le Maroc n’a aucune souveraineté sur le Sahara occidental et que le Front Polisario est le seul représentant du peuple sahraoui. Ces événements ont contribué largement à mettre à nu le système colonial marocain.
Pris au piège, celui-ci a agi en hors-la-loi et s’est attaqué, de façon
unilatérale, à la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un
référendum au Sahara occidental (MINURSO), défiant le Conseil de
sécurité qui, conformément au plan de règlement accepté par les deux
parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario (ayant abouti au
cessez-le-feu et à la création de la MINURSO), avait créé la MINURSO,
par résolution 690 du 29 avril 1991, pour le contrôle du cessez-le-feu
et l’organisation d’un référendum d’autodétermination dans la dernière
colonie en Afrique.
La décision marocaine d'expulser 84 fonctionnaires internationaux
composant le segment politique de la MINURSO, ajoutée à celle du refus
de permettre au Secrétaire Général des Nations unies d’accomplir
pleinement sa mission, en se rendant à Rabat et dans la capitale occupée
du Sahara occidental, El-Ayoun, auraient de graves conséquences sur la
stabilité de la région, et constitueraient un grave précédent pour les
opérations de maintien de la paix de l’ONU dans le monde. Et ce, sans
écarter le risque de reprise de la lutte armée du peuple sahraoui, comme
l’ont signifié les responsables du Front Polisario, à leur tête son
Secrétaire Général, Mohamed Abdelaziz, si le Conseil de sécurité
n’assume pas ses engagements et ses responsabilités.
Nous, membres du CJASPS, dénonçons énergiquement les pratiques
coloniales du Maroc au Sahara occidental, comme nous condamnons ses
dernières tentatives visant, non seulement à bloquer la poursuite du
processus de règlement de ce conflit, en conformité avec la légalité
internationale, mais également à discréditer les Nations unies, son
Secrétaire Général, son Conseil de sécurité, son Assemblée générale et
sa IVème Commission chargée de la décolonisation, compris.
Par ailleurs, nous nous élevons contre la position des pays du Conseil
de Coopération du Golfe (CCG), ces monarchies du Golfe qui, pour couvrir
les dérapages répréhensibles du royaume chérifien, attisent les
tensions en s’alignant sur les thèses de la colonisation marocaine,
notamment par leur soutien à la proposition d’autonomie. Sans aucune
considération à la raison d’être de l’ONU ni à la responsabilité du
Conseil de sécurité dans ses missions de paix et de sécurité dans le
monde.
Nous doutons fort que le Conseil de sécurité participera à ce genre de
coup de force, destiné à déposséder le peuple sahraoui de son droit
légitime à l’autodétermination, mais aussi à affaiblir l’ONU.
Aussi, nous lançons un appel urgent aux membres du Conseil de sécurité
en leur demandant d’assumer leur responsabilité, en étant ferme à
l’endroit de l’occupant marocain : exiger de ce dernier de s’expliquer
sur ses graves décisions et le sanctionner pour non-respect de ses
engagements envers la communauté internationale et envers le peuple du
Sahara occidental. Nous interpellons en outre le Conseil de sécurité sur
la réhabilitation de la pleine mission de la MINURSO, pour le retour de
son personnel dans les territoires sahraouis occupés, et sur
l’élargissement du mandat de cette MINURSO à la surveillance des droits
de l’homme, afin que cessent les violations aux droits humains
perpétrées par les autorités coloniales marocaines, ainsi que
l'exploitation illicite des richesses naturelles du Sahara occidental.
La question sahraouie est inscrite depuis 1963 aux Nations unies au
chapitre de la décolonisation. La recherche d’une solution juste,
équitable et durable, passe forcément par la tenue d’un référendum
d’autodétermination libre du peuple sahraoui, sous contrôle de l’ONU.
Dans ce cadre, nous appelons le Conseil de sécurité à soutenir l’appel
de M. Ban Ki-Moon à l’exercice du droit du peuple sahraoui à
l’autodétermination, dans les meilleurs délais.
Alger, le dimanche 24/04/2016
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