Archives 2009-2017 du blog du Réseau de solidarité avec les peuples du Maroc, du Sahara occidental et d'ailleurs(RSPMSOA), créé en février 2009 à l'initiative de Solidarité Maroc 05, AZLS et Tlaxcala. Rejoignez-nous!
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Rien ne
va plus entre le royaume chérifien et le secrétaire général des Nations
unies. Le statut du Sahara Occidental est au centre de cette crise et
Rabat est passé en mode offensif face aux tentatives de Ban Ki-moon de
relancer les pourparlers sur ce conflit vieux de quarante ans.
Le royaume a annoncé le 15 mars la réduction de sa contribution à la Minurso, la mission onusienne
pour le maintien de la paix au Sahara Occidental. Le lendemain, le
secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon décide d’annuler sa
visite prévue au Maroc en juillet.
Tout a commencé durant la visite de Ban Ki-moon à Alger du 5 au
7 mars. Visite durant laquelle il ne s’est pas contenté de se rendre
dans les camps de réfugiés sahraouis près de Tindouf, dans le sud-ouest
de l’Algérie, mais il a également foulé le sol de Bir Lahlou, localité
située dans une zone contestée et gérée par les indépendantistes du
Polisario. C’est aussi un lieu où sont postés des observateurs
militaires de la Minurso, à l’est du mur de défense érigé par l’armée
marocaine. Une première pour un secrétaire général de l’ONU. A cette occasion, Ban Ki-moon a parlé de “référendum sur l’autodétermination” et utilisé le terme “occupé” en parlant de la présence marocaine dans le Sahara.
Les vieilles recettes de la propagande
Le Maroc a réagi en estimant sur un ton véhément que “l’utilisation de ce terme est ‘une insulte envers le peuple marocain’ et ‘une ineptie juridique et une erreur politique grave’”, en précisant qu’“aucune résolution du Conseil de sécurité n’a utilisé une telle terminologie”, relate Tel Quel.
Après avoir exprimé son “indignation” devant “les dérapages verbaux” de Ban Ki-moon, Rabat a appelé les Marocains à une marche le 13 mars pour dénoncer ces propos. “Certes,
la langue de Ban Ki-moon a fourché lors de sa visite dans les camps des
séparatistes. Fallait-il pour autant sortir de derrière les fagots les
vieilles recettes de la propagande pour lui faire comprendre que les
Marocains sont intraitables sur la question ?”demande le site marocain Le Desk, qui critique cette “politique de la table renversée” consistant à“ameuter
des millions de personnes à qui on distribue pain, sardines en boîte,
drapeaux, portraits du roi et effigies défigurées de Ban Ki-moon afin
d’insulter le secrétaire général de l’ONU, qui, jusqu’à preuve du contraire, reste la seule organisation représentative du concert des nations”.
Et d’asséner : “Quand c’est la machine de l’Etat qui orchestre cela, cela s’appelle de la bêtise diplomatique.”
Une démarche que Ban Ki-moon n’a guère appréciée non plus. Le
14 mars, il s’est plaint auprès du ministre marocain des Affaires
étrangères, Salaheddine Mezouar, du “manque de respect” du Maroc envers sa personne et envers les Nations unies et lui a fait part de “sa colère et [de] sa profonde déception”.
C’est Washington qui tire les ficelles
Pourquoi le secrétaire général des Nations unies a-t-il adopté cette position sur le Sahara ? “Les
déclarations de Ban Ki-moon dans les camps de Tindouf et à Alger,
hostiles aux intérêts marocains, indiqueraient une grave divergence de
vues entre le Maroc et les Etats-Unis, soutenus par la Grande-Bretagne,
sur la question du Sahara”,estime Yabiladi. Les deux capitales s’orienteraient vers “une
troisième voie qui serait plus que l’autonomie [proposée par le Maroc],
moins que l’indépendance [revendiquée par les Sahraouis]”. Une
solution qui serait élaborée par l’émissaire onusien Christopher Ross,
en poste depuis 2009, et qui pourrait prendre la forme d’un fédéralisme.
“Seulement, le Maroc refuse de l’accepter.”
Pour Yabiladi, “sur la question du Sahara, c’est Washington qui tire les ficelles” et le rôle des secrétaires généraux de l’ONU“se limite à accompagner la vision des responsables américains”. Ainsi Ban Ki-moon, qui “n’a pas fait montre d’une grande autorité sur la scène internationale”, obéit au tempo politique orchestré par les Etats-Unis. Le site marocain rappelle qu’en 2013 déjà “les
services du chef de la diplomatie américaine John Kerry avaient soumis
au Conseil de sécurité un projet de résolution proposant d’élargir le
mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme au Sahara.
Une manœuvre que le Maroc avait réussi à déjouer.”
Rapprochement Rabat–Moscou
Et pour contrer les idées fédéralistes soutenues par Washington et Londres, Mohammed VI
est allé jusqu’à Moscou chercher l’appui de Vladimir Poutine. Une
visite commencée le 13 mars et qui a donné lieu le 15 mars à une
déclaration commune aux deux dirigeants stipulant : “La Russie et le
Maroc ne soutiennent aucune tentative d’accélérer ou de précipiter la
poursuite du processus politique, ainsi que toute sortie au-delà des
paramètres déjà établis dans les résolutions existantes du Conseil de
sécurité des Nations unies”,relate Le Desk.
Un rapprochement stratégique qui pourrait conduire au gel du dossier
du Sahara. Dans le même temps, les deux pays ont signé plusieurs accords
bilatéraux, notamment au plan des échanges commerciaux pour “favoriser les exportations agricoles marocaines et les importations de céréales russes”.
Dans l’immédiat, les Nations unies auront à remplacer quelque 3 millions
de dollars que le Maroc versait pour assurer le logement et la
nourriture des casques bleus de la Minurso. Sans oublier qu’il faudra
prendre des mesures si le Maroc met à exécution sa volonté de retirer
des contingents marocains engagés dans les opérations de maintien de
la paix.
Solidarité Maroc, Réseau de solidarité avec les peuples du Maroc, du Sahara occidental et d'ailleurs(RSPMSOA) solidmar05[at]gmail.com 17 rue Jean Eymar 05000 Gap France
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