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lundi 14 mars 2016

Plutôt que de pratiquer l'invective et le chantage, la royauté marocaine doit s'engager en urgence dans la négociation avec le Front Polisario

par l' Association des Amis de la RASD , 13/3/2016
Voilà plus de quarante ans que la Cour Internationale de justice (octobre 1975) a dit le droit : « Les éléments et les renseignements portés à sa connaissance n'établissent l'existence d'aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental d'une part, et le Royaume du Maroc d'autre part. La Cour n'a donc pas constaté l'existence de liens juridiques de nature à modifier l'application de la résolution 1514 (XV) de l'Assemblée générale des Nations Unies quant à la décolonisation du Sahara occidental, et en particulier l'application du principe d'autodétermination grâce à l'expression libre et authentique de la volonté des populations du territoire. »
Voilà quarante ans que le Maroc et en particulier ses rois, Hassan II et Mohamed VI, s'entêtent à imposer à la Communauté internationale la « marocanité » de ce territoire.
Voilà quarante ans que les Sahraouis et le Front Polisario tiennent bon, font peu à peu avancer leur droit en articulant dans le temps lutte armée et diplomatie, sans jamais dévier du respect des règles du fonctionnement de la Communauté internationale.Dans les années 70, l'occupation du Sahara et la « marche verte » ont permis à Hassan II de sauver son trône et de gouverner le Maroc d'une main de fer, la disparition forcée étant l'un des moyens utilisés par le pouvoir. Depuis son avènement en 1999, Mohamed VI a repris le dossier, en essayant de trouver des solutions « plus aimables », comme l'autonomie, mais toujours en utilisant l'occupation du Sahara occidental comme garante de l'existence et de la bonne santé de la monarchie.
Mais au lendemain de la visite de Ban Ki-Moon dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, la Communauté internationale n'écoute plus autant le Makhzen : le roi tente pourtant toujours de la convaincre ! C'est l'ONU et son secrétaire général qui sont d'abord visés. Par un écrivain franco-marocain, par exemple, pourtant si apprécié du monde des lettres, Tahar Ben Jelloun. Cet auteur distingué se met au service de son roi sans nuance, allant jusqu'à prétendre que Tindouf abrite un nid terroriste. Par l'eurodéputé socialiste Gilles Pargneaux, également en service commandé, qui ne semble pas connaître la position de son parti favorable à l'autodétermination. Le ministre marocain de la Communication veut également mettre 5000 jeunes internautes au service de la marocanité du Sahara ; une mini « marche verte » virtuelle ! Les peuples du Maghreb ont-ils besoin de tels témoignages d'irresponsabilité ?
Mohamed VI devrait pourtant raisonnablement prendre la mesure de l'impasse dans laquelle se trouve son pays. L'Union africaine milite fermement pour la décolonisation du Sahara occidental avec des États d'importance comme l'Afrique du Sud et le Nigéria. La Cour de justice de l'Union européenne a dénoncé en décembre l'accord commercial UE/Maroc pour les produits agricoles et de la pêche parce qu'il inclut le Sahara occidental ; le Conseil comme la Commission sont tenus de l'accepter. L'ONU, avec le soutien de l'actuel gouvernement américain, résiste aux pressions. Ayant perdu le statut toléré de puissance administrante de facto, le Maroc est clairement désigné désormais comme puissance occupante. Les ambitions affichées de Mohamed VI de développer le Sahara occidental se fracassent dans ce contexte politique devenu incertain. L'intérêt bien compris du Maroc, aujourd'hui, n'est-il pas de venir loyalement négocier avec le Front Polisario et sortir à temps de cette impasse ?
La dernière carte jouée par le Makhzen est bien sûr l'appui de la France, tant à Bruxelles qu'à New York. Mohamed VI s'y est employé récemment en invitant le Président français, entouré de plusieurs personnalités amies, à un déjeuner privé à Paris.
Médiocre manière ou ultime manifestation d'appel au secours ? Notre pays ne peut maintenir sa position traditionnelle de soutien au Makhzen dès que celui-ci l'appelle en renfort. 2016 n'est pas 1976, le Maroc n'a pas besoin du Sahara pour sauver sa royauté, c'est plutôt l'éducation, le développement, la démocratie et le bon voisinage qui peuvent être ses perspectives.
La France ne peut être la dernière à soutenir un pays qui défie l'ONU, et maintenant l'Europe. Et dans un tel contexte, notre pays ne se priverait-il pas de tout rôle dans le processus de règlement que Ban Ki-Moon semble bien décidé à mettre en œuvre avant son départ ?
www.sahara-info.org / www.ecrirepourlesliberer.com

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