21/2/2016
RABAT - Les perspectives de l'économie marocaine pour 2016 tablent sur
"une année agricole perdue, un secteur industriel en mal de
développement, des fermetures d’entreprises en série et des conflits
sociaux en gestation", indique la revue marocaine "TelQuel" dans une
analyse.
"Je lance un message d’alerte. Et j’espère que le gouvernement est conscient de la gravité de la situation actuelle de l’économie marocaine et qu’il n’attend pas mes annonces", a prévenu récemment le Haut-commissaire marocain au plan (HCP), Ahmed Lahlimi, cité par cette revue hebdomadaire.
"Une mauvaise pluviométrie suffirait donc pour que le château de cartes s’écroule? De quoi détromper ceux qui pensaient que lors des dernières années, le Maroc avait mis en place suffisamment de réformes et de plans pour que son modèle de développement n’ait rien à envier aux économies émergentes. Si l’on en croit les économistes et les experts, 2016 serait l’année la plus difficile depuis 1998", avise cette revue.
En raison de la sécheresse, les professionnels marocains de la filière des céréales "envisagent déjà le pire" avec une production céréalière "compromise, annonce Najib Akesbi, économiste et spécialiste des questions agricoles.
Ce qui est d’autant plus grave que la filière céréalière pèse pour 70% dans le secteur agricole, note le même média qui fait aussi part des conséquences sociales, notamment la perte d’emplois dans le secteur: "Si le pays a perdu en 2015 près de 32.000 emplois agricoles alors que la campagne était exceptionnellement bonne, je me demande ce qu’il en sera en 2016", prévient Larbi Jaïdi, économiste et membre du conseil national du parti Union socialiste des forces populaires (USFP).
C'est que le secteur agricole, qui pèse lourd dans l’économie marocaine, n’est pas le seul à tirer la croissance vers le bas: "Le PIB non agricole a connu lui aussi un ralentissement au cours des dernières années. Cela veut dire, concrètement, que les autres secteurs n’ont pas l’élan suffisant pour compenser le repli de la valeur ajoutée agricole quand il y a une baisse de la pluviométrie", estime M. Jaïdi.
"L’industrie est la première à être pointée du doigt", indique cette revue marocaine qui explique que même si les métiers mondiaux (aéronautique, offshoring, automobile..) arrivent tant bien que mal à tirer la valeur ajoutée industrielle vers le haut, "le secteur affiche une véritable crise liée aux activités traditionnelles telles que le textile, l’agroalimentaire, la chimie et la parachimie".
En ce qui concerne le gain d’investissements trop faible, Jean-Pierre Chauffour, économiste principal à la Banque Mondiale, évoque un problème encore plus grave pour l’économie marocaine: "Même si l’investissement augmente d’une année sur l’autre, le gain de productivité ne suit pas, alors que c’est la composante la plus importante. Les économies émergentes, qui sont aujourd’hui en rattrapage économique, font mieux que le Maroc".
==Fermeture d'entreprises et licenciements==
Plus globalement, souligne Tel Quel, l'offre exportatrice du Maroc "n’améliore en rien son positionnement sur l’échiquier industriel mondial. Les ventes de Renault Maroc ou celles de l’OCP (phosphates) ne seraient pas, pour l’instant, en mesure d’améliorer la part du Maroc dans l’économie mondiale, estimée à 0,12% seulement".
L’économie marocaine, poursuit la même source, "dépend trop, depuis quelques années, de la demande intérieure. Une équation peu pertinente vu que le Maroc ambitionne de se placer parmi les économies leaders de la région".
Selon cette revue hebdomadaire, "le climat économique morose au Maroc que le patronat doit affronter au cours de cette année se traduira inéluctablement par une baisse des recrutements. Pire encore, la baisse de l’activité économique attendue en 2016 devrait avoir pour conséquence des licenciements, soit à travers une réduction de la main-d’oeuvre, soit à cause de la fermeture d’un certain nombre d’entreprises".
Le cabinet Euler Hermes Acmar abonde dans ce sens, en prévoyant une augmentation des défaillances d’entreprises de l’ordre de 10% par rapport à 2015.
"On s’attend déjà à une augmentation plus soutenue des arriérés de paiement, qui ont caracolé à plus de 200 milliards de dirhams en 2015 (1 Euro=10,87 DH).
Ce qui aggrave davantage la problématique du financement auprès des banques qui, face à une telle donne, ferment les robinet", prévoit-elle.
"Quand l’économie ne va pas, le social s’en ressent forcément. Il faut s’attendre à une recrudescence des conflits sociaux dans le monde du travail", alerte M. Jaïdi.
Pour le HCP, "si 2016 s’annonce mauvaise, 2017 risque d’être pire".
"Je lance un message d’alerte. Et j’espère que le gouvernement est conscient de la gravité de la situation actuelle de l’économie marocaine et qu’il n’attend pas mes annonces", a prévenu récemment le Haut-commissaire marocain au plan (HCP), Ahmed Lahlimi, cité par cette revue hebdomadaire.
"Une mauvaise pluviométrie suffirait donc pour que le château de cartes s’écroule? De quoi détromper ceux qui pensaient que lors des dernières années, le Maroc avait mis en place suffisamment de réformes et de plans pour que son modèle de développement n’ait rien à envier aux économies émergentes. Si l’on en croit les économistes et les experts, 2016 serait l’année la plus difficile depuis 1998", avise cette revue.
En raison de la sécheresse, les professionnels marocains de la filière des céréales "envisagent déjà le pire" avec une production céréalière "compromise, annonce Najib Akesbi, économiste et spécialiste des questions agricoles.
Ce qui est d’autant plus grave que la filière céréalière pèse pour 70% dans le secteur agricole, note le même média qui fait aussi part des conséquences sociales, notamment la perte d’emplois dans le secteur: "Si le pays a perdu en 2015 près de 32.000 emplois agricoles alors que la campagne était exceptionnellement bonne, je me demande ce qu’il en sera en 2016", prévient Larbi Jaïdi, économiste et membre du conseil national du parti Union socialiste des forces populaires (USFP).
C'est que le secteur agricole, qui pèse lourd dans l’économie marocaine, n’est pas le seul à tirer la croissance vers le bas: "Le PIB non agricole a connu lui aussi un ralentissement au cours des dernières années. Cela veut dire, concrètement, que les autres secteurs n’ont pas l’élan suffisant pour compenser le repli de la valeur ajoutée agricole quand il y a une baisse de la pluviométrie", estime M. Jaïdi.
"L’industrie est la première à être pointée du doigt", indique cette revue marocaine qui explique que même si les métiers mondiaux (aéronautique, offshoring, automobile..) arrivent tant bien que mal à tirer la valeur ajoutée industrielle vers le haut, "le secteur affiche une véritable crise liée aux activités traditionnelles telles que le textile, l’agroalimentaire, la chimie et la parachimie".
En ce qui concerne le gain d’investissements trop faible, Jean-Pierre Chauffour, économiste principal à la Banque Mondiale, évoque un problème encore plus grave pour l’économie marocaine: "Même si l’investissement augmente d’une année sur l’autre, le gain de productivité ne suit pas, alors que c’est la composante la plus importante. Les économies émergentes, qui sont aujourd’hui en rattrapage économique, font mieux que le Maroc".
==Fermeture d'entreprises et licenciements==
Plus globalement, souligne Tel Quel, l'offre exportatrice du Maroc "n’améliore en rien son positionnement sur l’échiquier industriel mondial. Les ventes de Renault Maroc ou celles de l’OCP (phosphates) ne seraient pas, pour l’instant, en mesure d’améliorer la part du Maroc dans l’économie mondiale, estimée à 0,12% seulement".
L’économie marocaine, poursuit la même source, "dépend trop, depuis quelques années, de la demande intérieure. Une équation peu pertinente vu que le Maroc ambitionne de se placer parmi les économies leaders de la région".
Selon cette revue hebdomadaire, "le climat économique morose au Maroc que le patronat doit affronter au cours de cette année se traduira inéluctablement par une baisse des recrutements. Pire encore, la baisse de l’activité économique attendue en 2016 devrait avoir pour conséquence des licenciements, soit à travers une réduction de la main-d’oeuvre, soit à cause de la fermeture d’un certain nombre d’entreprises".
Le cabinet Euler Hermes Acmar abonde dans ce sens, en prévoyant une augmentation des défaillances d’entreprises de l’ordre de 10% par rapport à 2015.
"On s’attend déjà à une augmentation plus soutenue des arriérés de paiement, qui ont caracolé à plus de 200 milliards de dirhams en 2015 (1 Euro=10,87 DH).
Ce qui aggrave davantage la problématique du financement auprès des banques qui, face à une telle donne, ferment les robinet", prévoit-elle.
"Quand l’économie ne va pas, le social s’en ressent forcément. Il faut s’attendre à une recrudescence des conflits sociaux dans le monde du travail", alerte M. Jaïdi.
Pour le HCP, "si 2016 s’annonce mauvaise, 2017 risque d’être pire".
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