17/1/2016
par Luk Vervaet
L’utilisation d’informateurs et d’indicateurs par la police
et les services de renseignements est une pratique courante aussi bien en
Belgique qu’au Maroc. Aussi et surtout dans les prisons. En échange d'une
rémunération, d'un assouplissement du régime carcéral ou d’une diminution de
peine, des détenus sont recrutés pour procurer des informations sur leurs
codétenus à la police et à la direction pénitentiaire. Au Maroc, ce genre de
pratiques dépasse tous les limites.
Récemment un énième scandale a éclaté à la prison de Salé II.
Depuis un an, la DGAPR du Maroc (la Délégation générale à
l’administration pénitentiaire et à la réinsertion) est en train d’établir un
rapport sur chaque détenu qui se trouve dans les prisons marocaines.
Des
détenus à Salé II ont découvert récemment que deux membres du personnel
pénitentiaire, monsieur Moulat Driss et monsieur Mohamed El Baqali, engagés
pour faire ce travail pour la DGAPR, recrutaient systématiquement des détenus
en détention préventive, non-condamnés, pour faire ce sale boulot.
En échange
de promesses d’un bon rapport sur leur comportement en prison, d’une diminution
de leur peine éventuelle ou même d’un blanchissement lors du procès à venir, Driss
et El Baqali offraient à ces détenus des GSM Galaxy pour espionner, filmer et
enregistrer d’autres détenus. Les détenus indics en question avaient reçu comme
ordre de bien cacher leurs GSM lors des fouilles des cellules ou même les jeter
par la fenêtre si nécessaire.
S’il faut une illustration supplémentaire de l’état de
non-droit au sein des prisons marocaines, de la corruption, des méthodes
illégales et de la manipulation des détenus les plus faibles qui y règnent, en
voilà une.
La DGAPR est-elle au courant des pratiques illégales de
Driss et El Baqali ?
Et les couvrira-t-elle ?
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