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samedi 23 janvier 2016

SCANDALEUX ! Situation inhumaine et sans précédent de migrants, dont un nourrisson et des enfants en bas âge à Nador


   
Khadija Ainani
22 janvier, 22:30
Association Marocaine des Droits Humains
Section de Nador

Communiqué


Dans une situation grave et sans précédent, les forces auxiliaires, en grand nombre et sous la supervision directe du chef du district de Kalia à Nador ont attaqué, le 11 janvier 2016 à six heures du matin les camps de migrants subsahariens situés dans les forêts de Salouane et Khmiss Aqdim et ont arrêté un grand nombre de migrants parmi eux un nourrisson et deux enfants dont l’âge ne dépasse pas les cinq ans qui ont été séparés de leurs mères et transférés au siège du district de Kalia et la place limitrophe. Ces deux lieux se sont transformés en un endroit pour parquer tous les migrants arrêtés sous la supervision de l’autorité locale, la gendarmerie royale et les forces auxiliaires. 

Après s’être déplacé sur place, les membres de la section de l’association ont constaté l’arrestation d’enfants en bas âge séparés de leurs mères et ont protesté contre cette violation.

Après avoir demandé aux autorités supervisant cette arrestation de libérer les migrants et la restitution des enfants à leurs mères, les responsables ont refusé et ont persisté à maintenir l’arrestation en dehors de tout contrôle judiciaire, en ce sens que tout les migrants ont été transféré au siège régional de la gendarmerie royale vers dix heures du matin au bord d’un bus privé.
Au siège du commandement régional de la gendarmerie royale, environ 40 migrants ont été réunis, parmi eux des migrants disposant de cartes de résidence régulières ainsi que les deux enfants et le nourrisson.
Les responsables de la gendarmerie ont refusé de donner suite aux revendications des membres de l’association se résumant à la remise des enfants à leurs mères, le transport des blessés à l’hôpital pour bénéficier des soins nécessaires et la libération des migrants notamment ceux disposant de cartes de résidence au Maroc, en auditionnant les personnes ayant déclaré avoir perdu leurs biens, leur argent et leur smartphones au cours de cette intervention, tout en consignant leurs déclarations dans des procès verbaux.
L’ensemble des migrants sont restés en état d’arrestation en dehors de tout contrôle judiciaire jusqu’à cinq heures et demi de l’après midi avant d’être transporté au bord de deux bus se trouvant dans un état délabré et dans des conditions difficiles jusqu’à la ville de Taroudant, à l’exception du nourrisson dont l’âge avoisine les trois mois et dont la mère Madame « Olive Batoum » était présente au commandement de la gendarmerie royale. Après que la mère ait réussi à récupérer son bébé, tandis que les éléments de la gendarmerie tentaient de l’en empêcher, le nourrisson est tombé par terre, ce qui exposa sa vie à un réel danger.
A cet instant, et au lieu d’appeler une ambulance pour transporter le nourrisson à l’hôpital, les hommes de la gendarmerie ont continué leurs violations puisque l’un d’entre eux a récupéré le bébé par terre et l’a remis de manière inhumaine à l’un de ses collègues à l’intérieur du bus, sauf que le père a pu rendre le bébé à sa mère.
La situation s’est déroulée dans un contexte de protestation de la part de la mère et des membres de l’association qui se sont chargés, en compagnie du représentant de la Délégation de l’immigration de transporter le bébé aux urgences de l’hôpital El Hassani.
La section de l’AMDH-Nador, tout en enregistrant la gravité des violations commises contre les migrants en situation irrégulière, au service de politiques européennes inhumaines ayant délégué au Maroc la répression et l’expulsion des migrants et des réfugiés, des violations qui sont arrivés au point de séparer un nourrisson et deux enfants de leurs mères et leur expulsion loin d’elles ; tient les autorités provinciales (chef du district de Kalia et le gouverneur de Nador) et les deux commandements de la gendarmerie royale et des forces auxiliaires pour entièrement responsables.
 Ces autorités, qui, au lieu de prendre en compte les plaintes des migrants s’agissant de la perte de leurs biens et considérer la légalité des cartes de résidence qui accordent à leurs titulaires le droit de circuler en toute liberté au sein du territoire marocain, ont décidé de retirer des enfants à leurs mères et les expulser dans des conditions inhumaines vers des régions lointaines à des centaines de kilomètres.

Le bureau le 14 janvier 2016

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