Dans une situation grave et sans précédent, les forces auxiliaires,
en grand nombre et sous la supervision directe du chef du district de Kalia à
Nador ont attaqué, le 11 janvier 2016 à six heures du matin les camps de
migrants subsahariens situés dans les forêts de Salouane et Khmiss Aqdim et ont
arrêté un grand nombre de migrants parmi eux un nourrisson et deux enfants dont
l’âge ne dépasse pas les cinq ans qui ont été séparés de leurs mères et
transférés au siège du district de Kalia et la place limitrophe. Ces deux lieux
se sont transformés en un endroit pour parquer tous les migrants arrêtés sous la
supervision de l’autorité locale, la gendarmerie royale et les forces
auxiliaires.
Après s’être déplacé sur place, les membres de la section de
l’association ont constaté l’arrestation d’enfants en bas âge séparés de leurs
mères et ont protesté contre cette violation.
Après avoir demandé aux
autorités supervisant cette arrestation de libérer les migrants et la
restitution des enfants à leurs mères, les responsables ont refusé et ont
persisté à maintenir l’arrestation en dehors de tout contrôle judiciaire, en ce
sens que tout les migrants ont été transféré au siège régional de la gendarmerie
royale vers dix heures du matin au bord d’un bus privé.
Au siège du
commandement régional de la gendarmerie royale, environ 40 migrants ont été
réunis, parmi eux des migrants disposant de cartes de résidence régulières ainsi
que les deux enfants et le nourrisson.
Les responsables de la gendarmerie
ont refusé de donner suite aux revendications des membres de l’association se
résumant à la remise des enfants à leurs mères, le transport des blessés à
l’hôpital pour bénéficier des soins nécessaires et la libération des migrants
notamment ceux disposant de cartes de résidence au Maroc, en auditionnant les
personnes ayant déclaré avoir perdu leurs biens, leur argent et leur smartphones
au cours de cette intervention, tout en consignant leurs déclarations dans des
procès verbaux.
L’ensemble des migrants sont restés en état d’arrestation en
dehors de tout contrôle judiciaire jusqu’à cinq heures et demi de l’après midi
avant d’être transporté au bord de deux bus se trouvant dans un état délabré et
dans des conditions difficiles jusqu’à la ville de Taroudant, à l’exception du
nourrisson dont l’âge avoisine les trois mois et dont la mère Madame « Olive
Batoum » était présente au commandement de la gendarmerie royale. Après que la
mère ait réussi à récupérer son bébé, tandis que les éléments de la gendarmerie
tentaient de l’en empêcher, le nourrisson est tombé par terre, ce qui exposa sa
vie à un réel danger.
A cet instant, et au lieu d’appeler une ambulance pour
transporter le nourrisson à l’hôpital, les hommes de la gendarmerie ont continué
leurs violations puisque l’un d’entre eux a récupéré le bébé par terre et l’a
remis de manière inhumaine à l’un de ses collègues à l’intérieur du bus, sauf
que le père a pu rendre le bébé à sa mère.
La situation s’est déroulée dans
un contexte de protestation de la part de la mère et des membres de
l’association qui se sont chargés, en compagnie du représentant de la Délégation
de l’immigration de transporter le bébé aux urgences de l’hôpital El Hassani.
La section de l’AMDH-Nador, tout en enregistrant la gravité des violations
commises contre les migrants en situation irrégulière, au service de politiques
européennes inhumaines ayant délégué au Maroc la répression et l’expulsion des
migrants et des réfugiés, des violations qui sont arrivés au point de séparer un
nourrisson et deux enfants de leurs mères et leur expulsion loin d’elles ; tient
les autorités provinciales (chef du district de Kalia et le gouverneur de Nador)
et les deux commandements de la gendarmerie royale et des forces auxiliaires
pour entièrement responsables.
Ces autorités, qui, au lieu de prendre en compte
les plaintes des migrants s’agissant de la perte de leurs biens et considérer la
légalité des cartes de résidence qui accordent à leurs titulaires le droit de
circuler en toute liberté au sein du territoire marocain, ont décidé de retirer
des enfants à leurs mères et les expulser dans des conditions inhumaines vers
des régions lointaines à des centaines de kilomètres.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire