C’est
le dessin qui ne passe vraiment pas... Dans le flot de contestations,
critiques ou dénonciations du dessin de Riss dans Charlie Hebdo sur
Aylan, l’enfant réfugié syrien retrouvé mort sur une plage de Turquie,
une réponse sort du lot et fait vraiment mal : c’est celle du
dessinateur palestinien de Syrie, Hani Abbas, qu’il a publiée sur sa page Facebook.
On y voit le cadavre du petit Aylan sur la plage,
poignardé dans le dos par un stylo à plume sur lequel est écrit
« Charlie Hebdo ».
Hani Abbas à Charlie Hebdo sur sa page Facebook - Via Facebook
Dans Charlie, Riss avait imagine que si Aylan avait
survécu et grandi, il aurait pu devenir à son tour un harceleur sexuel
comme ceux de la gare de Cologne le soir du 31 décembre... Dans sa
chronique de jeudi, Daniel Schneiderman avait bien décrit le malaise provoqué par la caricature de Charlie.
La réponse assassine à ce dessin douteux fait
d’autant plus mal qu’il provient d’un dessinateur membre du groupe
« Cartooning for peace » qui s’était solidarisé avec Charlie Hebdo après
l’attaque du 7 janvier 2015, et qui milite pour un monde sans
frontières entre dessinateurs de pays parfois ennemis.
Hani Abbas a, de surcroit, une légitimité personnelle forte, ayant dû, selon le site de Cartooning for peace, fuir la Syrie pour un dessin :
« En postant un dessin sur Facebook en 2012, immortalisant la fleur symbole de la révolte syrienne, ce jeune professeur a été menacé par les services secrets syriens. Hani Abbas est alors contraint de se réfugier en Suisse où il continue de dénoncer les horreurs de la guerre avec un talent et un sens de l’humour décapant. »
En mai 2014, il a reçu le Prix international du dessin de presse des mains de Kofi Annan à Genève.
La reine Rania de Jordanie – qui avait participé à
la marche de Paris le 11 janvier 2015, après l’attaque de Charlie Hebdo –
entre à son tour dans le débat, en postant sur son compte Twitter la
caricature d’un dessinateur jordanien, Ossama Hajjaj, dont elle dit qu’il « résume sa pensée ».
Il prend le contrepied de Riss en montrant ce
qu’Aylan aurait pu devenir : un médecin, un enseignant, un bon père de
famille... Un dessin produit en trois langues (arabe, français et
anglais) pour être bien sûr que le message passe.
Merci à Driss Jaydane de se mouiller. On attend cela de nombre de démocrates qui se sont totalement fourvoyés dans l'affaire Charlie, à trop vouloir défendre l'indéfendable sous prétexte de liberté d'expression. La dernière caricature de Riss, sur le petit Aylan en dit long sur l'état de pensée odieux de Charlie depuis l'arrivée de l'extrémiste Philippe Val.
Merci à Driss Jaydane de se mouiller. On attend cela de nombre de démocrates qui se sont totalement fourvoyés dans l'affaire Charlie, à trop vouloir défendre l'indéfendable sous prétexte de liberté d'expression. La dernière caricature de Riss, sur le petit Aylan en dit long sur l'état de pensée odieux de Charlie depuis l'arrivée de l'extrémiste Philippe Val.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire