Ahmed Chahid, prisonnier politique pendant 25 ans : je demande la libération d'Ali Aarrass et de tous les prisonniers politiques
Intervention
d'Ahmed Chahid lors de la rencontre/débat à Rabat le 8 octobre, autour
du livre "Marraine des deux plus anciens prisonniers politiques
marocains" de Marie-Jo Fressard
Mesdames, Messieurs,
Mesdames, Messieurs,
Au début je
remercie infiniment Madame Marie-Jo qui a fait de grands efforts
pour écrire ce livre qui résume les histoires et les événements des
dernières années de ma détention qui a duré 25 ans. Je remercie aussi Monsieur
Luk et son groupe qui a travaillé en bénévoles pour éditer ce livre. Je remercie
aussi nos amies et amis membres de l’association marocaine des droits de
l’homme, qui ont organisé ce débat à leur siège. Je remercie toutes les
sœurs et tous les frères qui sont venus participer à cette fête, à cette
joie, à cette célébration.
Ce livre que
nous célébrons ce jour parle d’une partie des souffrances, des
combats, des conflits que peut subir n’importe quel détenu politique et sa
famille et tous les gens et les associations des droits de l’homme
et de droits humanitaires, qui viennent le soutenir et ont été à côté de
lui.
Mon histoire
de détention a commencé en 1983 après mon arrestation avec le groupe des
71, lorsque nous avons distribué des papiers et écrit sur les
murs des phrases contre le régime et des phrases pour la
célébration de l’anniversaire des événements du 20 juin 1981
où plusieurs citoyens ont été tués et d’autres ont été emprisonnés.
Notre
détention en garde à vue a eu lieu au centre clandestin Derb Moulay Cherif où
j’ai passé 6 mois les mains menottées et une bande sur les
yeux. J’ai subi des tortures psychiques et des tortures dans mon
corps.
Le 31
juillet 1984 j’ai été condamné à mort avec 5 personnes. Les autres à
perpétuité, et à 20, 10 et 5 ans.
Après le
jugement un transfert a eu lieu dans la prison civile de
Casablanca appelée gbylla ( cimetière) où nous
avons passé des séjours très misérables, à la prison centrale de
Kenitra où nous avons séjourné au quartier B, couloir de la
mort et au quartier D
réservé à l’isolement, et à
l’infirmerie pour des soins. Nous avons subi plusieurs manières de
tortures : famine, manque de bains et de soins médicaux,
mauvaise nourriture, visites des famille derrière 2 barrières
de fer… Nous avons fait plusieurs grèves de la faim et des sit in. Après,
notre situation s’est améliorée peu à peu.
J’ai
été aussi à la prison civile de Rabat Laalou et à la prison
civile de Salé : même mauvaise situation. Pour mes derniers jours de
détention j’
ai été à la prison civile
de Casablanca Ait Sebaa dit Oukacha.
Je
remercie tous les gens, les membres de ma
famille, mes
amis, les associations nationales et étrangères des droits de
l’homme, les journaux qui ont été à côté de moi durant ma
détention.
Je
rejoins le groupe de soutien d’Ali Aarrass pour demander sa libération. Je
demande la libération de tous les détenus
politiques.
Traduit de l'arabe par Abderrahman Naïm
http://prisonnierseuropeensaumaroc.blogspot.be/2015/10/ahmid-chahid-prisonnier-politique.html
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