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samedi 17 octobre 2015

Belle intervention d'Ahmed Chahid lors de la conférence-débat à l'AMDH à Rabat autour du livre Marraine des deux plus anciens prisonniers politiques marocains, et de l'affaire Ali Aarrass.








Intervention d'Ahmed Chahid lors de la rencontre/débat à Rabat le 8 octobre, autour du livre "Marraine des deux plus anciens prisonniers politiques marocains" de Marie-Jo Fressard
Mesdames, Messieurs,
Au début je remercie infiniment  Madame Marie-Jo  qui a fait de grands efforts pour écrire ce livre qui résume les histoires et les événements  des dernières années de ma détention qui a duré 25 ans. Je remercie aussi Monsieur Luk et son groupe qui a travaillé en bénévoles pour éditer ce livre. Je remercie aussi nos amies et amis membres de l’association marocaine des droits de l’homme,  qui ont organisé ce débat à leur siège. Je remercie toutes les sœurs et tous les frères qui sont venus participer à cette fête, à cette joie,  à cette célébration.
Ce livre que nous célébrons ce jour parle  d’une partie  des souffrances, des combats, des conflits  que peut subir n’importe quel détenu politique et sa famille  et tous les gens et les associations  des droits de l’homme et de droits humanitaires, qui  viennent le soutenir et ont été à côté de lui.
Mon histoire de détention a commencé en 1983 après mon arrestation  avec le groupe des 71, lorsque nous avons  distribué des papiers  et écrit sur les murs  des phrases  contre le régime  et des phrases pour la célébration de l’anniversaire  des événements  du 20 juin 1981  où plusieurs citoyens ont été tués  et d’autres ont été  emprisonnés.
Notre détention en garde à vue a eu lieu au centre clandestin Derb Moulay Cherif où j’ai passé 6 mois  les  mains menottées  et une bande sur les yeux. J’ai  subi des tortures psychiques  et des tortures dans mon corps.
Le 31 juillet 1984 j’ai été condamné à mort  avec 5 personnes. Les autres à perpétuité, et à 20, 10  et 5 ans.
Après le jugement  un transfert  a eu  lieu  dans la prison civile de Casablanca  appelée   gbylla  ( cimetière) où  nous avons passé des séjours très misérables, à la  prison centrale de Kenitra où nous avons séjourné au  quartier B, couloir de la mort   et au  quartier D  réservé  à  l’isolement, et à l’infirmerie pour des soins.  Nous avons  subi plusieurs manières de tortures : famine,  manque de bains et de  soins médicaux, mauvaise nourriture,   visites des famille derrière  2 barrières de fer… Nous avons  fait plusieurs grèves de la faim  et  des sit in. Après, notre situation s’est améliorée peu à peu.
J’ai été  aussi à la prison civile de Rabat  Laalou et à la prison civile  de Salé : même  mauvaise situation. Pour mes derniers jours de détention  j’ ai été à la  prison civile  de Casablanca  Ait Sebaa dit  Oukacha.
Je remercie  tous les gens, les  membres de ma famille,  mes amis,   les associations nationales  et étrangères des droits de l’homme, les journaux  qui ont été à côté de moi durant ma détention.
Je  rejoins le groupe de soutien d’Ali Aarrass pour demander sa libération. Je demande  la libération de tous les détenus politiques.

Traduit de l'arabe par Abderrahman Naïm

http://prisonnierseuropeensaumaroc.blogspot.be/2015/10/ahmid-chahid-prisonnier-politique.html


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