L’information est tombée comme un coup de massue, c’est la plus inattendue des résultats du dernier recensement général de la population annoncés hier avec une année de retard : il existe encore au Maroc près de 8,5 millions d’analphabètes au Maroc, soit 30% de la population globale, un chiffre énorme et un vrai drame pour l’image d’un pays qui se veut émergent et qui ambitionne un rôle de leader en Afrique. Un tel retard ne peut trouver aucun justificatif et la responsabilité de l’état est totale dans un tel déficit qui enfonce le royaume dans dans son statut de pays à deux vitesses avec un gap colossal entre un milieu urbain avancé et un monde rural marginalisé, défavorisé, plongé à la lisière du développement et des progrès réalisés.

Le sombre tableau esquissé par ces résultats du recensement mettent à mal les politiques gouvernementales en matière de lutte contre l’analphabétisme et la déperdition scolaire qui ont été menées jusqu’à présent sans résultats tangibles. Cette question doit redevenir une priorité au quotidien pour renverser la tendance et s’aligner sur les minimums requis dans les standards internationaux pour s’éloigner de la queue du peloton des pays les plus mal notés de la planète en matière d’éducation des citoyens. Les discours trompeurs sur les progrès réalisés dans ce domaine depuis l’indépendance du pays ne sont que des écrans de fumée auxquels ne croient que ceux qui les tiennent.