Selon la même source, des agents de la police ont conduit la membre de l’Association Sahraouie des Victimes des violations graves des Droits de l’Homme commises par l’État du Maroc (ASVDH), Leila Leili vers une chambre à l’aéroport et l’ont torturé et maltraité après l’avoir déshabillée de tous ses vêtements.
Après sa protestation à haute voix qui a attiré l’attention de la foule, elle a été conduite vers la clinique de l’aéroport pour être torturé une autre fois en présence des médecins et des infirmières, a-t- elle poursuivi.
Leila se trouve depuis hier matin dans le commissariat de l’aéroport de Casablanca pour déposer une plainte mais le commissaire responsable refuse de prendre sa plainte, a ajouté la même source. (SPS)
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Acat France
Laila Leili, militante sahraouie, victime de mauvais traitements à l’aéroport de Casablanca
ACAT France, Le 25 / 8 / 2015
Leila Leili, membre de l’Association sahraouie des victimes
des violations graves des droits de l’homme (ASVDH), est arrivée vers
17h50 le mardi 18 août à l’aéroport de Casablanca. Elle faisait partie
d’une délégation sahraouie qui revenait des camps de réfugiés sahraouis à
Tindouf, en Algérie. Lorsque les membres de la délégation sont arrivés
au poste de contrôle de la police, ils ont été soumis à une fouille.
Est alors arrivé le tour de Laila Leili. Les policières lui ont
ordonné d’enlever son pantalon et son slip. Elle a refusé en répondant
qu’elle n’avait pas besoin d’être déshabillée complètement pour être
fouillée. Les policières l’ont alors tirée de force vers une infirmerie
en la giflant et l’insultant de « sale traître ». Elles l’ont
tiré par les cheveux et l’ont fait entrer dans une petite pièce avec un
lit. Les deux policières l’ont obligé à s’allonger par terre de force,
sous les gifles et les coups de poing sur le dos. L’une des policières a
posé ses pieds sur les mains de Laila et l’autre a posé son pied sur sa
poitrine. Deux femmes de ménage, appelées par les policières, ont
enlevé son pantalon et son slip. L’une d’elles a mis des gants et a
introduit ses doigts dans le vagin de la militante sahraouie. Le même
jour, Laila Leili s’est présentée au poste de police pour dénoncer ces
mauvais traitements, mais s’est vu opposer un refus d’enregistrer sa
plainte.
Le
mercredi avant de reprendre le vol pour Laâyoune, Laila Leili s’est de
nouveau présentée au poste de police de l’aéroport pour tenter de
déposer sa plainte. Les policiers de l’aéroport ont refusé de
l’enregistrer, en lui disant qu’elle devrait se rendre chez le
Procureur du Roi à Laâyoune ou à Casablanca.
Le
Sahara occidental fait l’objet d’un différend territorial entre le
Maroc, qui a annexé le territoire en 1975 et y a proclamé sa
souveraineté et le Front Polisario, qui appelle à la constitution d’un
État indépendant sur ce territoire et a proclamé en 1976 la création de
la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Un plan de résolution du conflit préparé par les Nations unies et
accepté en 1988 par les autorités marocaines et par le Front Polisario a
été approuvé en 1991 par le Conseil de Sécurité. Une Mission des
Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental
(MINURSO) a été déployée en septembre 1991 afin de surveiller le
cessez-le-feu et d’organiser un référendum qui permettrait aux habitants
du Sahara occidental, habilités à voter, de décider du futur statut du
territoire. Néanmoins, cette mission ne dispose toujours pas d’un mandat en matière de suivi de la situation des droits de l’homme.
Les autorités marocaines se sont engagées à améliorer les conditions
de vie des Sahraouis et à dialoguer avec le mouvement politique
indépendantiste Front Polisario, mais en parallèle, les forces de
l’ordre recourent systématiquement à la violence face aux manifestations
dans la région. Les défenseurs des droits de l’homme et des droits des
Sahraouis sont régulièrement arrêtés, harcelés, torturés. Certains ont été condamnés à de lourdes peines de prison.
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