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lundi 1 juin 2015

AMDH- Interdiction illégale du film de Nabil Ayouch

COMMUNIQUE
  1. L’ASSOCIATION MAROCAINE DES DROITS HUMAINS (AMDH) ESTIME QUE L’INTERDICTION DU FILM « MUCH LOVED :EZZINE LI FIK » EST ILLEGALE ET CONSTITUE UNE ENTRAVE A LA LIBERTE D’OPINION ET D’EXPRESSION ET EXPRIME SA SOLIDARITE AVEC LES ARTISTES QUI FONT L’OBJET DE MENACE ET DE DIFFAMATION 
  2.  
  3. L’ASSOCIATION MAROCAINE DES DROITS HUMAINS suit, avec une grande inquiétude, le tumulte créé autour du film «MUCH LOVED : EZZINE LI FIK » du réalisateur NABIL AYOUCH qui a fait l’objet d’une campagne agressive réclamant son jugement ainsi que celui des acteurs et des actrices et allant jusqu’à demander leur destitution de leur nationalité et même jusqu’à demander leur condamnation à mort. Le film a également fait l’objet d’interdiction selon le communiqué du ministère de la communication ; ce dernier a annoncé l’interdiction du film sous prétexte « qu’il porte atteinte aux valeurs et à la femme marocaine, et à l’image du MAROC » 
  4.  
  5. En ce sens l’ASSOCIATION MAROCAINE DES DROITS HUMAINS (AMDH) estime que :
  6. · L’interdiction est une violation des lois qui organisent le CENTRE CINEMATOGRAPHIQUE MAROCAIN et le secteur cinématographique de manière générale car la prise d’une telle décision relève de la compétence d’une commission spéciale, indépendante, constituée de représentants du CENTRE CINEMATOGRAPHIQUE MAROCAIN et d’un ensemble d’administrations publiques et d’associations professionnelles suite à la demande du réalisateur.
  7. · La décision d’interdiction est une répression et une entrave à la liberté d’opinion, d’expression et de création ; libertés garanties par l’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme, et l’article 19 du pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) qui souligne «Toute personne a droit à la liberté d'expression; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix ». Enfin l’interdiction est en contradiction avec le contenu de la constitution qui garantit la liberté d’opinion, d’expression et de création.
  8. · Nous refusons la campagne suscitée autour du film cinématographique et notamment les discours qui incitent à la violence et à la haine ; nous considérons que l’œuvre artistique créatrice est le fruit de l’imagination même si elle décrit la réalité ; en ce sens elle doit être critiquée au moyen d’outils artistiques et non idéologiques ayant pour soubassements une pensée conservatrice qui recourt à l’interdiction et aux entraves.
  9. · Protéger la dignité de la femme et sauvegarder l’image du MAROC ne se réaliseront pas par l’interdiction des œuvres artistiques ou par la poursuite des créateurs ou leur jugement ou par l’approche moralisante mais par une politique publique basée sur la démocratie, l’égalité, la justice, la liberté ; politique qui garantit la dignité et les droits humains pour tous les citoyens et citoyennes et, à leur tête la garantie de l’éducation, du travail, du logement, de la santé…
  10. · Nous exprimons notre solidarité avec tous les artistes
  11.  qui font l’objet de campagnes de diffamation, d’entraves et d’interdictions et réclamons que l’ETAT les protège des incitations, menaces qui les concernent comme nous demandons l’ouverture d’une enquête judiciaire sur ces campagnes.
  12. Le bureau central
  13. RABAT LE 30 MAI 2015

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