Par Mohammed Jaabouk 23/4/2015
Polisario joue sa dernière carte. Elle tente par tous les moyens
d’exhumer le projet du referendum au Sahara occidental. Une option qui
ne semble plus à l’ordre du jour pour les Nations Unies.
En vue de forcer la main des Quinze à se plier à ses exigences, le
Front brandit la menace de rompre sa coopération avec les casques bleus.
Une position exprimée, hier à New York par M’Hamed Khadad et ce
quelques heures avant que l’envoyé personnel du secrétaire général ne
présente, à huis clos, une déclaration devant les membres du Conseil de
sécurité sur le processus de négociations.
« L’ONU a cédé aux pressions du Maroc »
« Abandonner cet objectif (ndlr : le referendum), va imposer au Front
Polisario de revoir sa coopération avec la MINURSO », a-t-il indiqué à
l’agence Reuters. Et d’ajouter que son mouvement « ne peut pas accepter
que cette Mission se déplace dans les territoires sahraouis comme s’il
s’agissait de territoire marocain ».
Khadad constate que les pressions du royaume empêchent les Nations
Unies de remplir leurs engagements dans l’organisation d’une
consultation populaire pour déterminer l’avenir de la province. Le
responsable a réitéré les appels de son mouvement à élargir le mandat de
la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme dans la partie
contrôlée par le Maroc. Une recommandation qui ne figure pas dans le
dernier rapport de Ban Ki-moon, comme ce fut le cas en 2013 et 2014.
Les déclarations de M'Hamed Khadad traduisent un profond malaise chez
la direction du Polisario, et la teneur du document du secrétaire
général de l’ONU, publié le 10 avril, n’a fait que l'amplifier. Les
divergences entre les deux parties datent en effet de la conversation
téléphonique entre Ban et le roi Mohammed VI. Depuis, elles n’ont cessé
de s’aggraver, d’autant que le Front s’est montré hostile à tout
changement de l’approche des Nations Unies vis-à-vis du conflit vieux de
quarante ans.
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