Par Moha Oukziz, France, le 6 /4/ 2014.
Le mois de mars 2014 s’est
achevé par les élections municipales qui ont provoqué un séisme politique sans
précédent dans le pays. Fort rejet populaire des politiques poursuivies par les
gouvernements en place depuis trop longtemps (abstention avoisinant 40 % des
inscrits, du jamais vu). Les pouvoirs centraux de l’Etat- l’Exécutif en la
personne du Président de la République,
ont été contraints de répondre et de maitriser les issues. L’événement
continue de faire la Une des presses écrites et audiovisuelles.
Faudrait –il noter les
réactions des hautes sphères et centres
économiques et financiers suite à la désignation de monsieur Manuel Valls
en tant que Premier ministre par le Président de la République monsieur François
Hollande ? Ces milieux se félicitent du choix du Président de la République,
c’est le cas du FMI, BCE, MEDEF, les agences de notation etc.
Les élections municipales ont
été l’occasion de manifester, pour les uns leur colère et pour les autres leur
satisfaction de la vie sociale, économique et politique du pays. Occasion de
renouveler et compter leurs forces pour gérer les affaires du peuple de France.
Ce peuple est écœuré des partis politiques et syndicats qui font le jeu de
l’ordre établi. Ce même peuple, face aux trahisons répétitives, s’est renfermé sur lui-même et
pour le reste, il a voté étrangement.
Depuis trop longtemps, les
partis de gauche comme de droite ont maintenu l’ordre du capitalisme même au
niveau de la gestion locale des structures des collectivités locales, ces
dernières sont prises entre le marteau et l’enclume des offensives du grand
capital et le désengagement de l’Etat régalien. Les gestionnaires des affaires
locales se sont usés dans des perspectives dépendantes de plus en plus des
opinions et perspectives dominantes. Comme toute règle, il y a exception,
quelques bastions ont résisté au rouleau compresseur, mais ce n’est
qu’exception. La frange minoritaire du
peuple français qui a voté, est trop minoritaire ; une première dans l’histoire du pays à savoir
l’attachement des français à leurs communes, structure autonome encrée dans
l’histoire de la gaule depuis l’ère des romains. Une manière drôle du monde
salarié, pour exprimer leurs
rejet et désarrois face aux politiques engagées…
Majoritairement, la droite et sa composante fasciste, a
conquis la majorité des communes suites aux élections du mois de mars
dernier après ses deux tours. La dite
gauche se retrouve minoritaire…Politiquement, chacun tente d’expliquer et
analyser les résultats de ces élections et de ce rendez vous.
Faut-il rappeler que les débats
organisés et la présentation des résultats sont une affaire de haut intérêt
politique national et international. Toutes les énergies humaines et logistiques
des médias sont mobilisées pour affirmer une orientation politique de
droite et sa composante fasciste. L’idée
est de rabâcher, de rappeler l’ordre politique et intellectuel de la
domination du capital avec un arrière plan médiatique fait de messages et
de sous entendus de l’anticommunisme. Exemple, les médias n’ont pas traité
sérieusement et également avec d’autres partis, les résultats du parti
communiste français et le front de gauche dont il est initiateur. Ceci dit ce
parti a tout fait pour que l’on ne parle pas de lui. La question n’est pas celle
d’être d’accord avec le PCF ou le FDG ou
non mais c’est celle de montrer l’attitude médiatique. Pour l’histoire et la
vérité l’effondrement politique et idéologique
de ce parti et son front est l’occasion pour les médias de le négliger et de faire valoir le
fascisme et l’encourager au sein des milieux des salariés et la jeunesse. Je
rappelle que le PCF et le FDG ont remporté
147 communes trop loin devant le FN qui n’a pas remporté qu’une dizaine de
communes.
Il est vrai que les bastions
rouges sont tombés dans les mains de l’extrême droite, le FN, parti fasciste que
le Conseil Constitutionnel, Haute Autorité Constitutionnel du pays, considère comme un autre… que je sache ,
aucun parti ni syndicat ni association
n’a contesté la décision du Conseil Constitutionnel et ne prétend porter
affaire devant la CEDH !!! Cette démarche, si elle aboutit, cassera les verrous premiers contre le fascisme et l’extrême
droite en Europe.
Le parti de la droite, l' UMP,
vainqueur de ces élections se veut un
parti qui récupère non pas les électeurs
du FN mais surtout ses idées. Déclaration des poids lourds du parti sur les plateaux télévisés, Copé
& compagnie. Toutes les déclarations et pratiques des dirigeants de ce parti
du capitalisme, et donc ses regards sont ceux de la droite qui a collaboré avec
le nazisme. L’UMP s’est recyclé et a franchi les portes dites gaulliennes.
Le PS, dit parti de gauche n’a
pas échappé à ce glissement idéologique vers la droite. Depuis les années 80 ce
chemin est entamé, moins visible au départ (tournant de la Rigueur sous François
Mitterrand) et enfin Valls comme Premier ministre, l’homme qui a le courage de
dire publiquement qu’il est de droite. Le PS opère ses virages et arrondit les
discours pour mieux présenter et faire avaler la pilule aux salariés, jeunes
et intellectuels.
Actuellement le PS pratique à merveille la politique de droite
en matière sociale économique et politique, exemple, la révision
constitutionnelle de 2008 est faite par l’UMP et appliquée par le PS, la
politique fiscale budgétaire sociale,
logement et militaire du PS est
exactement celle de l’UMP. La seule différence est que cette politique est mise
en œuvre au nom de la gauche, le reste est identique aux orientations
capitalistes des centres financiers
militaires et économiques qui gèrent et
dominent le monde. Le PS joue aussi la carte des idéologies réactionnaires, on
l’a vu dans la campagne électorale des municipales.
Quant au PCF et son FDG (Front
de Gauche), il se contente de ne pas perdre moins de ce qu’il a perdu en
2008 !!! il est dans la perte et la descente aux enfers, mais comme il a moins
perdu qu’en 2008, il continue de considérer que sa politique révisionniste est
la bonne et que les salariés ne l’ont pas compris. A l’occasion, je rappelle que
le PCF n’a pas fait officiellement et publiquement la lecture des évènements de la chute du mur de Berlin
et du « bloc de l’est ». Il s’est retiré de toutes les organisations populaires
syndicales, associatives et autres. Le PCF et par extension le FDG court
derrière le concept de gestion humaniste du capitalisme. Il tente de se remettre
sans grand succès. Devant cette situation, les salariés n’ont plus les moyens de
se construire en classe politique pour conquérir le pouvoir, d’où les dérives
fascistes et le résultat des élections municipales du mois dernier.
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