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jeudi 8 novembre 2012

Au Maroc, frontière sanglante pour les migrants subsahariens

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Par LÉA-LISA WESTERHOFF Correspondante à Rabat du journal français Libération, 7/11/2012
 
On entend d’abord le plic- ploc de l’eau qui s’égoutte le long de la paroi rocheuse. Il faut cligner des yeux à plusieurs reprises avant d’apercevoir deux silhouettes allongées dans la pénombre. A l’extérieur, s’étend la forêt de Gourougou, près de Nador. Des milliers de sapins accrochés à la colline et une vue imprenable sur la mer Méditerranée et l’Espagne qui se trouve 4 kilomètres plus bas, sous la forme de la petite enclave de Melilla. Une forteresse grillagée en terre marocaine. Inaccessible. 

A l’intérieur de la grotte, une bâche en plastique et deux couvertures. Moussa, 28 ans, et Denis, 17 ans, tous deux Camerounais, sont étendus là depuis huit jours. Le premier a le tibia gauche fracturé enserré dans des bandages, le second a le genou défoncé, des points de suture à la main et au bras gauche. Tous deux sont catégoriques : ce sont les gardes-frontières marocains qui les ont frappés jusqu’à casser leurs os après qu’ils aient tenté d’escalader les barrières hautes de 7 mètres qui séparent le Maroc du résidu espagnol.
Grotte. «Ils m’ont frappé avec des barres de fer, des bâtons en bois, tout ce qui leur passait sous la main», raconte Denis. «Ils visent les pieds et les chevilles pour éviter qu’on recommence», renchérit Moussa qui a tenté trois fois déjà d’escalader ces clôtures. «Cette fois, ils m’ont jeté une pierre à la tête pour me faire tomber du grillage, puis ils ont frappé, frappé et le policier a promis de me tuer si je revenais une quatrième fois», poursuit-il. Après avoir reçu les premiers soins à l’hôpital de Nador, Moussa et Denis sont venus se cacher dans cette grotte, de peur d’être expulsés vers l’Algérie.
Avec 73 autres migrants, ils avaient tenté il y a dix jours de franchir en groupe la frontière de Melilla. Bilan : une trentaine de blessés dont 5 mineurs après avoir été remis aux gardes-frontières marocains par leurs homologues espagnols. Quatre ont eu la jambe ou la cheville fracturée, et des dizaines souffrent de traumatismes lombaires ou de plaies profondes sur le corps et le visage, selon le rapport établi par l’ONG Médecins sans frontières. «Ils nous ont bastonnés, injuriés, bastonnés à nouveau. Puis, ils nous ont chargés dans un camion et déchargés devant l’hôpital de Nador», décrit Michel, 21 ans, depuis son lit d’hôpital, Thomas D’Aquin, 19 ans, frêle silhouette allongée sur le lit d’à-côté, la jambe droite plâtrée, est arrivé il y a cinq mois du Tchad. Lui, tentait pour la première fois d’atteindre l’Espagne. Il est encore sous le choc. «Qu’ils nous arrêtent ou nous renvoient chez nous, d’accord. Mais nous traiter plus mal que des animaux ? Je ne comprends pas. Est-ce qu’on ne respire pas le même air qu’eux ?»
barbelés. Ces témoignages se répètent. Certains parlent de gardes- frontières qui leur crachent ou leur urinent dessus. D’autres évoquent des forces de l’ordre qui les dépouillent : argent, téléphone, bijoux, tout y passe. Depuis septembre, les associations de défense de migrants tirent la sonnette d’alarme. «C’est la quatrième fois ce mois-ci que des Subsahariens tentent d’escalader en groupe les grillages, et à chaque fois il y a plus de blessés», s’alarme Mohamed Amarouchi, un militant de l’Association marocaine des droits humains à Nador. «Il y a des actes de tortures perpétrés par les forces de l’ordre marocaines. Les témoignages sont trop nombreux et trop concordants pour être le fruit de l’imagination», estime Hicham Rachidi, secrétaire général du Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (Gadem) qui dénonce «un niveau de répression des migrants» inégalé depuis 2005. Il cite des cas de «violations de domicile, harcèlements et violences des forces de l’ordre, refoulements collectifs du Maroc vers l’Algérie, y compris de mineurs et de femmes enceintes, ainsi que de demandeurs d’asile».
«Depuis avril, le nombre de blessés que nous traitons a plus que doublé. C’est inquiétant», estime, pour sa part, David Cantero, coordinateur de MSF au Maroc. Selon lui, la nature des traumatismes – fractures à la tête, au thorax, des mains et des dents – ne peut être confondue avec des blessures liées aux barbelés. Même le représentant de l’Union européenne au Maroc s’est inquiété, en des termes très diplomatiques, de la situation. «Il y a des témoignages extrêmement durs et préoccupants qui nous sont parvenus», a déclaré Eneko Landaburu à la presse marocaine, fin octobre, avant d’ajouter : «Nous ne demandons pas au Maroc d’être le gendarme de l’UE.»
Du côté du ministère de l’Intérieur, silence radio. Un communiqué publié par l’agence marocaine de presse a récemment rappelé que ses gardes-côtes avaient sauvé 6 500 clandestins de la noyade ces cinq dernières années. Mais dans la forêt de Gourougou, avec l’hiver qui approche, la survie est déjà un défi. Malgré ses blessures, Moussa pense, comme les autres, à sa prochaine traversée vers l’Europe. «Bien sûr, je vais y retourner, on est venu pour entrer en Espagne, assène le jeune homme. Nos familles comptent sur nous, on est des gens bien, on veut juste trouver une vie meilleure. Si je vis et si j’ai la force, j’irai.»
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Objet : Amdh-TAouriRT/ زيارة خاصة للمهاجرين الجنوب صحراويين (Ar-Ph)



الجمعية المغربية لحقوق الإنسان
ص ب 223  تاوريرت
بــــلاغ
قام أعضاء لجنة  الهجرة و اللجوء التابعة لفرع الجمعية المغربية لحقوق الانسان بتاوريرت ، يوم أمس الاثنين 05 نونبر 2012  بزيارة لموقع تواجد  المهاجرين الأفارقة من جنوب الصحراء بهوامش المدينة . وبعد  تجاذب أطراف الحديث  أثناء مقابلة إحدى المجموعات . عبروا بمرارة وتذمر عن مشاعرهم  ومواقفهم  لما آلت إليه أوضاعهم بالمغرب خصوصا إثر الهجمات  الشرسة  المتوالية التي تقودها السلطات ضدهم دون احترام  منها ولو لأبسط الحقوق التي تكفلها المواثيق الدولية للمهاجرين وأفراد أسرهم .
عبر أحـــــــــدهم قائلا :
(....لا ندري لمـاذا نـُعامل بكل هذه الطرق الوحشية  دون شفقة أو رحمة فنحن بشر نتنفس الهواء و نشرب الماء ونسير فوق الأرض ككل الناس و لسنا بجــــراد قادم لالتهام المحاصيــــل ؟ نحن عابرون ولا نريد الاستقرار في المغرب فلماذا نـُعامل بكل هذه القسوة ؟؟ ...)
 انطلاقا من تلك الحدود المشؤومة مع الجارة الجزائر و في اتجاه باقي المدن المغربية تبدأ معانات  المهاجرين الجنوب صحراويين مع السلطات  ومع العصابات التي تسلبهم كل ممتلكاتهم وتهددهم بالقتل إن هم قاوموا.
Esther
" استيــــر "امرأة  شاردة  ذات الخمس  والثلاثون  سنة  هي أم لأربعة أطفال تركتهم وراءها في "الكامرون" و دخلت إلى المغرب.  كانت مدينة تاوريرت محطتها الثانية بعد وجدة ..تحكي وتتحسر و الدموع بعينها :
(اه ا...ه   سلبونا كل شيء ...وهددوني ورفيقي حينما كنا في طريقنا لاقتناء بعض الحاجيات من " الســـويقة" القريبة من موقعنا هذا  ..ضربونا و أهانونا من دون أي جُـرم  ارتكبناه... )
وشمل  اللقاء أيضا بعض العائدين من جحيم "كروكـــو" بالناضور
الذين كــــما قـــال محمود درويش :
"يحكون في بلادنا .. يحكون في شجن عن صاحبي الذي مضى وعاد في كفـــن "
هذا إن هم  وجدوا الكفــــن طبعا ..حَكـــوْا عن تفاصيل ما عاشوه وما يعيشونه أثناء كل تدخل عنيف يلحقهم  من طرف السلطات المغربية.. جاء على لســــان أحدهم :
(...لقد سقط أحد القتلى أمام عيني وهو "مالي" الجنسية  بعدما أجهزت عليه القوات العمومية  بالضرب.. و  أن هذه القوات تستعمل الأسلحة البيضاء   (الشواقير) في بعـض المداهمات  ....و أن عددا لا يحصى من الجرحى "الماليين" مصابون بإصابات خطيرة على مستوى الرأس يمكنكم زيارتهم بأحد الغابات بمدينة وجـــدة ....لجئوا إليها بعدما تم ترحيلهم  من الناضور الى الحدود مع الجزائر.....)
 في هـــــذا الفصل وعلى ضفة نهر يُهــــدد في كل لحظة بفيضاناته ،  نصبوا خياما صغيرة من البلاستيك والقش علـَّـها تقيهم شر الحر والبرد والمطر. ورغم الغربة و القهر و العذاب....ورغم كل ما سمعنا منهم من عذابات وآلام  و كل ما رأيناه  وتتبعناه نجدهم يتشبثون بالأمل ويزرعونه بينهم
عن لجنة الهجرة

"....
أما رأيتم شـــــارداً
مســــافراً لا يحسن السفر !راح بلا زوَّادة , من يطعم الفتى
إن جاع في طريقه ؟
من يرحم الغريب ؟
قلبي عليه من غوائل الدروب  !قلبي عليك يا فتى.. يا ولداه  !
...
فالجرح فوق الدمع.. فوق الحزن والعذاب !لن تحملي.. لن تصبري كثيرا...
يحكون في بلادنا عن صاحبي الكثيرا
حرائقُ الرصاصِ في وجناته
وصدره.. ووجهه..لا تشرحوا الأمور !أنا رأيت جرحه
حدقت في أبعاده كثيرا.." قلبي على أطفالنا "
وكل أُم تحضن السريرا !يا أصدقاء الراحل البعيد
لا تسألوا: متى يعود
لا يسألوا كثيرا
بل اسألوا : متى
يستيقظ الرجال " للشاعر محمود درويش

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