8/11/2012 |
Plus de 17 000 colis-repas ont été distribués durant le dernier hiver
Le centre de distribution alimentaire de Ganges ne rouvrira pas ses portes pour la prochaine campagne d’hiver. A la suite d’un « choix du conseil municipal », il a été décidé de ne plus mettre à la disposition des Restaurants du cœur, le local où l’on distribuait des colis alimentaires.
Coluche pourrait se retourner dans sa tombe, d’autant que sa statue trône dans la proche ville du Vigan. Les Restaurants du cœur de Ganges ne pourront recevoir des démunis pour la campagne d’hiver, qui débute le 26 novembre.
Le chômage atteint un pic de 14,2 %
La municipalité ne veut plus mettre à leur disposition le local où ils distribuaient des colis alimentaires. La pauvreté n’a certes pas disparu d’un trait de plume : de décembre 2011 à mars 2012, pour 203 adultes inscrits (85 familles), 17 752 colis ont été remis ici. Dans le bassin gangeois, le chômage atteint un pic de 14,2 %.
Jusque-là situé dans une filature désaffectée jouxtant le théâtre, le centre cherche en vain un autre lieu. Présidente des Restaurants du cœur de l’Hérault, Françoise Vezinhet explique : « Le local recherché n’est pas anodin. Il doit faire 150 m2, avec des sanitaires pour le public, être en rez-de-chaussée pour les livraisons et l’accès des personnes handicapées. »
« Ce n’est pas un choix autoritaire de ma part mais celui du conseil municipal », Monsieur le maire, Michel Fratissier.
« Nous avons aussi sollicité la communauté de communes, sans résultat », rajoute Françoise Vezinhet. L’hiver passé, la mairie a déjà stoppé la mise à disposition d’une camionnette et d’un chauffeur, chaque jeudi matin, pour transporter les vivres. Reste à savoir pourquoi le maire, Michel Fratissier, a décidé de priver les Restos du local, rompant avec la politique de son prédécesseur Jacques Rigaud, lui aussi socialiste. « Ce n’est pas un choix autoritaire de ma part mais celui du conseil municipal, en concertation aussi avec les édiles du canton. »
Il motive : « De l’argent public étant en jeu, j’estime normal qu’un élu puisse dire son mot sur les actions d’associations. Je leur ai demandé de travailler ensemble pour une offre globale, créer une épicerie sociale ou une coopérative ». (*) Avant de conclure : « J’ai eu une fin de non-recevoir, les Restaurants du cœur refusant aussi de me dire leurs critères d’aide, voulant être indépendants. Je respecte leur volonté. On leur a retiré le local, question de principe ! »
« La précarité touche à tout âge, des étudiants aux retraités »Chez les bénévoles, on crie à la tentative d’ingérence du politique dans la vie associative, pilier de la démocratie. Prosaïque, l’un d’eux précise que l’action des Restos est définie au plan national, ce qui exclut des « arrangements » avec des élus locaux.
Les associations disent être déjà complémentaires (repas, colis, vêtements, insertion). La maire a aussi mis fin à sa convention avec la Banque alimentaire. Or, « la précarité touche à tout âge, des étudiants aux retraités. On voit de plus de salariés aussi », note Nathalie Taullel, de l’épicerie solidaire du Secours populaire.
À Ganges, les Restos du cœur sont à la rue. Les clés du local ont été remises à l’association Ganges 1900, qui peut au moins y entreposer ses décors et costumes d’époque, pour un millier de figurants qui défilent trois jours par an.
(*) Restaurants du cœur, Sésame, Secours catholique et Secours populaire.
Source: Sott.net
http://lesmoutonsenrages.fr/2012/11/08/ganges-la-mairie-met-a-la-rue-les-restaurants-du-coeur/http://lesmoutonsenrages.fr/2012/11/08/ganges-la-mairie-met-a-la-rue-les-restaurants-du-coeur/
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