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mercredi 15 août 2012

Hosni Benslimane, tortionnaire attitré du royaume et général de l’esquive

Par Salah Elayoubi, demainonline

Le général Benslimane avec l’ancien ministre de l’intérieur Taieb Cherqaoui (Photo DR)
Opinion. En dix-neuf secondes et trente-deux centièmes (19’32’’), Usain Bolt a proprement satellisé ses concurrents, les reléguant au rôle de figurants, à la finale du 200 mètres, où se bousculait, pourtant, le gratin mondial de la discipline. Que peut faire le commun des mortels en moins de vingt secondes ?
Rien ! Ou pas grand-chose, sinon échanger un regard, émettre une pensée ou encore se gratter une partie de l’anatomie. Sauf lorsqu’il se nomme Hosni Benslimane. Car dans la catégorie des fugaces, notre homme est un champion qui  a assurément raté sa vocation.
Une fuite vaut mieux que deux tu l’auras
En moins de temps qu’il n’aura fallu au fantasque jamaïcain, pour survoler le demi-tour du stade olympique, le général s’est déguisé en courant d’air.
Plus question de réception, de cocktail ou de parade dans les salons VIP du complexe olympique londonien.
Mis au parfum,  par ses réseaux, de la demande d’assistance du juge français, Patrick Ramaël, en charge de l’affaire Ben Barka, à la justice anglaise,  l’homme s’est tout simplement évaporé, et la plupart des « Huiles rances » qui l’accompagnaient dans ce périple, dont notre pays aurait pu faire l’économie, ignoraient tout du sort du patron du Comité olympique marocain.
Le juge français qui s’était pris à espérer voir enfin, le premier gendarme du royaume s’expliquer sur son rôle dans l’enlèvement de l’opposant de Hassan II, devant la brasserie LIPP,  le 29 octobre 1965, puis son assassinat dans la villa du truand français Boucheseiche, à Fontenay-Le-Vicomte, en sera donc pour ses frais !
Mais si l’homme a réussi à échapper à la justice, il n’en a pas moins, signé un aveu explicite d’implication dans les faits qui lui sont reprochés, éclairant, du même coup, ses contempteurs sur sa lâcheté.
La défense de son honneur, perdu depuis belle lurette, importe en effet, peu ou prou, à ce vieillard indigne de 77 ans, qui sévit depuis cinquante ans et dont le refus obstiné de passer la main,  dissimule mal la peur de se voir rattraper, un jour, par la justice et les nombreux crimes qu’il a sur la conscience. D’autant que sa présence dans le cabinet d’un juge d’instruction pourrait encourager ses anciennes victimes ou leurs familles à déclencher contre lui une avalanche de plaintes pour tortures et crimes contre l’humanité.
C’est pour épargner de pareils tortionnaires que le régime marocain a imaginé cette mise en scène grotesque, pompeusement baptisée  » Instance Equité et Réconcilation » et dont les recommandations n’ont jamais été suivies d’effet.
Un général indigne et incompétent
Benslimane est l’archétype même du militaire marocain. Il en est l’incarnation et la caricature:  bardé de décorations, de médailles et d’étoiles, sans avoir jamais quitté son fauteuil de l’Etat-major et sans avoir jamais mis le pied sur un théâtre d’opérations,  ni comptabilisé  un seul fait d’armes à son actif, autres que ceux d’avoir fait battre, enlever, arrêter, torturer et tuer ses malheureux compatriotes.
Ailleurs, ce genre de militaire sans compétence aucune, hormis peut-être celui de gardien de but qu’il fut dans l’équipe des FAR de Rabat de 1958 à 1961, ne trouverait ni droit de cité, ni employeurs. Tout au plus commanderait-il une sombre section où végéteraient des troufions, épluchant des pommes de terre.  Mais le Maroc, est un pays d’exception, et cette maxime,  distillée par le Makhzen et inscrite au fronton de la monarchie marocaine, n’est pas tombée dans les oreilles d’un sourd :
« Le silence tu observeras,  la tête tu baisseras, les mains tu baiseras, et  l’argent tu feras »
Contrairement à tous ceux qui l’ont précédé, Benslimane se tait depuis toujours. Il observe même un mutisme assourdissant, depuis le premier jour.
Discret et manipulateur tel un marionnettiste, il a placé à tous les rouages de l’armée, de la police et de l’administration publique, ses fidèles, ses amis et les membres de sa famille. Un maillage si fin et si étendu qu’il a rendu son concepteur indéboulonnable. Il est partout,  de la sécurité du palais, à l’organisation des festivités, cérémonie de l’allégeance, comprise.  A lui tout seul, l’homme a réussi le coup d’Etat parfait, au point qu’une espèce de Modus Vivendi s’est installé entre le palais et lui-même, une sorte de pacte, en vertu duquel,  le roi et son clan peuvent continuer de s’enrichir, pendant que le Général veille au grain, tout en échappant à la justice. Ce n’est pas pour rien qu’à chacune de ses entrevues avec le roi, on devine chez ce dernier, une gêne manifeste confinant à la timidité, voire à la crainte.
Patron discret de toutes les barbaries
A la rubrique répression, on doit à cet homme retors, vicieux et  foncièrement méchant, tous les actes criminels à mettre au compte du régime marocain, depuis 1965, lorsqu’il est nommé à la tête des Compagnies Mobiles d’Intervention, les fameux CMI, de sinistre mémoire, dont la réputation est associée à leur brutalité légendaire. Il est de tous les mauvais coups de Tanger à Lagouira. Paradoxalement, ses apparitions sont rarissimes. Même lorsque les troupes de la gendarmerie, dont il devient le chef en 1972, mettent une ville à feu et à sang, comme ce fut le cas à Nador et à Fez, respectivement en janvier 1984 et décembre 1990, l’homme reste tapi dans l’ombre, s’arrangeant pour laisser aux seconds couteaux la responsabilité de signer les ordres de mission et d’accomplir les basses besognes : le massacre des manifestants et leur enterrement  furtif dans les fosses communes.
Dans la nuit du 17 juillet 1975, selon Ali Bouraquat, Benslimane assiste personnellement à l’exécution extrajudiciaire du Lieutenant-Colonel Ababou, du Capitaine Chellat,  de  l’Aspirant M’Zireg, ainsi que l’un de leurs geôliers Ali Fahim,  après leur évasion du « Point Fixe numéro deux » (PF2),  où ils étaient détenus, après le coup d’Etat de juillet 1971. Houcine Manouzi, célèbre contradicteur du régime, qui accompagnait les fuyards, est également porté disparu, depuis son arrestation à un barrage. Il y a fort à parier qu’il a subi un supplice similaire.
Pour toutes ces raisons, l’Association marocaine des droits humains ( AMDH), considère l’officier, comme celui qui a le plus violé les droits de l’homme dans notre pays.
La ruine du sport marocain 
Le baise-main, autre spécialité avérée du patron de la gendarmerie royale. C’est  à lui que l’on doit, pour l’essentiel, l’image indigne du militaire prosterné,  buste cassé, genoux à terre et baiser appuyé. C’est le seul moment d’ostentation, face caméra qu’on lui reconnaît. Une manière de marquer sa reconnaissance, au « parapluie » qui lui permet de s’enrichir en pillant les réserves halieutiques marocaines et le réservoir de terres de fermes et d’immeubles, appartenant au domaine de l’Etat marocain.
Après avoir ruiné les espoirs du football marocain, à la tête de la Fédération de football, Benslimane en est sorti, comme à son habitude, par la petite porte, discrètement après une passation de pouvoirs entre lui et  un autre courtisan notoirement incompétent,  Ali Fassi-Fihri.
A sa nomination  à la tête du Comité Olympique, Benslimane s’est attelé à l’une de ses spécialités, éliminer tous ses contradicteurs et placer ses fidèles aux postes clés. Sa première victime, Saïd Aouita qui, pour avoir tenu à l’homme, un langage de  vérité, n’a  du son salut qu’à un exil forcé.
L’indigence intellectuelle de l’équipe en charge du destin du sport marocain est tout simplement stupéfiante, tout comme sa propension à l’obséquiosité. Et le bilan est à l’avenant, entre un Président despotique, muet et affairiste,  une  Nawal El Moutaouakel, aux déclarations courtisanesques, qu’elle entame  et achève  par « Qala sahib al jalala », pour seul bilan et un Hicham El Guerrouj, cet ex Dieu du stade,  au quotient intellectuel inversement proportionnel à cette foulée magnifique, qui nous a tant fait  vibrer et aimer le drapeau qu’il brandissait  après chacun de ses triomphes.
A quelques jours de la clôture des jeux olympiques, mis à part l’exploit rocambolesque de Benslimane, qui a mis en lumière le côté sombre du régime marocain, l’espoir se réduit comme peau de chagrin, de voir notre pays engranger quelque hypothétique victoire. Un fiasco de plus à imputer au compte de la dictature marocaine qui accepte d’abriter sous ses lambris tout ce que le pays compte d’incompétents, pourvu qu’ils se taisent et de brutes, pourvu qu’ils répriment les amis de la liberté.
Mais il me suffit de me consoler en pensant, un instant que les médailles qui récompensent les vainqueurs, sont peut-être frappées de ce métal provenant de la mine d’Imider, cette région où mes  malheureux compatriotes endurent les affres de tellement de souffrances, d’injustices et d’ignominies  qu’il m’apparaîtrait plutôt indécent, que nos athlètes se les passent au cou !

URL Source : http://www.demainonline.com/?p=20043
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La télévision française traite Hosni Benslimane de « criminel »

Casablanca.-
 Lors d’un journal télévisé de la chaîne de télévision publique française France3, le journaliste du reportage sur le général Hosni Benslimane l’a traité de « criminel ».

http://www.demainonline.com/2012/08/15/la-television-francaise-traite-hosni-benslimane-de-criminel/

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Benslimane s’était réfugié à l’ambassade du Maroc à Londres pour échapper à Scotland Yard

Par  Badr Soundouss, demain, 18/8/2012

Rabat.- Selon des sources journalistiques françaises, le général Hosni Benslimane s’est réfugié à l’ambassade du Maroc à Londres quand Demain a révélé qu’il se trouvait dans la capitale britannique en tant que président du Comité national olympique marocain.
Après la publication par Demain de cette information, le juge français, Patrick Ramaël, en charge du dossier de la disparition de Mehdi Ben Barka, et qui essaye depuis des années d’entendre ce général très protégé par les hautes autorités de l’Etat marocain, avait demandé à Scotland Yard de « retenir » le suspect.
La police anglaise a pris alors attache avec Amnesty International, dont le siège central se trouve à Londres. Les flics anglais, pas très au courant des crimes d’Etat marocains, voulaient savoir qui était ce général cinq étoiles qui dirige, à 77 ans, l’olympisme marocain.
Ils n’ont pas été déçus. Selon les mêmes sources, la réponse d’Amnesty a été on ne peu plus exhaustive. Il n’y avait pas que l’affaire de la disparition de Mehdi Ben Barka qui pesait sur la « conscience » du patron de la gendarmerie royale. L’ONG a fourni aux Anglais une liste complète des crimes reprochés au général, dont la mort violente de 2500 personnes, un chiffre digne d’un général alaouite syrien.
Finalement, Scotland Yard a opté par conseiller à Benslimane de quitter au plus vite le territoire britannique sous peine de l’arrêter comme un vulgaire malfrat. Ce qu’a fait le général.
Une fuite peu glorieuse pour un général de corps d’armée détenteur de cinq étoiles. Ya hasra !

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