Par Mamfakinch, 11/4/2012
Sujets à la torture, aux condamnations injustifiées, des détenus politiques ont entamé une grève de la faim, pour certains à durer illimitée, afin de dénoncer la violation de leurs droits. Les associations de défense de droits de l’homme sont montées au créneau et réclament l’intervention du gouvernement.
Dix-huit ONG sont actuellement mobilisées pour « 27 détenus politiques » en grève de la faim. Elles ont formé une coalition et saisi les autorités gouvernementales afin d’obtenir des solutions pour ces prisonniers, ont-elles mentionné dans un communiqué ce mercredi, selonAFP. D’après le texte, les grévistes de la faim protestent contre la « violation de leurs droits »: « détentions sans jugement », « absence d’enquête dans des cas de torture » et « traitements inhumains ». Dans ce communiqué, les associations citent les noms des 27 détenus, leur lieu de détention et la date du début de leur grève. Parmi eux figure le cas d’Azzedine Roussi, un étudiant emprisonné lors des émeutes de Taza. Ce dernier est aujourd’hui à plus de 100 jours de grève de la faim. Un groupe de salafistes jihadistes aussi a décidé d’entamer une grève de la faim illimitée le lundi 09 avril dans la prison de Meknès pour protester « contre le refus des responsables de tenir compte des résultats des interrogatoires auxquels ils ont été soumis ».
Les associations réclament « l’intervention rapide des responsables concernés pour la protection des droits légitimes des détenus grévistes ». « Nous ne pouvons que suivre de très près ce problème, car il s’agit de détenus d’opinion. C’est une priorité », a affirmé mercredi à l’AFP le nouveau président de l’Organisation marocaine des droits de l’homme [OMDH], Mohamed Nechnach. Il précise qu’une réunion de l’OMDH prévue samedi permettra d’évoquer le sujet.
L’intervention du gouvernement, une urgence…
La coalition d’ONG a envoyé des correspondances au délégué général à l’Administration pénitentiaire, Hafid Ben Hachem, mais elle n’a « reçu aucune réponse ». « Notre objectif est de faire réagir le gouvernement, déclare à Yabiladi Khadija Riyadi, présidente de l’Association marocaine des droits de l’homme [AMDH]. Théoriquement ce responsable des prisons est sous l’autorité du chef du gouvernement, mais ce Monsieur agit comme s’il n’a de compte à ne rendre à personne ». « Avant la venue de ce responsable, on pouvait accéder aux prisons, constater l’état des lieux et faire des rapports. Aujourd’hui l’accès nous est interdit », dénonce Mme Riyadi. Cette défenseure des droits de l’homme déplore la mise en péril de l’avenir des prisonniers grévistes. « Ce sont des jeunes, la majorité d’entre eux sont des étudiants. Ces gens risquent leurs vies. Et les conséquences, pour ceux qui survivent aux grèves de la faim sont souvent lourdes, s’alarme-t-elle. Nous avons des cas. Des gens qui ont fait des grèves de la faim quand ils étaient en prison et sont restés avec des séquelles à vie ».
…Pour résoudre les problèmesMme Riyadi tient à préciser que les associations n’encouragent pas les grèves de la faim. « Quand on les verra, on essaiera de les convaincre d’arrêter la grève de la faim, confie-t-elle. Mais à côté il faut résoudre leurs problèmes ». La responsable de l’AMDH insiste sur le fait que les prisonniers grévistes ne veulent qu’une chose : « être jugés ». « Certains restent en prison pendant des années sans être jugés. Pourtant la loi dit qu’au bout d’une année, ils doivent être jugés, explique-t-elle. D’autres veulent qu’on revoie leur jugement, car ils sont condamnés sans preuves. Vous voyez, il y a tellement de problèmes. Nous avons parlé de 27 détenus parce que ce sont les cas que nous maitrisons, qui sait s’il n’y a pas d’autres cas ?», s’interroge t-elle, considérant que c’est en visitant les prisons que les ONG pourront répondre à cette question. Pour l’instant, les association attendent la réaction du gouvernement avant de mener d’autres actions.
Source: Yabiladi.coms-droits#more
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ALERTES ONG : UNE GRÈVE DE LA FAIM DE 27 PRISONNIERS POLITIQUES AU MAROC
Vingt-sept prisonniers politiques marocains sont dans un mauvais état de santé en raison d'une grève de la faim , pour des présumées violations perpétrées contre eux , telles que la détention secrète et la torture, ont déclaré mardi les principaux groupes de défense des droits de l'homme du pays.
Les prisonniers protestent contre " les longues détentions sans procès ... les provocations répétées accompagné de menaces et de coups , mais aussi de traitements inhumains, y compris l'isolement " , d'après la déclaration du Réseau des droits de l'homme. Ils veulent également enquêter sur les cas de torture signalés, et le droit au traitement médical, ont-il ajouté.
Le réseau, qui comprend 18 organisations marocaines indépendantes des droits de l'homme a publié une liste de 27 prisonniers politiques qui, selon eux, sont en grève de la faim pendant plusieurs semaines ,voir même plus , après avoir été condamné à la prison ou détenus pour leur implication dans des manifestations antigouvernementales.
"Leur état de santé s'est détériorée, tandis que les responsables ignorent leur cas," ont-ils dit.
Le ministre de la Justice et des libertés civiles, Mustafa Ramid, et le porte-parole du gouvernement Mustafa El-khalfi n'ont pas pu être contactés pour l'instant. Le gouvernement dit qu'il s'est engagé à respecter les droits de l'homme, y compris ceux des prisonniers.
Le Maroc a tenté d'éviter des émeutes similaires à celle du printemps arabe, et le Roi Mohammed VI a offert une limitation de ses pouvoirs pour contenir les manifestations de masse en faveur de la démocratie durant l'an passé. Toutefois, les protestations continuent à se tenir régulièrement contre la corruption officielle ,le chômage, et la pauvreté . A savoir que certaines protestations se sont violemment terminé.
Parmi les grévistes on trouve Azzedine Erroussi, un militant de gauche et étudiant à l'université, qui a été à jeun depuis le 12 Décembre dernier dans une prison de la pauvre localité de Taza . Les autorités l'ont déplacé fin Mars dans un hôpital situé à Rabat.
Erroussi a été condamné à cinq mois de prison pour "outrage, séquestration et tabassage" d'un agent de police , après avoir été arrêté pendant les manifestations étudiantes à l'Université de Taza. Ses disciples disent que les accusations étaient destinées à faire taire un personnage important dans le mouvement des protestations d'étudiants .
Le réseau a également cité Agadil Abdeljalil, qui était parmi les 10 personnes condamnées en Janvier à quatre ans de prison pour avoir mis le feu aux biens publics , et pour avoir attaqué la police lors des émeutes contre le chômage, qui ont eu lieu en août dans la ville de Safi sur la côte atlantique.
Agadil, un militant des droits de l'homme, est en grève de la faim depuis le 20 Février, selon les information du réseau . Le principal groupe des droits de l'homme du pays l'AMDH a dit qu'il a été torturé pendant trois jours après son arrestation , afin d’être forcé à avouer son implication dans les émeutes.
Le réseau a aussitôt demandé au Premier ministre, Abdelilah Benkirane, de "répondre rapidement aux demandes légitimes des détenus en grève de la faim" et "de protéger le droit à la vie inscrit dans les conventions internationales des droits de l'homme."
"Nous avons été témoins ces derniers mois de plus en plus de prisonniers en grève de la faim dans les geôles marocaines", a déclaré Abdelilah Benabdeslam , qui fait partie du réseau de l'AMDH. " Cela est dû à notre politique de maintien de l'ordre qui voit si souvent la prison comme une solution pour chaque problème."
Benhachem Hafid, chef de l'administration pénitentiaire du Maroc, n'était pas disponible en ce moment pour faire des commentaires.
Source : Reuters
http://www.casavostra.ma/actualite/politique/283-alertes-ong-une-greve-de-la-faim-de-27-prisonniers-politiques-au-maroc
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VIDEOS (en langue arabe)
Entretien avec les familles des détenus politiques à Fes et Taza Mercredi 22 Février 2012
Entretien avec les familles des détenus politiques à Fes et Taza Mercredi 22 Février 2012
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