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mardi 25 octobre 2011

Les attentes des Marocains à l’approche des élections du 25 novembre


Par l'Institut Thomas More,24 /10/ 2011

Communiqué de presse, Institut Thomas More-Tendance Institut, 24 octobre 2011, Paris.

A un mois de la tenue des élections législatives anticipées au Maroc (25 novembre), l’Institut Thomas More, think tank européen basé à Paris et Bruxelles, a effectué en partenariat avec la société « Tendances Institut », une enquête sur la sociologie politique marocaine. Cette enquête vise à mettre au jour les attentes des Marocains sur la recomposition du champ politique du Royaume à l’approche de l’échéance électorale. Cette étude, qualitative, a été majoritairement conduite sur la blogosphère marocaine.

Le Maroc est le pays du Maghreb où Internet a été accessible le plus rapidement et il reste un des pays de la région où il est le plus développé. Cette avance technologique a permis l’émergence d’une blogosphère marocaine dynamique. Elle constitue une originalité au Maghreb par son ancienneté et sa liberté de ton. On compte près de 10,2 millions d’internautes dans le pays. Ce chiffre situe le Maroc en tête des pays de la région : à titre de comparaison, 3,9 millions de Tunisiens sont connectés à Internet et environ 6 millions d’Algériens (pour une population trois fois plus importante). L’analyse de la blogosphère marocaine constitue donc un matériau riche pour l’analyse des évolutions tendancielles, des comportements politiques et des aspirations sociales de la société marocaine.

Tendances Institut est un cabinet d’études qualitatives spécialisé dans l’analyse des tendances sociétales ; son approche repose sur le repérage amont des tendances impactantes et des scénarios prospectifs. La méthodologie est sociologique et s’appuie sur l’analyse lexicométrique des discours tenus sur le web. La compréhension sémantique des discours permet d’identifier les évolutions sociétales, leurs dynamiques et leurs orientations.

La note d’analyse sera publiée dans son intégralité le 14 novembre prochain. Mais nous en présentons les premiers résultats dès aujourd’hui, au lendemain des élections tunisiennes, pour éclairer les tendances qui animent les sociétés maghrébines presque un an après le début du printemps arabe.

1) Une jeunesse mobilisée mais inquiète

La jeunesse marocaine s’intéresse beaucoup plus à la vie politique que les générations plus âgées, et s’exprime beaucoup sur le sujet. Cet intérêt, même s’il s’est accru à l’occasion du printemps arabe, ne peut être attribué seulement à ce-dernier, le dynamisme de la blogosphère étant beaucoup plus ancien. Cet engouement traduit une forte modernisation de la relation à la politique, avec pour corollaire une fragmentation de l’opinion. En effet, les internautes expriment un réel intérêt pour l’ensemble des partis et manifestent leurs attentes quant aux programmes des partis sur le fond.

2) Une opinion critique sur le monde politique et en attente de réformes sur la gouvernance

Les inquiétudes sur la question économique et sur la capacité du gouvernement à offrir des perspectives à la jeunesse sont importantes. Si les réformes engagées sont souvent saluées, les internautes estiment qu’il y a encore beaucoup à faire. C’est sur la question de la gouvernance que les Marocains s’expriment le plus. Ils sont en attente de régulations plus sévères sur la corruption, de plus de transparence et aspirent à plus de justice sociale.

3) Une forte fragmentation de l’opinion mais une absence de radicalisation

L’expression de ces attentes conjuguée au dynamisme de la société en matière politique, conduit à un éclatement de l’intérêt partisan. Il n’y a néanmoins pas de hausse notable de l’intérêt pour les thématiques radicales. Contrairement à d’autres sociétés civiles du Maghreb, la société marocaine semble tenir aux avancées politiques dont elle a bénéficié, notamment en matière de libertés individuelles. Le PJD (Parti de la Justice et du Développement, islamiste) est souvent perçu comme archaïque et peu en phase avec une société qui se définit elle-même comme moderne. Pire, pour nombre de jeunes intervenants de la blogosphère marocaine, il est souvent jugé comme potentiellement dangereux, l’hypothèse d’une victoire étant alors analysée comme un recul du Maroc en matière politique. On peut donc s’attendre à ce que ces élections connaissent une configuration comparable à celle de 2007 où, contredisant certains sondages qui le donnaient largement gagnant, le PJD n’avait obtenu que 46 sièges sur 325 au Parlement marocain.


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