Mon cher Abdelhamid Amine,
J’ai mis du temps et j’ai longtemps hésité à t’écrire ce petit mot pour te faire des éloges amicaux. Parce que je savais que tu ne les aurais pas acceptés. Mais combien j’aurais aimé m’incliner devant toi, t’embrasser la tête, les mains, et te faire une accolade fraternelle, en signe d’amitié profonde et de complicité sur le plan des idées que nous partageons et qui se résument dans notre cri commun : Nous aimons la Vie ! Et personne ne peut nous dépouiller de notre fierté d’exister !
Te faire des louanges, embrasser ta main rugueuse et gercée de tant d’espoir, tu ne l’aurais pas accepté, parce que tu es de la race des humains qui se redressent et ordonnent à leur « salsoul » (colonne vertébrale) de retrouver la dimension originelle d’Êtres Libres et de ne jamais s’humilier devant des potentats ou des tyrans étêtés qui n’ont pour langage que la suprématie de la terreur qu’ils exercent sur les peuples. Et tu n’es pas allé chercher ce souffle libérateur des contrées mystérieuses. Tu pars tout simplement du principe universel qui nous motive toutes et tous : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »
Les « Baltagis » qui veulent attenter à ta vie, chiens de garde d’un pouvoir incapable de revenir à la raison devant le souffle de notre lutte résolue pour un Etat de Droit, ne peuvent mesurer ta dimension historique et morale. Ta démarche et ton combat sont inscrits dans la logique de l’Histoire. Et déjà l’Histoire t’a donné raison face au dictateur Ben Ali qui t’a refoulé le 23 janvier 2009… et qui, le 14 janvier 2011, deux ans plus tard, c’est sa fin de règne qui a sonné ! « Pov’type », il devait DEGAGER !
Humble que tu es, mon cher Abdelhamid, tu resteras dans l’Histoire ! Grand et Noble pour avoir dit à l’écran marocain embrigadé hermétiquement, devant le peuple marocain, que nous ne plierons jamais l’échine devant qui que ce soit. Et que nous n’avons peur ni de vivre, ni de mourir.
Veulent-ils menacer ta vie ?! N’ont-il pas lu sur les banderoles du peuple martyr syrien : « Vos balles ne tuent en nous que la peur » ?! Personne ne veut en arriver là… Mais un Etat de Droit est inéluctable, et tu restes l’un des multiples garants de cet espoir !
Cordial,
Mohammed Belmaïzi
publié dans كلنا عبد الحميد أمين
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