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mardi 30 août 2011

France : Urgence, un toit !

Appel à l’initiative du collectif urgence un toit, 30/8/2011

En pleine période estivale le gouvernement a décidé de mettre en place une réduction de 30% du budget dédié à l’hébergement d’urgence, et ce en continuant de restreindre l’accès aux logements. Cette réduction conduit à la rue des milliers de personnes supplémentaires, dont de nombreuses familles.

Dans le même temps, l’état réduit de 10 à 25 % les budgets des Centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS). Ce désengagement entraine la fermeture de CHRS et en prive d’autres des moyens d’accompagner les personnes hébergées vers la réinsertion.

Déjà aujourd’hui, près de 700 000 personnes sont sans domicile personnel dont plus de 100 000 personnes à la rue. Aux sans abris de longue date, s’ajoute un nombre croissant de travailleurs pauvres.

Or, la rue, c’est le bannissement social et une condamnation à une mort lente en moyenne à l’âge de 45 ans, comme le démontrent de multiples rapports.

Le gouvernement, contrairement à ses obligations, refuse d’appliquer les lois sur l’accueil inconditionnel de toute personne sans abri et sur le relogement de toute famille reconnue prioritaire en vertu de la loi Dalo. Il refuse d’appliquer les autres dispositions qui permettraient de répondre aux urgences, notamment la mobilisation des locaux et logements vacants dans le contexte actuel de grave crise du logement, de cherté des loyers, et de spéculation immobilière.

Depuis le début de l’été, des salariés de l’urgence sociale, révoltés par l’impossibilité d’assurer leur mission, se sont mis en grève à deux reprises. Les familles sans abri, expulsées, ou prioritaires Dalos, ont installé des campements à Paris et en région parisienne cet été.

Malgré la répression policière, l’indifférence, le cynisme et le double langage du gouvernement, la détermination des laisséEs pour compte du droit au logement reste entière, et l’indignation des salariéEs de l’urgence sociale, du secteur social, de ceux et celles solidaires et des associations et organisations engagées, reste intacte.

La promesse du chef de l’État de ne plus laisser une seule personne à la rue est restée lettre morte. Pire, l’État ignore délibérément les lois protégeant les plus vulnérables, piétine et démantèle le travail social et ses missions d’intérêt général.

Nous, organisations solidaires et signataires, mal-logés et sans abri laissés pour compte, simples citoyens exaspérés par la duplicité des discours gouvernementaux, appelons à nous mobiliser, pour exiger :

- La mise en œuvre du droit à un accueil inconditionnel de toute personne sans abri, le déblocage des moyens budgétaires suffisant pour atteindre cet objectif, comprenant l’accueil, l’hébergement, si besoin l’accompagnement (notamment pour l’urgence et les CHRS), en attendant le relogement,

- Le respect de la loi Dalo avec le relogement dans les délais de tout les mallogés et les sans logis reconnus prioritaires,

- L’application de la loi SRU (et son obligation de création de 20% de logements sociaux dans chaque commune),

- La mobilisation/réquisition de plusieurs milliers de logements et locaux vacants appartenant à de grands propriétaires publics et privés,

- un moratoire sur les expulsions locatives,

- l’ouverture de négociations pour le relogement de toutes les personnes et familles en lutte installées dans différents campements en ile de France,

Nous appelons à la mobilisation la plus large possible partout en France le 3 septembre pour que le gouvernement réponde à ces exigences.

RENDEZ-VOUS 
LE SAMEDI 3 SEPTEMBRE A 14 H
A SEVRES-BABYLONE (SQUARE BOUCICAUT), 
M°12, PARIS 7E

http://collectifurgenceuntoit.over-blog.com

Les 1ers signataires :
Le D.A.L, le Collectif Des Sans Logis, la Coordination nationale de l’urgence sociale, le Mouvement solidaire des salariés du SamuSocial de Paris, Le Comité Action Hébergement Logement 94, Jeudi Noir, la Ligue des droits de l’Homme, Bagagérue, Réelengagement 95, SUD santé-sociaux, Solidaires, l’Union Syndicale de la Psychiatrie, Le collectif Rrom la Baraka, ATTAC, AITEC-IPAM, ATMF, SNUclias – FSU, CGT fonction publique, La Confédération du Planning Familial, Collectif de soutien aux migrants de Lampedusa, les Lutheuses de Rue
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