Par Nabila Benjelloun-Huruguen, 13/10/2010
Quand on arrive d’Europe au Maroc, on ne peut se voiler les yeux et ne pas voir cette misère des enfants de la rue. Ces enfants errant, très jeunes, livrés à eux même, sans famille, et sans autre attache que la loi de la rue. On voit ce Maroc qui s’ouvre au monde, qui ne cesse de se moderniser, certains parlent même du nouvel eldorado.... Mais que fait-on pour ces oubliés, ces enfants abandonnés à leur souffrance, ces filles se livrant très jeunes à la prostitution pour une bouchée de pain ?
En train de l’aéroport de Casablanca pour Mohammedia, on les voit au loin ces bidonvilles où la misère transpire, on comprend que le Maroc évolue à deux vitesses, trop vite peut être parfois…mais pas assez vite pour ses laissés pour compte…pas pour améliorer la vie de ses pauvres, eux aussi citoyens marocains. Certains touristes, détournant le regard, ne retiennent que les images des belles contrées du pays.
Mohammedia est à la porte de Casablanca, petite station balnéaire pleine de charme, attirant de plus en plus de touristes, avec une multiplication de résidences de vacances depuis ces 3 dernières années.
On ne peut pas ne pas voir à la sortie de la ville, ces baraquements, ces enfants allant chercher l’eau à l’heure où d’autres sont à l’école. On ne peut pas les laisser dans l’ignorance, à ne savoir ni lire et écrire… c’est comme les laisser mourir….. Il faut savoir que les parents sont pour la plupart illettrés, et malheureusement sans l’aide de l’État, on reproduit d’autres générations avec le même schéma de misère.
J’ai surpris une conversation de touristes français qui comparaient la Tunisie et le Maroc. Ils ne voulaient pas retourner au Maroc car ils se sentaient trop harcelés par les mendiants, même s’ils reconnaissaient que le Maroc est plus beau…
Si le Maroc a aujourd’hui l’ambitieux projet de développer le tourisme, ça passera nécessairement par la participation de ce petit peuple pauvre pour ne pas le desservir. Ça passera nécessairement par l’éducation et une prise de conscience du respect des touristes. On ne peut blâmer cette population, car dans une situation de détresse tous les moyens sont bons pour s’en sortir.
Ne laissons pas ces enfants sur le bord de la route, regardant leur Maroc avancer sans eux…
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