Les citoyens marocains qui se sont rendus un jour au l’autre dans un commissariat ou dans une gendarmerie savent ce que représentent ces lieux : de véritables zones de non droit. Un citoyen y est considéré comme « coupable » avant toute chose, et ce quelles que soient les raisons qui l’y ont conduit. Les insultes, les brimades, les intimidations et les mauvais traitements y sont monnaie courante. Et il n’est pas rare que des citoyens payent de leur vie après un bref séjour forcé dans ces lieux.
L’Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM) a été saisie par des familles marocaines de cas de mort d’un des leurs après un passage par ces endroits.
Les deux histoires dramatiques qui vont suivre illustrent malheureusement la bien triste réalité que connaissent les commissariats et les gendarmeries au Maroc.
Il s’agit d’abord de Mohamed Aït Si Rahal qui a rendu l’âme après un passage à tabac au commissariat de la place Jamaâ Lafna à Marrakech. La famille Aït Si Rahal s’apprêtait à rentrer en France après avoir passé ses vacances estivales au Maroc quand, suite à une altercation banale survenue le 25 juillet 2002, Mohamed Aït Si Rahal s’est vu conduire au commissariat et rouer de coups en présence de sa femme et de son frère. L’épouse du défunt, Zoubida Aït Si Rahal, a porté plainte contre l’officier de police, Mohamed Kharbouch, auteur de ce passage à tabac. Dans un premier jugement prononcé le 1er mars 2005, le tribunal a condamné Mohamed Kharbouch à 10 ans de prison ferme. Au jour d’aujourd’hui, ce jugement reste lettre morte. L’officier incriminé continue à exercer son métier et à bénéficier de promotions en toute impunité, alors que la famille de la victime continue inlassablement et dignement son combat contre les atermoiements de la justice et des administrations.
Ensuite, il y a Faudel Aberkane, ce jeune maçon de 37 ans qui a eu le malheur de passer entre les mains de quelques policiers zélés au commissariat de Salé. Il a été arrêté le 9 septembre 2010 pour consommation de cannabis et passe deux jours au commissariat. Quelques affaires personnelles lui ont été confisquées entre temps. En revenant les réclamer quelques jours après, le ton monte, une altercation éclate et Faudel Aberkane est passé à tabac devant son frère qui l’accompagnait. Il est ensuite arrêté pour « outrage à agent en service » est conduit le 17 septembre à la prison Zaki de Salé où il va passer six heures. Le 18 septembre 2010, pendant son transfert à l’hôpital, Faudel Aberkane meurt des suites des coups qui lui ont été portés.
A travers ces deux exemples qui sont loin d’être isolés, l’ASDHOM dénonce et condamne fermement l’usage de la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants dans les locaux de la police et la gendarmerie marocaines. L’ASDHOM rappelle aux autorités marocaines que le Maroc est partie à la Convention de 1984 contre la torture. Il doit honorer ses engagements en matière de respect des droits de l’Homme. Les deux familles, Aït Si Rahal et Aberkane, réclament justice. L’ASDHOM demande à ce que justice soit rendue à la famille Aït Si Rahal, qu’une enquête impartiale fasse la lumière sur la mort de Faudel Aberkane et que les responsables de ce crime soient traduits devant la justice.
des pourritures , vraiment pas envie de mettre les pieds dans ce genre d'endroit de non civilisés, idem l'Egypte !
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