Par Ali Fkir, Mohammedia, 12/10/2010
Rappelons ( parmi d'autres) 3 choses :
- Avant 2008, deux panneaux géants attiraient l’attention des visiteurs de la ville de Mohammedia :
le 31 décembre 2008, Mohammedia sera ville sans bidonvilles
- A l’occasion des visites officielles à la même ville, on déclare que « dans le cadre de l’INDH » et dans le cadre de «la politique de l’éradication de l’habitat insalubre »…Mohammedia sera ville sans bidonvilles, sans baraques…
- En septembre 2010, l’ONU a accordé à l’ État Marocain le fameux Prix 2010 UN-HABITAT ( ??!!)
Aujourd’hui, le 12 octobre 2010, je vous présente une partie (qui reste une minime partie) de l’amère réalité.
- Aussi bien au cœur de la ville que dans sa périphérie, des dizaines de milliers de personnes vivent dans des conditions inhumaines. Toute la région de Mohammedia est parsemée de quartiers « bidonvillois » où sont entassés des dizaines de milliers de sans-droits de citoyenneté
- Ces Marocain-es sans droits, n’occupent pas des terrains (d’autrui ) illégalement. Les familles ont des carnets d’état civil, des cartes nationales (avec adresse du lieu), des cartes d’électeurs et d’électrices, cartes qui ne servent certainement pas à grand-chose. Ce ne sont pas des clandestin-es.
- Dans ces quartiers, les gens vivent sans eau courante, sans électricité…
- D’où viennent ces victimes de l’exclusion ? la plupart étaient des paysans pauvres avant qu’ils ne fussent dépossédés de leurs parcelles de terre et vinrent survivre à Mohammedia. Rappelons que la région de Mohammedia est une région agricole, la terre (très fertile) attire des prédateurs de toutes sortes
Penchons-nous aujourd’hui sur le cas du quartier bidonvillois d’AL MASSIRA qui se trouve à l’intérieur de la ville de Mohammedia.
• Nombre d’habitant-es ? pas de statistiques officielles. Mais les « chasseurs des voix électorales » avancent le chiffre de 12 000 inscrit-es sur les listes. Rappelons qu’en moyenne, le pourcentage des Marocain-es qui refusent de s’inscrire sur ces listes avoisine 20% des personnes en âge de voter.
On peut dire sans s’écarter beaucoup de la réalité que le nombre des « résident-es » à AL MASSIRA se situe entre 40 000 et 60 000.
• Pas d’eau courante, pas d’électricité…
• Pas d’écoles (ni école primaires, ni collèges…)
• Pas de dispensaires (n’osons pas parler d’hôpital)
• Les ambulanciers ne s’aventurent pas dans ce quartier où règne la loi de la jungle (même pas un poste de police). Le ministère de l’intérieur a ses propres réseaux pour collecter les informations sur des éventuels activistes. Seule la « sécurité de l’Etat » intéresse nos officiels.
• Pas de terrains de sport, pas de maisons d’activités culturelles…
Sur la demande des habitants d’AL MASSIRA, des militants de l’AMDH (section de Mohammedia) se sont rendus le 11 octobre 2010 au quartier pour voir de près l’enfer terrestre où vivent des dizaines de milliers de citoyen-nes sans droits de citoyenneté.
C’est une désolation totale (voir les photos prises le 11 octobre 2010)
Honte aux officiels et autres « élus », qui ne se pointent dans ces quartiers qu’à la veille des mascarades électorales, ou le jour des visites officielles (la présence forcée des « foules » oblige !)
C’est ce type de réalités qui nous pousse à aller de l’avant, à ne pas laisser tomber l’étendard de la lutte pour un nouveau Maroc.
Images du Maroc d'aujourd'hui, lauréat du
Prix 2010 UN-HABITAT
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لا حول ولا قوة الا بالله 8 سنوات قضيتها في الغربة ولا زالت المحمدية كما هي اللهم كما علمت انها كبرت ولكن ما الفائدة كلشي كيقول راسي
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