Par Reuters, publié le 25/10/2010
Le Maroc détient fréquemment des activistes islamistes présumés dans des lieux secrets, où ils risquent de livrer de faux aveux sous la torture, accuse l'ONG Human Rights Watch (HRW).
Le gouvernement marocain a rejeté cette accusation de l'organisation de défense des droits de l'homme et assure que les arrestations et les détentions se font conformément à la loi.
Le Maroc a été salué par la communauté internationale pour l'amélioration de son bilan en matière de respect des droits de l'homme depuis l'accession au pouvoir en 1999 du roi Mohammed VI. Sous le règne de son père Hassan II, des centaines de personnes sont mortes aux mains du gouvernement.
Human Rights Watch fait cependant état d'une détérioration de la situation dans ce domaine dans le cadre d'une politique sécuritaire engagée en 2003 après la mort de 45 personnes dans des attentats suicide à Casablanca.
"Si le Maroc a manifesté une volonté politique de se doter d'une législation éclairée en matière de droits de l'homme, il lui manque la volonté politique de la mettre en oeuvre dès lors qu'il s'agit de suspects de terrorisme", écrit Sarah Leah Whitson, directrice du département Proche-Orient et Afrique du Nord au sein de HRW, dans un communiqué publié lundi.
D'après Human Rights Watch, des personnes soupçonnées de liens avec des organisations islamistes sont régulièrement enlevées par des agents en civil puis transférées les yeux bandés dans des lieux secrets de détention.
Ces suspects sont ensuite souvent détenus pendant plus de 12 jours, la durée maximale de la détention préventive, sans être présentés devant un juge ni avoir accès à un avocat ni pouvoir dire à leurs familles où ils se trouvent.
Ce rapport fondé sur les témoignages de détenus, de leurs avocats et de leurs proches, ajoute que des suspects disent avoir fourni de faux aveux sous la torture ou sous la contrainte durant leur détention.
Dans sa réponse contenue dans ce rapport, le gouvernement marocain assure qu'il lui est impossible de détenir quelqu'un au secret car le parquet supervise toutes les arrestations. Il ajoute que les accusations de torture ou de contrainte ne sont pas crédibles car les détenus ou leurs avocats ne se plaignent pas auprès des autorités comme ils en ont pourtant le droit.
Les mesures antiterroristes sont appliquées conformément à la loi et dans le respect des droits de l'homme, y compris le droit à un procès équitable, écrit encore le gouvernement.
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