Le 14 janvier 2010, le CCDH, organisme officiel des autorités Marocaines a publié sur son site son rapport relatif au suivi des recommandations de l’ex IER. Or nous apprenons avec stupéfaction que le CCDH n’a fait que reproduire partiellement les résultats de l’ex IER que nous avons déjà dénoncée. Notre frère Omar EL OUASSOULI figure parmi les 9 cas non dont le sort demeure non élucidé tout en affirmant que l’ex IER a déterminé avec certitude que Omar était vivant et à l’étranger en 1994.
En effet, nous constatons que le CCDH n’a même pas pris la précaution de les dépouiller des mensonges fabriqués aux fins de masquer la vérité. Aussi, il apparait clairement que le Makhzen s’obstine à vouloir séquestrer la vérité dans ce dossier. Que cache t-il , le dossier du disparus politique, notre frère, Omar EL OUASSOULI ? Encore une fois nous tenons à informer l’opinion publique et les organisations des droits humains sur la réalité de ce dossier. C’est aussi avec détermination, nous nous adressons aux plus hautes autorités de l’Etat afin d’exprimer la volonté politique afin que la vérité puisse voir le jour.
Rappelons qu’Omar EL OUASSOULI est né en 1955 à Jorf, il a été nommé ingénieur à la Direction Provinciale d’Agriculture à Khénifra. Il sera arrêté et torturé dans un centre de détention à Rabat durant 27 jours avant d’être radié de la fonction publique. Il parvient à rejoindre la France en 1982 et il obtient le diplôme d’ingénieur d’état et ce avant d’obtenir un emploi dans un bureau d’étude ITECO à Agadir. Il disparait en février 1984.
Le 15 octobre 1998, le CCDU publie une liste de 112 disparus parmi lesquels Omarg figurait rcomme vivant à l’étranger sans que le CCDH ne puisse fournir aucune indication matérielle pour preuve.
Comme toutes les familles des autres disparus, c’est une lutte acharnée qui va se poursuivre.
L’Instance Equité et Réconciliation (IER) a été crée le 6 novembre 2003. C’est au mois d’avril 2004 que nous allons transmettre à l’IER le récit d’un témoin que nous venons recueillir. Ce témoin affirmait qu’il a passé toute une journée avec Omar à Errachidia.
Notre père décédera le 11 juin 2004 et certains membres de l’IER dont son président M. Benzekri se sont déplacé à Jorf. Ils ont rencontré le témoin en question qui aurait maintenu ses dires. Il était clair pour nous après évaluation et analyse de cette donnée que le témoin en question a été commandé par les services, mais lesquels ?
Nous leur avons aussi indiqué un autre témoin qui était à ce moment là absent et qui prétendait avoir vu Omar en Lybie. L’IER a par la suite pris contact avec lui par téléphone. Il avait confirmé ses dires. Or et c’est avec colère et stupéfaction que nous allons apprendre lors du rapport final de l’IER que ce témoignage a été falsifié et notamment l’année de cette prétendue rencontre. Or, il s’avère que les conclusions de l’ex IER et maintenant le CCDH sont basées sur cette date falsifiée. En effet, le témoin en question a été horrifié d’apprendre que son témoignage a été falsifié et il a attesté de sa main (voir en bas du document) que la date en question où il a rencontré Omar en Lybie est 1987 et la moitié des années 90 comme il était indiqué lors du rapport final.
Lors du même rapport final, nous apprenons qu’Omar a fait l’objet de plusieurs arrestations :
- le 18 mai 1986 par les services de sureté de Oujda, il leur a été remis par les services Algériens ; il a été libéré le 20 mai 1986 ;
- le 2 juin 1988 par les services de sûretés de Tétouan, il leur a été remis par les services Espagnols. Le rapport indique qu’il a été remis en liberté le juin 1988.
Or, depuis cette date il n’y a plus de trace d’Omar comme s’il était volatilisé !!!
Le fait même que M. Harzeni reproduise la falsification d’un témoignage nous indique une volonté délibérée d’escamoter la Vérité et nous le considérons comme un fait grave, très grave indigne d’une institution étatique. Avec un tel procédé, le CCDH devient une institution qui valide le mensonge et la falsification de témoignage.
Ce procédé nous conforte également dans l’idée que les autorités marocaines détiennent la vérité dans ce dossier et ils ne veulent pas nous la communiquer. Encore une fois, que cache ce dossier ?
En effet, nous constatons qu’aucun acte d’investigation qui aurait dû être effectué ne l’a été :
- réentendre le témoin qui affirmait avoir vu Omar en Lybie afin de s’assurer de la date exacte car notre famille les a alertés de l’inexactitude de la date contenu edans le rapport final de l’IER,
- recueil et analyse des procès verbaux d’extraditions et d’arrestation afin de déterminer les lieux de résidences en Algérie et en Espagne, les lieux fréquentés et les personnes côtoyés afin d’entrevoir d’autre pistes d’investigations.
Le CCDH a agi comme si la conclusion a été connue d’avance. Notre famille se pose la question du pourquoi et dans l’intérêt de qui ? Rappelons que malgré nos nombreuses sollicitations insistantes, nous n’avons pas pu prendre connaissance des éléments recueillis par l’IER et par le CCDH. En effet, nous n’avons cessé de demander de pouvoir accéder aux éléments qui ont permis à l’ex IER et au CCDH d’en tirer les conclusions étalées sur les colonnes des journaux et / sur la toile internet . Les refus ànos demandes sont des indications en soi.
Enfin, nous nous adressons aux plus hautes autorités de l’Etat afin que la lumière soit faite sur les disparus dont le sort demeure encore inconnu, à commencer par l’instruction par les autorités marocaines d’une investigation sérieuse et digne de ce nom.
Nous lançons aussi un appel à la coordination des disparus, à l'organisation des droits humains et au Forum Marocain Vérité et Justice d’œuvrer dans l’unité pour un règlement juste et équitable du dossier des violations graves des droits humains ,à commencer par l’élucidation du sort des disparus de tous les disparus.
Contact : France : elwassouli01@aliceadsl.fr (+33) 02 47 27 19 96
Maroc : elouassouli@yahoo.fr (+212) 06 69 51 50 08
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